Strasbourg-OL : les notes du match
A l’issue d’une rencontre où l’OL aura été sévèrement battu par Strasbourg, les Gones démarrent mal la saison. On jubile du côté alsacien, grâce notamment à un grand Bellegarde.
L’été a été agité à Lyon. Entre un mercato bousculé par les sanctions infligées par la DNCG, le départ de Castello Lukeba à Leipzig ou encore une préparation inquiétante début aout, l’optimisme manquait avant cette première de la saison sur la pelouse de Strasbourg. Pourtant, les recrues Mata et Caleta-Car étaient alignées en défense centrale, devant Riou, qui suppléait la blessure de Lopes. Lacazette, Cherki et Barcola occupaient l’attaque. Les Alsaciens, qui devaient faire face au départ de Diallo en Arabie saoudite, alignaient une attaque Emegha-Mothiba.
Dans un début de match très calme, l’OL montrait quelques signes rassurants dans la maîtrise du ballon et retrouvait un Barcola toujours autant dangereux (12e). Mais comme la saison dernière, l’OL s’est fait peut sur les contre-attaques et pouvait remercier un Emegha trop soliste (20e). Lyon dominait pourtant cette rencontre et s’offrait même la meilleure occasion après une superbe combinaison entre Cherki et Caqueret, mais Lacazette trouvait le poteau, après une déviation de Sels (41e), malgré la blessure de sa recrue Mata en début de match (21e).
Deux erreurs bêtes ont sanctionné l’OL
La deuxième période démarrait sur les mêmes bases, mais après une faute de Kumbedi à l’entrée de la surface, l’OL a cédé bêtement. Sur un coup franc excentré côté gauche, Bellegarde voyait sa frappe enroulée surprendre tout le monde… et même Riou (1-0, 63e). Complètement libéré par l’ouverture du score, le RCSA a fait part de ses qualités offensives face à un OL à la rue, en fin de match. Après une belle sortie de balle et une percée de Bellegarde, Mothiba pouvait faire le break dans le but vide (2-0, 75e).
Pour ne rien arranger, l’OL a perdu Lacazette en fin de rencontre, qui a demandé le remplacement (85e). La réduction du score de Tagliafico n’a rien changé (2-1, 88e) et l’OL a perdu, pour la première fois depuis dix ans, son premier match de la saison. Avant sa rentrée au Groupama Stadium contre Montpellier, les Rhodaniens sont au plus mal et n’ont pas montré un bon visage. Le tout, sous les yeux de John Textor. Pour Strasbourg, l’opération est réussie et il faudra aller jouer un gros duel à Monaco, pour la deuxième journée.
L’homme du match : Bellegarde (8) : le Français s’est fait peur sur sa première intervention en déséquilibrant Barcola dans sa surface mais heureusement pour lui, l’arbitre accordé le poteau de corner (12e). C’est pourtant lui qui fait passer un premier frisson aux Gones au moment où il déclenche un centre-tir mais personne ne peut reprendre le cuir. Il a fait preuve d’une très belle activité tout en démontrant sa vista et ses projections intéressantes avec et sans ballon en dépit d’un avertissement en première pour un geste d’humeur sur Tolisso. Au four et au moulin, il est récompensé en surprenant Riou sur coup franc et ouvre le score sur la première tentative cadrée strasbourgeoise de la partie (1-0, 63e) ! Buteur, le joueur de 25 ans se mue en passeur décisif. Après un déboulé côté droit, il distille un centre millimétré pour Mothiba qui n’a plus qu’à couper la trajectoire et propulser le ballon dans les filets (76e). Remplacé par Sissoko (90e+2).
RC Strasbourg
- Sels (6) : lors du premier acte, le portier Belge a répondu présent en stoppant les frappes cadrées lyonnaises (26, 32). Vigilant, il sort très vite sur Lacazette pour réduire la zone de tir du capitaine lyonnais qui trouve le poteau (41e). Dans les dix dernières minutes, Le colosse de 31 ans empêche l’OL de se relancer en repoussant deux tentatives lyonnaises. Il est toutefois battu sur la réduction du score de Tagliafico (2-1, 88e).
- Doukouré (5) : averti pour une faute grossière sur Tolisso (7e), le défenseur alsacien a dû se montrer par la suite plus vigilant. Alternant le bon et le moins bon sur ses interventions, il a toutefois été costaud dans les duels aériens.
- Nyamsi (5) : membre de la charnière centrale, il se fait trop facilement feinté par Barcola sur la percée de celui-ci (12e). Toutefois, son jeu de tête a permis d’éloigner le danger à maintes reprises. Il défend très bien sur Cherki en restant sur ses appuis et en gardant ses distances pour intercepter au moment opportun (43e).
- Sylla (6) : transfert le plus cher de l’histoire du Racing, l’ancien joueur du Club Bruges a fait une très belle impression en l’absence de Sobol. Malgré quelques imperfections dans la relance, il a été influent dans sa zone par son jeu de corps et sa détente aérienne. Pour sa première, il a fait preuve d’audace en effectuant certaines montées pour apporter le surnombre au milieu de terrain. L’Ivoirien a dépensé énormément d’énergie pour maintenir son équipe à flot face aux ultimes offensives adverses.
- Guilbert (5) :généreux en phase défensif, l’ancien joueur d’Aston Villa a été bien trop discret dans son couloir à l’heure d’apporter le danger sur son aile. Davantage discipliné, il résiste bien face aux dribbles virevoltants de Barcola (51e). Il cède sa place en seconde période à Senaya (67e). En retard sur Tagliafico, l’ex-joueur de Rodez est fautif sur la réduction du score rhodanienne (88e).
- Prcic (5) : contrairement à ses homologues lyonnais, le milieu de terrain strasbourgeois a peiné pour imposer son jeu collectif et servir de relais à ses attaquants. On peut tout de même souligner son implication dans les phases de repli et sa présence sur les seconds ballons pour entretenir les offensives rhodaniennes. Remplacé par Angelo (80e) qui n’a pas eu le temps de se mettre en valeur.
- Bellegarde (8) : voir ci-dessous.
- Deminguet (5) : pour sa première titularisation avec le Racing, l’ancien caennais a réalisé un début de match timide. Il n’a pas été influent dans le jeu, notamment par manque de solutions. Bis repetita au retour des vestiaires en dépit d’une belle activité dans l’entrejeu.
- Delaine (6,5) : le défenseur strasbourgeois a montré d’entrée qu’il était le patron dans son couloir en intervenant avec autorité dans les pieds de Barcola (3e). Par la suite, il a souvent laissé des espaces dans son dos exploitées par les Gones et pêché lorsqu’il fallait centrer pour ses attaquants. Le natif de Lens a rectifié le tir au retour des vestiaires et ne s’est pas laissé surprendre par les projections de Caqueret. Par la suite, il a pris l’ascendant psychologiquement et dans le jeu sur Kumbedi. Il est à l’origine de l’ouverture du score de Bellegarde (63e) en gagnant un coup franc excentré.
- Mothiba (6,5) :aligné en pointe aux côtés d’Emegha, le Sud-Africain n’a pas été avare dans les efforts pour empêcher une relance rapide de la défense rhodanienne mais a eu très peu de ballons à négocier. Boudé par Emegha, il fonce au second poteau pour reprendre un centre de Bellegarde et faire le break (2-0, 76e). Remplacé par Bakwa (80e).
- Emegha (5,5) : pour ses débuts en Ligue 1, l’ancien joueur du Sturm Graz a montré sa faculté d’aller provoquer la défense et sa projection dans la profondeur. Résistant au retour de Diomandé, le Néerlandais oublie cependant de servir sur sa gauche, Mothiba, idéalement placé (6e). Sur sa deuxième occasion, il manque de lucidité dans le dernier geste (24e). Plus discret, il est remplacé à la 67e minute par Gameiro, trop esseulé devant.
Olympique Lyonnais
- Riou (4) : assurant l’intérim d’Anthony Lopes ce soir et pour le mois d’août certainement, Rémy Riou a été sérieux ce soir. Pas du tout mis à contribution lors du premier acte, il n’a pas pris de risques à la relance. Sur l’ouverture du score de Jean-Ricner Bellegarde, l’ancien Nantais ne peut pas faire grand-chose. Finalement, il a passé une soirée assez paradoxale : peu mis en danger, il a quand même encaissé deux buts sur lesquels il ne pouvait rien faire.
- Mata (non noté) : alors qu’il avait démarré la rencontre de manière sérieuse, Clinton Mata s’est blessé musculairement à la cuisse et a finalement cédé sa place à Sael Kumbedi (4)(20e). Le jeune latéral est bien rentré dans sa rencontre et a été prompt dans de nombreuses interventions bien senties. Néanmoins, sa jeunesse se ressent encore dans certaines fautes naïves comme sur celle qui a amené l’ouverture du score strasbourgeoise. Averti à la 61e minute.
- Diomandé (4) : incertain au début de la rencontre, le défenseur ivoirien a finalement répondu présent. Sur le terrain, le défenseur de 22 ans a alterné entre le bon et le moins bon lors des 45 premières minutes. En revanche, cela s’est gâté après la pause. Bousculé par Emegha et Lothiba, Diomandé a cumulé entre erreurs de placement et relances hasardeuses. Sur le deuxième but du Racing, il est fautif en étant parti à l’abordage du milieu strasbourgeois, laissant un boulevard dans son dos.
- Caleta-Car (5) : pour son retour dans l’Hexagone, Duje Caleta-Car a été convaincant en première période. Solide dans les duels, notamment aériens, le défenseur croate a été bon dans son domaine de prédilection : la relance. Qu’elles soient longues ou courtes, les siennes ont toujours trouvé preneur. Malheureusement, sa seconde période a été plus mauvaise. Souvent trouvé dans son dos, sa position a couvert Mothiba sur le deuxième but alsacien. Il a également raté une demi-volée à bout portant qui aurait pu relancer les siens (85e).
- Tagliafico (4,5) : en première période, l’Argentin a été combatif comme souvent depuis qu’il est à Lyon. Même s’il a principalement œuvré défensivement, l’ancien de l’Ajax Amsterdam a été utile dans ses quelques projections offensives, qui auraient dû être plus nombreuses pour accompagner efficacement Barcola sur le flanc gauche. Il est fautif sur le deuxième but pour avoir laissé Bellegarde filer dans son dos. Son but en fin de rencontre aura finalement été anecdotique (88e). Son état d’esprit conquérant reste tout de même une qualité importante pour Lyon.
- Tolisso (5) : en première période, il a sûrement été l’un des Lyonnais les plus en vus. Propre techniquement, le champion du monde 2018 a été consistant durant les 45 premières minutes. Impérial dans les duels, il a également été intéressant dans ses projections offensives entre frappes et passes. Perdant de sa superbe au retour des vestiaires, le numéro 8 rhodanien a été défaillant à l’instar du collectif lyonnais. Souvent à contretemps, il aura néanmoins essayé et l’avoir au niveau physiquement sur 90 minutes reste bon à savoir pour Laurent Blanc. Averti à la 45+5e.
- Lepenant (4) : aligné en sentinelle, l’ancien Caennais avait besoin de marquer des points alors que les dirigeants lyonnais recherchent un six. Et même s’il n’a pas démérité ce soir, Lepenant n’a pas forcément été convaincant. Ne prenant pas assez de risques dans la projection offensive, il a récupéré certains ballons mais le ballon lui a brûlé les pieds dans le camp adverse. Remplacé par Jeffinho à la 71e minute.
- Caqueret (4,5) : harcelant son vis-à-vis dès qu’il en a l’occasion, Caqueret a joué assez haut ce soir. Parfois bousculé, le milieu de terrain a souvent perdu certains ballons évitables mais c’est lui qui a trouvé Lacazette lors de la première grosse occasion des Gones (41e). Mieux en seconde période, son abattage physique a été bon pour l’OL. N’hésitant pas à se projeter, il est le passeur décisif pour la réduction de l’écart lyonnaise.
- Barcola (4) : en début de rencontre, l’ailier formé à l’OL a été assez discret même s’il a failli provoquer un penalty grâce à sa fougue et sa technique (12e). Recherché dans la profondeur, il n’a pas été assez cherché mais n’a pas été si tranchant ce soir. Montrant parfois qu’il pouvait faire la différence, il a perdu trop de ballons pour faire la différence. Une rencontre finalement frustrante : il a montré à quelques moments qu’il pouvait faire la différence mais a eu trop de déchet pour la faire réellement.
- Lacazette (4) : le Général Lacazette s’est bien battu lors du premier acte. Hyperactif à la récupération, l’ancien Gunner est venu gratter de nombreux ballons dans les pieds strasbourgeois. Malheureux face au but en première période, il a notamment touché le poteau juste avant la pause (41e). Au retour des vestiaires, il n’a que très peu été trouvé. Malheureux dans ses quelques tentatives et bien pris en tenaille par la défense alsacienne, il a demandé son changement à dix minutes de la fin. Remplacé par Amin Sarr (85e).
- Cherki (5) : le dynamiteur du jeu lyonnais a bien rempli son rôle ce dimanche. Ses nombreuses tentatives via la frappe ont souvent été intéressantes mais ont manqué de précision (30e, 55e). Excentré côté droit, ce rôle semble n’être pas adapté à ses qualités, définitivement faites pour un rôle plus axial. Il n’a pas grand-chose à se reprocher, même s’il doit encore gagner en précision et justesse pour être encore plus décisif. A la différence de certains, il a quand même essayé de créer quelque chose.
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