Porté par Mason Greenwood, auteur d’un nouveau doublé et logiquement élu homme du match, ainsi que Luis Henrique, double passeur et impliqué sur le troisième but, l’Olympique de Marseille n’a jamais tremblé pour se défaire (3-1) de Toulouse lors de la 3e journée de Ligue 1. Réduits à dix à la fin de la première demi-heure de jeu, les Violets n’ont jamais existé dans une rencontre à sens unique.
Dans le prolongement de la victoire de Nantes face à Montpellier, la Ligue 1 s’enchaînait, ce samedi, avec la rencontre opposant Toulouse à l’Olympique de Marseille. Une affiche alléchante entre deux formations invaincues depuis la reprise malgré un avantage clair au nombre de points pour l’OM. Frustrés par Reims le week-end, les hommes de Roberto De Zerbi entendaient reprendre leur marche en avant et recoller provisoirement aux Canaris en tête de la Ligue 1. En face, le TFC espérait s’offrir son premier succès de la saison. Si le technicien italien décidait de s’appuyer sur un quatuor offensif composé d’Henrique - Harit - Greenwood en soutien de Wahi, son homologue espagnol du Téfécé misait sur une triplette composée d’Aboukhlal, Magri et Gboho.
C’est d’ailleurs le dernier cité qui tenté d’enflammer le début de la partie en subtilisant le cuir à Brassier avant de trouver la route de Cornelius (3e). Sous pression, l’OM s’est rapidement remis dans le droit de chemin en prenant d’assaut le but toulousain. Et en l’espace de deux minutes, Greenwood a mis les Phocéens sur orbite en exploitant deux relances manquées de Cresswell. D’une frappe croisée et à la suite d’un très bon service d’Henrique, l’attaquant anglais a fait mouche (0-1, 16e) avant de récidiver in extremis pour inscrire un doublé au moyen d’une tentative du pied gauche entre les jambes de Restes (0-2, 17e).
Greenwood et Henrique régalent !
Le vent en poupe et porté par son international anglais, en feu depuis son arrivée sur la Canebière, l’OM a déroulé son jeu. À contrario, Toulouse a vécu l’enfer. En délicatesse pour s’approcher de la cage de Rulli, les Violets ont été réduits à dix contre onze en marge de la demi-heure de jeu, la faute à un vilain tacle de Magri sur Kondogbia qui lui a valu un rouge d’office (27e). Si Greenwood a cherché à s’offrir un troisième but dans cette première mi-temps, finalement repoussé par Restes (44e), l’OM a rejoint les vestiaires avec une avance confortable de deux buts. Dès lors et malgré une supériorité numérique acquise, l’OM ne devait pas reproduire les mêmes erreurs qu’à l’Orange Vélodrome. En vue de se mettre un peu plus à l’abri, les Phocéens ont appuyé sur l’accélérateur et Luis Henrique est venu ajouter sa pierre à l’édifice.
Bénéficiant d’une remise d’Harit, le Brésilien, bien aidé par une déviation de Cresswell vers ses propres buts, a permis à l’OM de s’envoler (0-3, 52e). Face à une équipe haut-garonnaise au bord de l’asphyxie défensivement et inoffensive, l’OM aurait même pu corser l’addition si Greenwood avait réglé la mire pour accrocher le cadre de Restes (58e). En maîtrise jusqu’ici, l’OM a toutefois fait preuve d’un excès de zèle, à l’image de cette sortie totalement manquée de Rulli, profitant à Babicka pour sauver l’honneur des Violets (1-3, 90e). Un but qui n’empêchera pas l’OM de s’imposer à l’extérieur pour s’installer provisoirement en tête du classement de Ligue 1. À côté de ses pompes au Stadium, Toulouse devra faire beaucoup mieux pour glaner sa première victoire en championnat. En attendant, le TFC demeure bloqué au 13e rang.
L’homme du match : Mason Greenwood (8,5) : le tube de l’été porte un nom : celui de Mason Greenwood. Critiqué lors de son arrivée dans la cité phocéenne pour des raisons extra-sportives, l’Anglais de 22 ans n’en reste pas moins étincelant sur le terrain. Auteur de 3 buts depuis le début de la saison, l’ancien de Manchester United a remis le couvert, samedi soir, sur la pelouse de Toulouse. Et de quelle manière. Parfaitement trouvé par Henrique, il trompait Restes d’une frappe limpide du gauche en première intention (16e) avant de récidiver dans la foulée sur un nouveau décalage du Brésilien (17e). Tout proche du triplé en fin de première période, il aura fait vivre un enfer au Téfécé. Fin techniquement, imprenable sur les premiers appuis et dans tous les bons coups - malgré un gros raté en seconde période (58e) - le nouvel homme fort de l’OM a tout simplement récité son football. Taille patron.
Toulouse
- Restes (3,5) : s’il ne peut rien faire sur le premier but de Greenwood (16e), bien servi dans le dos de la défense toulousaine, il doit incontestablement faire mieux sur le second but de l’Anglais (18e). Il remporte son duel face à l’ancien de Man Utd juste avant la mi-temps (45e+2) pour permettre à son équipe de ne pas couler avant de se dresser devant Carboni (79e).
- Cresswell (2) : l’Anglais de 22 ans a vécu un match terrible, puisqu’il est impliqué sur les trois buts de Marseille. Pris dans le dos sur le but de Greenwood (16e), sa mauvaise relance mène au second but de l’ancien joueur de Getafe (18e). En seconde période, il dévie la frappe de Luis Henrique sur le troisième but marseillais (52e). Remplacé par Djibril Sidibé (63e). Le champion du monde 2018 distille un bon ballon pour Babicka, qui profite de la sortie manquée de Rulli pour réduire le score pour les Toulousains (90e).
- Nicolaisen (5) : le meilleur des défenseurs axiaux de Toulouse ce soir. Le Danois était souvent bien placé, à la réception de pas mal de ballons dans sa surface, notamment de la tête et s’est targué de plusieurs interceptions franches. Il termine la rencontre avec six duels gagnés sur sept.
- McKenzie (4) : quelques bonnes interventions en première période, mais il a été aussi en difficulté. L’ancien défenseur de Genk sort en retard sur Greenwood sur le but du break (18e). Il reste presque statique lorsqu’Harit a le ballon dans l’axe (52e) et qu’il trouve Henrique dans l’espace laissé à gauche.
- Suazo (3,5) : pas un match facile pour le piston droit norvégien. Souvent pris dans son dos par Quentin Merlin ou Luis Henrique dans la profondeur, il a peiné à contenir l’influence du Brésilien. Ce dernier est d’ailleurs libre de tout marquage sur le but du K.O (52e).
- Cásseres Jr. (3,5) : positionné dans un double pivot avec Sierro, le Vénézuélien a été valeureux pour limiter. Averti après ce tampon sur Quentin Merlin (45e). Remplacé par Shady Babicka Jr. (63e), déjà buteur face à Nice la semaine passée et qui prive Rulli (90e) d’un clean sheet. Il a également été averti un peu plus tôt, à la 78e minute.
- Sierro (4) : si dans la combativité, il a répondu présent (six duels gagnés sur neuf), le capitaine toulousain a été gêné par le pressing de Kondogbia et de Højbjerg. Alors qu’il devait inciter ses partenaires à presser les Olympiens, il n’en était rien. Difficile de le faire à 11 contre dix… Averti à la 83e minute.
- Dønnum (3,5) : positionné en tant que piston gauche, le Norvégien a tenté de prendre son couloir au début de la rencontre pour apporter du danger à l’entame de la rencontre. En vain. Puis défensivement, il a tout simplement laissé Greenwood, le délaissant de tout marquage. Et même quand il était plus proche de lui dans le second acte, il a été perturbé par ses changements d’appui. Averti à 49e minute. Remplacé par Joshua King (76e), qui aurait espéré mieux pour fêter sa première apparition sous le maillot toulousain.
- Aboukhlal (3) : le Marocain a débuté sur l’aile droite de l’attaque du TFC, avant de se replacer dans l’axe suite au rouge de Magri (28e). Il traverse la première mi-temps de manière fantomatique, avec seulement dix ballons touchés. Pas en vue non plus en seconde période. Remplacé par Warren Kamanzi (63e), qui n’a pas eu la tâche facile face aux offensifs phocéens.
- Magri (non noté) : positionné à la pointe de l’attaque du Téfécé, l’international camerounais (9 sélections) n’a touché que neuf ballons, dont un long ballon dans le dos de la défense en début de rencontre, avant d’être expulsé pour un pied haut sur Kondogbia (28e).
- Gboho (3) : le joueur ivoirien a été en vue dans les premières minutes de la rencontre, avec quelques dribbles et accélérations dans les premières minutes, avant de totalement disparaître avant sa sortie du pré. Remplacé par Niklas Schmidt (77e).
OM
- Rulli (4) : très séduisant depuis son arrivée à l’OM, l’ex-portier de l’Ajax Amsterdam s’est rapidement fait peur sur le dégagement contré de Brassier (3e). Pour le reste, le nouveau gardien phocéen n’a pas eu grand-chose à faire. Profitant de la supériorité numérique de l’OM, il s’est contenté de soigner ses relances, tout en communiquant avec sa défense pour contrer le possible danger toulousain. Seul gros hic de cette soirée ? Cette sortie totalement manquée dans les derniers instants permettant à Babicka de sauver l’honneur (90e).
- Murillo (6) : titularisé au poste de latéral droit, le Panaméen n’a pas forcément brillé mais aura, malgré tout, rendu une copie cohérente. Peu inquiété défensivement - la physionomie de la rencontre l’expliquant en grande partie - il a tenté d’apporter aux abords de la surface toulousaine. Sans une très grande réussite. Un match qui reste malgré tout très sérieux.
- Cornelius (6,5) : de retour dans le onze marseillais en l’absence de Balerdi, la nouvelle recrue marseillaise a rapidement été sollicité. Gêné par les prises de profondeur de Gboho et Aboukhlal, il n’a cependant jamais failli. La suite de son match ? Une promenade de santé. Bien moins inquiété après l’expulsion de Magri, le joueur arrivé de Malmö a géré, sans trembler, les timides offensives toulousaines. Solide dans les airs, précis dans ses transmissions, il a bien tenu son rang.
- Brassier (5,5) : tout proche de tromper son propre gardien sur un dégagement approximatif (3e), l’ancien Brestois n’a pas toujours rassuré dans les premiers instants. Bien aidé par la physionomie de ce match et la supériorité numérique de l’OM, il a ensuite pu se libérer. Jamais inquiété défensivement, il s’est alors appliqué à bien lancer les phases offensives olympiennes. Un match cohérent malgré un carton jaune reçu en fin de match pour une prise de bec avec Babicka (74e). Il est également pris dans son dos en fin de rencontre sur la réduction du score toulousaine.
- Merlin (6) : aligné dans le couloir gauche de la défense marseillaise, le numéro 3 olympien a réalisé une nouvelle très belle performance. Déjà convaincant face à Reims, l’ancien Nantais a très régulièrement participé au jeu offensif des siens, tout en se montrant irréprochable sur le plan défensif. Impliqué sur le premier but après un échange avec Henrique, sa disponibilité et sa qualité de centre ont fait beaucoup de bien aux hommes de Roberto De Zerbi.
- Hojbjerg (8) : désigné capitaine du soir par Roberto De Zerbi, l’ancien joueur de Tottenham a une nouvelle fois apporté toute son expérience dans l’entrejeu marseillais, à l’image de cette 'faute intelligente’ sur Gboho lui valant un carton jaune logique (11e). Présent dans tous les circuits de passe de l’OM, solide dans le duel (5 ballons récupérés), il a donné le tempo, aéré le jeu, tout en soulageant ses coéquipiers sur plusieurs séquences. En fin de match, il a aussi pris sa chance (79e). En vain. Un match globalement très encourageant, apportant beaucoup de sérénité à cet OM version De Zerbi. Remplacé par Meïté (87e).
- Kondogbia (7,5) : très intéressant dans ce rôle de sentinelle, le joueur passé par l’Atlético de Madrid s’est encore montré à son avantage. Présent dans l’impact physique, autoritaire dans ses interventions, il était également à l’origine du carton rouge reçu par Magri, coupable d’une intervention non maitrisée. Régulier tout au long de ce match, il a constamment bloqué les tentatives toulousaines. Un rendement indéniable (9 duels remportés sur 11 disputés, 5 ballons récupérés, 1 interception) et ô combien précieux pour ses partenaires de défense. Remplacé par Rongier (87e).
- Harit (5,5) : étincelant lors de la première journée face au Stade Brestois et buteur contre Reims, le milieu offensif marocain a rencontré plus de difficultés face au bloc compact des Toulousains. Tout du moins au cours de la première demi-heure de jeu. Profitant, par la suite, de la supériorité numérique des siens, il a bénéficié de quelques espaces. Décisif sur le troisième but des siens, il a ensuite progressivement marqué ce match de son empreinte. Souvent trouvé par ses partenaires, il a ainsi pu faire parler sa vision du jeu en distillant des ballons précis et dangereux. Remplacé par Carboni (66e), auteur d’une très belle entrée avec deux frappes dangereuses et des qualités techniques déjà bien visibles.
- Greenwood (8,5) : voir ci-dessus
- Henrique (8) : préféré à Rowe pour débuter face aux Violets, le Brésilien, auteur d’un début de saison très convaincant, a confirmé sa très belle forme du moment. Aligné dans le couloir gauche, il a souvent percuté tout en se montrant efficace, à l’image de ces deux passes décisives pour Greenwood (16e, 17e). Décisif, il était logiquement récompensé de son investissement au retour des vestiaires. Parfaitement trouvé par Harit, il trompait Restes d’une frappe enroulée du droit, déviée par Cresswell (52e). Remplacé par Rowe (66e), très percutant lors de son entrée en jeu.
- Wahi (5,5) : critiqué après ses débuts sous le maillot olympien, l’ancien attaquant du RC Lens débutait une nouvelle fois à la pointe de l’attaque marseillaise. Plutôt discret dans cette rencontre, il profitait malgré tout d’une remise totalement ratée de Cresswell pour décaler Luis Henrique sur le deuxième but olympien (17e). Malheureusement pour lui, le reste de sa performance demeure assez neutre. Intéressant dans ce rôle de premier pressing, il n’aura jamais vraiment eu l’opportunité de se montrer. Remplacé par Maupay (76e), assez discret pour ses premières minutes à l’OM mais intéressant dans ses décrochages.