Entretien avec… Fabien Lemoine : «Je me plairais au Borussia Dortmund»
Véritable miraculé, Fabien Lemoine a failli trouver la mort suite à une ablation du rein à Nancy en août dernier. Aujourd'hui, le milieu de terrain du Stade Rennais a retrouvé la compétition et vit une belle saison avec son club. Pour Foot Mercato, il revient sur son formidable retour, évoque ses objectifs et déclare notamment son amour à la Bundesliga.
Foot Mercato : Fabien Lemoine, comment allez-vous?
Fabien Lemoine : Ça va merci. Je me sens de mieux en mieux, mais je sais qu'il me reste beaucoup de travail pour retrouver mon meilleur niveau après ma blessure. Les sensations reviennent petit à petit, donc je suis plutôt satisfait de ce côté-là.
FM : Le Stade Rennais se porte bien cette saison avec cette 3e place en Ligue 1, alors que vos capacités offensives sont régulièrement remises en question. Comment expliquez-vous cette réussite ?
FL : Je pense avant tout que nous sommes une équipe solide et régulière, qui prend beaucoup de points à domicile. Certes nous ne sommes pas la meilleure attaque du championnat et nous ne gagnons pas 4-0 chaque week-end, mais nous prenons peu de buts. Cette situation nous convient. La seule vraie déconvenue de la saison, c'était Sochaux (défaite de Rennes 5-1). De nouveaux attaquants sont arrivés comme Razak Boukari. Ils ont les capacités pour faire la différence, maintenant à eux de faire leur job, mais pour le moment on est plutôt satisfaits.
FM : Votre entraîneur Fréréric Antonetti est réputé pour ses frasques médiatiques et son caractère bien trempé. Est-ce un avantage d'être dirigé par un tel profil ?
FL: Bien sûr. Il a bien pris ses marques la saison dernière, et aujourd'hui il prouve à tout le monde qu'il est l'un des meilleurs entraîneurs du championnat. Il embarque tout le monde dans son projet et tire le club vers le haut, c'est forcément quelque chose qui nous touche. Aujourd'hui si nous sommes 2e de Ligue 1, c'est en grande partie grâce à lui. Il se sent bien à Rennes : c'est bien pour lui, pour les joueurs et pour le Stade Rennais.
FM : La saison est déjà bien avancée et vous êtes actuellement sur le podium. Pensez-vous au titre ?
FL : Nous n'en parlons pas. Ce qui nous intéresse, c'est notre jeu et nous faisons abstraction de tout ce qui se passe autour. Le coach s'efforce de mettre en place une tactique et on s'y tient. Parfois cela fonctionne et parfois non, mais on respecte notre ligne de conduite. Si on continue à jouer de cette manière, on peut faire une belle saison et réussir à décrocher quelque chose, mais je ne sais pas encore quoi. La fin de saison nous le dira.
Retour sur sa blessure
FM : Vous avez frôlé la mort suite à votre grave blessure (ablation du rein droit). Comment avez-vous trouvé la force de revenir, quelques mois seulement après votre hospitalisation?
FL : Franchement, ça ne s'explique pas vraiment. J'aime le football, c'est ma passion donc je ne pouvais pas tout lâcher de cette manière. Au début, j'ai pensé à arrêter et à mettre un terme à ma carrière. Mais à force de revenir au stade, de suivre l'actualité du club... Tout ça me manquait trop donc je suis rapidement revenu sur ma décision. Je me suis dit qu'il était hors de question que j'abandonne et que ça se termine comme ça.
FM : Le soutien de vos proches et de vos coéquipiers a-t-il été précieux ?
FL : Bien sûr, c'est même l'élément le plus important dans ce genre de moments. Il y a eu un soutien phénoménal autour de moi, je ne m'y attendais pas. Le club est resté très présent à mes côtés, tout comme mes amis et ma famille. C'est grâce à tous ces gens que je suis parvenu à remonter la pente aussi rapidement. En quatre mois, j'ai pu retrouver des sensations et je sais que je leur dois beaucoup.
FM : Maintenant que vous avez retrouvé normalement la compétition, êtes-vous opérationnel à 100 % ou ressentez-vous une douleur de temps en temps ?
FL : Je ne ressens plus aucune douleur donc c'est déjà un bon point. Après, je sais que je n'ai pas encore retrouvé mon meilleur niveau et c'est normal. Je sors d'une rééducation longue et compliquée, il faut respecter les étapes. Aujourd'hui j'ai la chance de rejouer et je vais tout faire pour revenir et retrouver ma place de titulaire, mais il me faut encore un peu de temps pour retrouver mon jeu.
L'appel de la Bundesliga
FM : Y a-t-il un championnat étranger en particulier qui vous fasse rêver ?
FL : J'ai beaucoup d'admiration pour l'Allemagne et la Bundesliga. Il y a un style de jeu très offensif qui me plaît beaucoup et qui me correspond bien. Si un jour je devais partir, j'aimerais bien évoluer là-bas. C'est un championnat qui me passionne vraiment, l'un des plus spectaculaires d'Europe à mes yeux.
FM : Dans quel club souhaiteriez-vous évoluer?
FL : Sans hésitation, j'aime beaucoup le Borussia Dortmund. Leurs résultats cette saison sont exceptionnels et l'ambiance qui y règne est magnifique. Je pense que je me plairais vraiment dans ce type de club.
FM : Certaines rumeurs annonçaient l'intérêt de plusieurs clubs italiens à votre égard en 2009, comme la Juventus et la Fiorentina. Avez-vous été contacté?
FL : Non, personne ne m'a appelé directement. Après, il se peut que des observateurs soient venus m'observer plusieurs fois en tribune, mais il n'y a jamais eu de touches sérieuses.
Le mot de la fin
FM : Votre coéquipier Yann M'Vila connait une réelle ascension cette saison, avec un nouveau statut en équipe de France. Que pensez-vous de lui?
FL : Ce qui arrive à Yann, c'est fabuleux. S'il y a bien une chose dont je suis sûr, c'est qu'il a tout ce qu'il faut pour réaliser une très grande carrière. Il pourra, d'ici quelques années, s'imposer dans tous les plus grands clubs européens. Pour le moment il profite déjà de l'équipe de France, et c'est une grande satisfaction.
FM : Vous êtes encore jeune (23 ans), rêvez-vous de jouer vous-même en équipe de France à ses côtés ?
FL : Je n'y pense pas. J'ai d'autres priorités dans l'immédiat, comme retrouver mon meilleur niveau et progresser avec Rennes. C'est mon principal objectif.
FM : Fabien, que faut-il vous souhaiter pour la suite ?
FL : À titre personnel, une bonne santé. Je me rends compte que c'est le plus important ! Ne plus avoir de pépins physiques pour pouvoir continuer ma carrière tranquillement. Et pour le groupe, que la saison continue sur ce rythme là et qu'on aille le plus loin possible. Nous en sommes vraiment capables.
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