Santos s’enflamme déjà pour son nouveau phénomène Rodrygo

«Il y a un petit au centre de formation, qui réalise de très belles choses avec les moins de 15 ans. C'est un garçon qui promet. Je ne veux pas donner son nom, cela l'exposerait un peu... Il faut le laisser terminer sa formation. Mais vous allez voir, il aura probablement une belle carrière devant lui. Il est attaquant mais joue aussi milieu offensif. Il est habile, il dribble, il sait marquer. C'est un garçon intéressant. Il va avoir 16 ans. Il est très prometteur. Un joueur pour 2018». Il y a quelques mois, au micro de Radio Globo au Brésil, le coach de l'équipe première de Santos Dorival Junior laissait entendre qu'un crack en puissance fréquentait le centre de formation du Peixe. Le nom de cet espoir en puissance : Rodrygo. Arrivé en 2010, il est d'abord passé par la section futsal. Il affichait déjà des qualités bien au-dessus de la moyenne, comme nous l'a confié Rodrigo Da Silva Cabral, un de ses entraîneurs à São Paulo, son club précédent.

«Rodrygo a commencé avec nous, en futsal, en moins de 10 ans, avec São Paulo. Il était très habile, il avait une technique individuelle très forte. À 9 ans à peine, il utilisait déjà les deux pieds, il était très à l'aise balle au pied. Surtout, il était déjà très fort en un contre un, pour éliminer ses adversaires. Il me rappelle beaucoup Neymar à ses débuts. Aujourd'hui, il est considéré comme un phénomène. Sa qualité technique était très bonne, mais nous l'avons fait travailler pour améliorer encore cela. La conduite de balle, le dribble, les réflexes. À 8-9 ans, l'apprentissage technique est très important. Si le bagage est déjà complet à cet âge-là, il n'y a plus qu'à travailler l'aspect tactique, ce qui est plus simple avec l'âge», nous a-t-il expliqué.

Des statistiques incroyables dès ses débuts !

Progresser, l'adolescent de 16 ans n'a fait que ça depuis qu'il exerce ses talents à Vila Belmiro. À tel point qu'il présente de meilleures statistiques que Neymar au même âge ! Lauréat du Prix Zico, qui récompense le meilleur jeune au Brésil, Rodrygo est un surdoué, comme en témoignent ses 24 buts en 22 matches de Paulistão des moins de 17 ans. «Il est l'un des meilleurs avec lesquels j'ai travaillés. Dans sa génération, il me semble qu'il est le meilleur. Je crois qu'il va arriver au même niveau que Neymar ou même le dépasser... si tout se passe bien. Il a le potentiel pour devenir l'un des meilleurs du monde», nous a confié son ancien coach.

Ce potentiel énorme, Nike l'avait déjà senti, lui faisant signer un contrat d'exclusivité à l'international de 5 ans dès ses 13 ans ! Aussi à l'aise des deux pieds, ce fan de Neymar, qui a déjà connu ses premières sélections nationales en moins de 15 ans, est couvé par Santos, où on compte sur lui à l'avenir. «Rodrygo est l'un de nos très bons jeunes. Il a quelque chose en plus (...) Il a tout pour être un grand joueur dans un futur proche», a ainsi lâché Luciano Santos, le technicien des U15 de Santos. C'est donc sans réelle surprise que le jeune homme a été lancé en Série A par Elano ce samedi contre l'Atlético MG (3-1, 32e journée).

Un bail longue durée et une clause déjà élevée

Entré en toute fin de match, il a reçu le soutien de ses supporters, qui ont demandé son entrée en jeu, et les éloges de son coach.«J'ai fait entrer Rodrygo pour qu'il goûte un petit peu au monde professionnel. Il a même été au contrôle anti-dopage. Je veux remercier tout le monde, on a fait un très bon travail», a-t-il confié en conférence de presse d'après-match, relayé par Lance !. L'intéressé, lui, s'est contenté d'un tweet pour afficher sa joie. «J'ai réussi à réaliser mon rêve d'enfant. Merci à Dieu et merci au peuple de Santos. Mon rêve continue...», a-t-il posté. Sa réputation a déjà dépassé les frontières. Les plus gros agents brésiliens se l'arrachent et les formations européennes les plus prestigieuses viennent aux renseignements.

O meu sonho de criança conseguir realizar!!! Obrigado Deus e obrigado nacao!!! O sonho continua... pic.twitter.com/TPgunL1bVA

— Rodrygo Goes (@RodrygoGoes) 4 novembre 2017

Liverpool est l'un des clubs les plus insistants sur ce dossier depuis de longs mois. Santos ne compte toutefois pas se laisser faire. La formation brésilienne, qui le rémunère déjà de manière conséquente, lui a fait signer un contrat professionnel cette année, afin de calmer toute cette agitation. Il a paraphé en juillet un bail courant jusqu'en 2022. Et on parle déjà d'une clause libératoire comprise entre 45 et 50 M€ pour éloigner les éventuels intéressés ! De quoi faire tourner la tête du jeune garçon, déjà surnommé «le nouveau Neymar» ? Pas le moins du monde. «Je ne suis qu'un joueur de plus à tenter d'être professionnel à Santos», expliquait-il en toute humilité à O Globoesporte.

Un entourage qui veille au grain

Éric, son père, veille au grain. Ancien footballeur professionnel passé par Ceará, Guarani, Boa Esporte et Criciuma, il connaît toutes les ficelles pour tenir son fils à l'écart des tentations et des distractions. «Je n'ai pas le talent de Rodrygo, mais j'ai eu une longue carrière et je sais comment tout cela fonctionne. C'est pour cela que j'essaie d'être près de lui pour l'aider. Je me renseigne sur ses entraînements, ses matches. Je vais au stade pour le voir jouer et nous analysons ensemble ce qui a été, ce qui n'a pas été. Je dois faire en sorte qu'il reste concentré. Notre chance, c'est que c'est un bon garçon et qu'il ne se laisse pas influencer facilement», a-t-il glissé au média brésilien. Des propos que confirme l'ancien coach du petit.

«Je suis resté en contact avec sa famille. Il se souvient des personnes qui l'ont aidé, même si elles ne sont pas dans le même club que lui. Il a une structure familiale très bonne, très solide. Son père a été joueur professionnel jusqu'à très récemment. Il est très correct, il lui inculque sûrement une éducation adaptée sur et en dehors du terrain. Il peut lui donner tous les conseils nécessaires, atout que les autres jeunes de son âge n'ont pas forcément. C'est un avantage de taille pour Rodrygo. Par ailleurs, il est très bon. Il aide toujours ses partenaires, il ne joue pas sa carte personnelle. Il veut toujours mettre en lumière le collectif», nous a-t-il indiqué. Le conte de fées de Rodrygo ne fait donc sans doute que commencer !