Euro 2024 : ce qu’il faut savoir sur la Pologne

Par Valentin Feuillette
6 min.
Probierz, Lewandowski et Zalewski avec la Pologne @Maxppp

Adversaire de l’Equipe de France, la Pologne est déterminée à rebondir après une phase de qualification bien périlleuse.

Le parcours de qualification et le groupe

Très décevant à l’Euro 2020 après un quart de finale en 2016, terminant à la dernière position de son groupe composé de la Suède, l’Espagne et la Slovaquie, la Pologne s’était quelque peu rattrapée à la Coupe du Monde au Qatar en décembre 2022 en se hissant jusqu’en 8es de finale de la compétition, sortie par les Bleus. Depuis, une importante crise a eu lieu au sein de la Fédération polonaise, quelques jours après l’élimination face à la France, le sélectionneur Czesław Michniewicz a été évincé puis remplacé par Fernando Santos. Mais l’entraîneur portugais n’a pas fait long feu en Pologne. En effet, après seulement six rencontres dirigées, le natif de Lisbonne a été limogé sept mois plus tard. C’est désormais Michał Probierz, ancien coach des Espoirs polonais, qui a la lourde responsabilité de diriger une sélection en pleine transition. C’est le sixième entraîneur de la Pologne depuis 2018, symbole d’un vrai manque de continuité chez les Biało-czerwoni. Si un épais brouillard s’est installé au-dessus de la sélection polonaise, Probierz semble apporter un éclaircissement tant attendu pour les troupes de Robert Lewandowski. En six matchs sous la direction de Michał Probierz, la Pologne est toujours invaincue avec trois victoires pour autant de nuls. La Pologne a dû passer par la case des barrages pour valider son ticket. Après avoir disposé aisément de l’Estonie (5-1), les Polonais ont éliminé le Pays de Galles aux tirs au but (0-0, 4-5 tab) pour empocher le dernier ticket du groupe D aux côtés de la France, des Pays-Bas et de l’Autriche.

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Les qualités et faiblesses

Si l’équipe traverse une période assez mouvante marquée par un manque criant de stabilité et de régularité dans les résultats, la Pologne peut se tarer néanmoins d’avoir quelques forces, notamment défensives. Le passage en 3-5-2 sous la direction du nouvel entraîneur Michał Probierz a clairement permis de solidifier la défense. Sur les six rencontres dirigées par Probierz, les Biało-czerwoni ont encaissé que trois buts. Une belle statistique pour une sélection en transition, pour ne pas dire reconstruction. L’installation de manière pérenne du 3-5-2 a permis de densifier l’axe du système en ajoutant un milieu de terrain supplémentaire aux côtés de Piotr Zieliński. Ce dispositif permet d’ailleurs au Polonais de mieux soulager les deux pistons qui représentent leur point fort afin de mieux s’y appuyer : Nicola Zalewski et Przemysław Frankowski. La présence d’un talent offensif comme Robert Lewandowski est aussi une force, mais qui peut finalement être un piège puisque le jour du Barça est quand même souvent esseulé, tant il représente la seule solution fiable en attaque. Krzysztof Piatek n’a jamais confirmé son potentiel, tandis qu’Arkadiusz Milik sort d’une saison compliquée avec la Juventus. Il faut souligner l’expérience de cette sélection qui arrive, malgré cette force, avec un esprit rempli de doute. Pour rappel, la Pologne s’est qualifiée de justesse aux barrages, évitant ainsi un drame national.

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Le sélectionneur : Michał Probierz

Arrivé dans un contexte bien compliqué après une succession d’entraîneurs qui ont échoué, Michał Probierz représente aujourd’hui le grand sauveur d’une Pologne qui ne cesse de s’écrouler depuis la Coupe du Monde au Qatar. Ancien sélectionneur des Espoirs passé par les bancs de Jagiellonia et de l’Aris Salonique, il est un ex-joueur évoluant au poste de milieu de terrain qui a connu une modeste, mais belle carrière de joueur dans son pays avant de se reconvertir en tacticien. Il a enchaîné de nombreux échecs successifs sur les bancs de Cracovie, Bełchatów puis Gdańsk. Adepte du 3-4-2-1, Probierz a plutôt installé un 3-5-2 pour les premières rencontres qu’il a dirigé afin de densifier son milieu de terrain et seconder Robert Lewandowski avec un deuxième attaquant à ses coéquipiers. Toujours invaincu sous sa houlette, la Pologne retrouve petit à petit une certaine confiance en son groupe et en ses cadres. À voir néanmoins si cela payera dans une aussi grande compétition que l’Euro puisque cet entraîneur de 51 ans reste assez inexpérimenté du haut niveau, en joueur comme en coach.

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La star : Robert Lewandowski

Il n’est plus à présenter. Avec 148 sélections et 82 buts, Robert Lewandowski est tout simplement le meilleur joueur de l’équipe polonais depuis plus de 10 ans désormais. Capitaine de la sélection depuis mars 2023, l’attaquant de 35 ans reste toujours le plus grand danger de la Pologne. Malgré des statistiques moins flamboyantes qu’à l’époque du Bayern Munich, le serial buteur polonais reste sur des campagnes abouties avec le FC Barcelone. Sous le maillot des Blaugrana, le natif de Varsovie a inscrit 24 buts en 45 rencontres disputées toutes compétitions confondues. Alors qu’il joue probablement l’une des dernières compétitions majeures avec son pays, Robert Lewandowski va essayer d’offrir une belle dernière danse au peuple polonais. Sa génération n’a jamais su s’imposer sur le long terme et cette Euro représente une opportunité dorée de retrouver le sourire avec d’autres vétérans comme Wojciech Szczęsny, Piotr Zieliński, Bartosz Bereszyński, Jan Bednarek ou encore Kamil Grosicki.

L’attraction : Nicola Zalewski

Alors que la jeune génération polonaise peine à prendre le flambeau de la précédente portée par Lewandowski, une jeune pépite sort néanmoins du lot depuis presque trois années. À seulement 22 ans, Nicola Zalewski s’impose comme le visage de la prochaine Pologne. Avec plus de 100 matchs professionnels en Italie sous le maillot de l’AS Roma, il est devenu au fil des mois un élément important du collectif romain. Chouchou de José Mourinho, il a parfaitement su profiter du changement d’entraîneur pour continuer son éclosion avec Daniele De Rossi. D’ailleurs même avec les Biało-czerwoni, il a pris du galon au point de devenir l’un des atouts majeurs du collectif polonais. En effet sur la saison en cours, il est apparu à quatre reprises avec la Pologne, délivrant quatre passes décisives. Fort d’une grande polyvalence et d’une capacité d’adaptation sans faille, Zalewski évolue souvent en piston gauche, mais a déjà joué également dans l’axe. Après de belles impressions chez les Giallorossi, cet Euro représente un bon moyen pour briller à l’international.

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Le calendrier de la Pologne

-Pologne - Pays-Bas : dimanche 16 juin 2024 à 15h00 au Volksparkstadion

-Pologne - Autriche : vendredi 21 juin 2024 à 18h00 à l’Olympiastadion

-France - Pologne : mardi 25 juin 2024 à 18h00 au Signal Iduna Park

La pré-liste de 29 joueurs :

Gardiens : Wojciech Szczęsny (Juventus), Marcin Bulka (OGC Nice), Łukasz Skorupski (Bologne), Oliwier Zych (Puszcza)

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Défenseurs : Jan Bednarek (Southampton), Pawel Bochniewicz (Heerenveen), Jakub Kiwior (Arsenal), Bartosz Salamon (Lech Poznan), Bartosz Bereszyński (Empoli), Pawel Dawidowicz (Hellas Vérone),Tymoteusz Puchacz (Kaiserslautern), Sebastian Walukiewicz (Empoli)

Milieux : Przemysław Frankowski (Lens), Jakub Moder (Brighton), Taras Romanchuk (Jagiellonia Białystok), Sebastian Szymański (Fenerbahçe), Michał Skóraś (Club Bruges), Nicola Zalewski (AS Roma), Kamil Grosicki (Pogoń Szczecin), Jakub Piotrowski (Ludogorets), Bartosz Slisz (Atlanta United), Damian Szymański (AEK Athènes), Kacper Urbański (Bologne), Piotr Zieliński (Naples)

Attaquants : Adam Buksa (Antalyaspor), Arkadiusz Milik (Juventus), Karol Świderski (Hellas Vérone), Robert Lewandowski (FC Barcelone), Krzysztof Piątek (Istanbul Başakşehir)

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