Serie A

Sampdoria : le club risque la faillite et la relégation administrative

La Sampdoria est actuellement en train de s’enfoncer vers la Serie B. Mais au-delà du sportif, une véritable crise interne touche le club de Gênes qui pourrait repartir de la plus basse division italienne si les dirigeants ne trouvent pas l’argent pour pallier la dette actuelle.

Par Valentin Feuillette
4 min.
Massimo Ferrero, propriétaire de la Sampdoria @Maxppp

Un an après la relégation en Serie B du Genoa, la Sampdoria semble prendre le même chemin que son ennemi juré. Actuellement bon dernier de Serie A, derrière la Cremonese et le Hellas Vérone, le club de Gênes ne doit pas seulement se soucier de son avenir sportif, puisque l’ombre d’une faillite financière plane au-dessus des champions d’Italie 1991. Et les conséquences pourraient bien être destructrices pour la Sampdoria, au point où la Serie B apparaît comme le meilleur scénario possible à ce jour. Au cœur de cette crise, un homme est pointé du doigt par les journalistes et les tifosi : Massimo Ferrero, propriétaire du club. Rachetés gratuitement en 2014 par ce mania du cinéma italien, les Blucerchiati étaient déjà endettés de 15 millions d’euros à cette époque. Mais aujourd’hui, la situation s’empire jour après jour et la mise en retrait de Ferrero du poste de président en 2021, laissant les décisions à Marco Lanna n’a pas suffi pour calmer la tempête inévitable.

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«La vente de la Sampdoria à Massimo Ferrero était une erreur. Je me suis retrouvé entre l’enclume de la succession de ma famille et le marteau des réactions de la place publique : j’ai dû choisir l’enclume. Mais j’ai commis une autre erreur, en faisant une confiance excessive envers ceux qui m’ont proposé cette solution. À ce moment-là, la pression a commencé de la part de la famille pour la perte d’argent qu’impliquait la gestion de la Sampdoria, mais seulement de manière minime de la part des Génois», a récemment affirmé Edoardo Garrone, président du club au moment de la vente à Ferrero en 2014. Et c’est d’ailleurs ce même Garrone qui vole au secours de la Doria en essayant de reprendre les rênes du club avec son associé Alessandro Barnaba. En tout cas, la gronde se poursuit chez les supporters qui ont envoyé une tête de cochon mort au siège du club, menaçant Massimo Ferrero et l’avocat Antonio Romei : «les prochaines têtes seront vous» était écrit sur le message qui accompagnait la tête de l’animal mort.

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Relégation sportive ou rétrogradation administrative ?

Plusieurs réunions importantes auront lieu dans les prochaines semaines avec les membres du conseil d’administration du club mais aussi des représentants judiciaires de la FIGC et de la Lega pour observer les comptes de la Sampdoria. Si le club ne parvient à injecter des fonds pour rééquilibrer les comptes, la rétrogradation administrative en Serie D (quatrième division) voire même en Eccellenza Calcio (cinquième division / régionale) est une possibilité. Passer devant la Cour représenterait la meilleure façon de régler le litige : «La Sampdoria ne peut être sauvée que d’une manière et quiconque prétend grossièrement que je devrais le faire en donnant l’argent à Ferrero passe à côté du fait que la loi ne permet pas de faire des investissements à perte . Et la Sampdoria l’est. Pas seulement nous mais personne ne pourra jamais faire une telle opération, hors normes. Pour cette raison, si le plan Barnaba échoue, la Sampdoria ne se retrouvera qu’avec la faillite et la Serie D», a déclaré Garrone.

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L’échéance la plus pressante est celle de l’IRPEF (Impôt sur le revenu des personnes physiques), le 28 avril. A cette date, la Samp devra payer 1,2 million d’euros pour régler l’acompte accordé pour le paiement des arriérés d’impôts suspendus pendant le Covid. C’est une étape qui ne peut être différée : ne pas payer signifierait l’exclusion immédiate du plan de versement, avec un solde max conséquent de 25 millions d’ici le 20 juin. Le montant total de la dette à payer pour s’inscrire au championnat dépasserait largement les 30 millions, il passerait même à plus de 50 millions d’euros. En plus des 22,4 millions de salaires et de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, la Sampdoria devra également payer le solde des dettes échues d’ici juin 2023, accumulées auprès des clubs pour certaines transactions sur le marché des transferts ces dernières saisons. Le montant est de 6 millions, auxquels s’ajouteront également les 2,5 millions de «primes individuelles», qui ne sont rien de plus que les salaires de décembre.

Le jour clef à retenir sera le 20 juin, date limite d’inscription pour la prochaine saison. La Sampdoria devra alors débourser environ 30 millions d’euros. Mais les caisses sont vides et cette situation se répète depuis plusieurs années. Le problème est qu’il n’y a plus la possibilité d’utiliser le mercato de janvier pour vendre des joueurs, faire baisser la masse salariale et alléger la dette. Aucune option de sauvetage convaincante n’apparait aujourd’hui puisque l’actionnaire majoritaire, Massimo Ferrero via sa holding Sport Spettacolo Holding, n’a certainement pas les fonds disponibles voire même l’envie réelle d’injecter cette somme dans un club qu’il souhaite vendre. Une grande partie des 30 millions, hors IRPEF, concerne les salaires des joueurs. Les salaires fédéraux du premier trimestre 2023 seront versés aux joueurs et managers le 30 mai, soit 13 millions pour les inscrits dans l’effectif et pour ceux vendus à la fin du marché des transferts. Il faudra alors encore compter 7 millions d’ici le 20 juin, afin de pouvoir s’inscrire au championnat.

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