Transferts Ligue 1

Entretien avec... Aly Cissokho : « Si le président souhaite me vendre, il sait ce qu’il doit faire »

L'Olympique Lyonnais cherchant à alléger sa masse salariale et Aly Cissokho n'ayant rien contre l'idée de découvrir un nouveau challenge, tout est en place pour qu'un transfert du latéral gauche se fasse. Mais alors que nombreux clubs européens sont intéressés, ce dossier peine à avancer. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur son parcours, son début de saison, sans oublier bien évidemment d'évoquer son avenir.

Par Khaled Karouri
8 min.
Aly Cissokho @Maxppp

**Foot Mercato : Tout d'abord Aly, comment allez-vous ?

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Aly Cissokho :** Ça va très bien, merci.

**FM : Malgré une intersaison agitée, vous avez disputé tous les matches de pré-saison, sans oublier le Trophée des Champions et la reprise du championnat à Rennes. Quel bilan faîtes-vous de ce début d'exercice ?

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AC :** C'est clair qu'il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées depuis le début de saison. Mais bon, l'équipe a bien réagi en gagnant le Trophée des Champions, c'est toujours un plus pour le club, et ça fait bien sûr plaisir pour chaque joueur. Moi, personnellement, ça me fait gagner mon deuxième titre.

**FM : Vos matches ont été plutôt convaincants, vous semblez à l'aise physiquement. Comment vous sentez-vous ?

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AC :** Les vacances ont fait du bien ! J'ai fait beaucoup de matches l'an dernier, donc cette coupure a fait du bien. Pour la reprise, avec les matches amicaux, on a très bien travaillé, on a fait beaucoup de foncier. Je pense que c'est ça qui nous a aidés lors de la deuxième mi-temps contre Montpellier, mais aussi contre Rennes, où on a su donner un plus physiquement pour garder le score.

**FM : L'OL mise sur ses jeunes en cette saison. Le club a-t-il les moyens de faire de grandes choses avec cette politique ?

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AC :** Je pense qu'il y a des possibilités. On a des jeunes de qualité, avec autour beaucoup de joueurs expérimentés. Les jeunes adhèrent vraiment bien au discours, ils écoutent beaucoup. Je pense que ça peut faire quelque chose de bien cette année.

**FM : Avec en prime l'arrivée de Milan Bisevac, un renfort de poids pour cette défense rhodanienne...

AC :** Oui, ça renforce la défense. Le coach avait souhaité avoir un autre défenseur, avec la venue de Bisevac ça va faire une solution en plus pour le coach. C'est de bon augure pour le groupe et pour tous les matches que l'on a à faire.

**FM : Pour en revenir à vous, comme vous l'avez justement signalé, vous avez énormément joué la saison dernière. Un constat qui s'applique d'ailleurs pour les exercices précédents. Pourtant, cela n'empêche pas certains supporters d'émettre des critiques à votre égard. Comment expliquez-vous ce décalage ?

AC :** Moi, je me dis que c'est le football. Il faut accepter d'être soutenu, mais qu'il y ait aussi des gens qui ne vous aiment pas. Maintenant, ça ne me fait ni chaud ni froid. Je fais mon métier du mieux que je peux, je suis très heureux d'être à ma place. Je préfère être sur le terrain que de critiquer derrière la télé.

**FM : Ces critiques peuvent-elles malgré tout vous toucher ?

AC :** Je ne vois pas les critiques au quotidien. Je vois beaucoup plus de bonnes choses que de mauvaises. Je pense que Yoann Gourcuff a vécu des choses encore pires pendant au moins deux ans. Ça fait partie du métier, ce n'est pas un souci.

**FM : Cet été a été marqué par de nombreuses rumeurs au sujet de votre départ. Qu'en est-il exactement ?

AC :** Pour le moment, je suis toujours à l'OL. Je suis content d'être là, de pouvoir jouer. Après, tout le monde sait ce que le président a dit au sujet de certains joueurs. Maintenant, si le club a une opportunité et que les deux parties sont d'accord, il y aura de grandes chances pour qu'il y ait un transfert. Après, pour le moment, il n'y a rien d'engagé. J'ai encore mes deux années de contrat.

**FM : 11 M€, c'est le prix fixé par Jean-Michel Aulas pour vous laisser partir. Pensez-vous que ce montant est hors de propos sur le marché actuel ?

AC :** À deux ans du terme de mon contrat, je pense que c'est un prix qui va être difficile pour certains clubs. On le voit bien, cette année, il y a moins de transferts. Les clubs prennent de moins en moins de joueurs, et doublent de moins en moins les postes. C'est donc fermé. Mais après, je n'ai pas eu de discussions avec le président depuis le début de saison pour savoir en face à face quel est le prix exact qu'il veut pour me laisser partir. Mais s'il souhaite me vendre, il sait ce qu'il doit faire.

**FM : Valence a fait part de son intérêt à votre égard. Où en est cette piste ?

AC :** Je laisse mes avocats faire le lien. Je préfère me concentrer sur mon début de saison, bien m'entraîner. Malgré tout ce qui s'est dit, les fameuses déclarations du président, il fallait rester dedans en ce début de saison car il y avait l'objectif de gagner un titre de plus avec Lyon, le Trophée des Champions. Tout s'est bien passé grâce à Dieu, maintenant j'attends. Il y a de bonnes équipes qui sont intéressées, il reste deux semaines et demie. Que ce soit dans le cas de figure où je reste ou dans celui où je pars, je serai très heureux.

**FM : Privilégiez-vous malgré tout un départ, ou rester à l'OL serait un plaisir ?

AC :** Lyon reste un grand club. Beaucoup de monde parle du PSG. Ils ont fait le plus beau recrutement en Europe je dirais même, donc c'est normal. Tout le monde nous met en outsider maintenant, mais l'OL reste l'OL. C'est un grand club en Europe, l'un des plus titrés de France, avec un gros effectif, des joueurs de qualité. Si je dois rester, c'est avec plaisir. Si je dois partir, ce sera une nouvelle expérience.

**FM : Par deux fois, vous avez évoqué la fameuse déclaration de Jean-Michel Aulas durant l'été. Cette sortie médiatique assez étonnante a-t-elle vraiment ému le groupe ?

AC :** Oui. En pleine préparation, c'est clair que c'était un choc pour certains joueurs. Certains ont été plus taclés que d'autres, l'ambiance était un peu bizarre. Le coach ou Bernard (Lacombe, Ndlr) ne savaient pas trop quoi nous dire par rapport à ça. Mais ça reste le président, c'est le chef du club, il a le droit de faire ce genre de critiques. Ça fait partie du football, il faut se concentrer sur le terrain et je pense qu'on a bien répondu en remportant ce titre.

**FM : Outre l'OL, cet été a été marqué par le changement d'entraîneur à la tête de l'équipe de France. Avez-vous toujours la sélection nationale dans un coin de votre esprit ?

AC :** Oui ! Je suis toujours motivé pour l'équipe de France. Je pense que chaque joueur qui a déjà goûté à l'équipe de France veut y retourner. Maintenant, il faut travailler. Il y a de très grands joueurs qui sont appelés à chaque convocation, c'est un challenge en plus à se mettre en tête pour élever ses performances et espérer cette sélection.

**FM : Pour en revenir à votre parcours, qui dit Aly Cissokho dit FC Porto. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque du côté de Porto ?

AC :** Bien sûr, je garde un très grand souvenir de mon expérience globale au Portugal, que ce soit à Setubal ou à Porto. J'ai passé de très, très bons moments là-bas, j'ai connu un très grand club qu'est Porto. C'était une très bonne expérience, avec un très bon championnat, de très bonnes installations, des joueurs de très grande qualité. C'est une grande fierté d'avoir porté ce maillot, d'avoir gagné le championnat et la Coupe du Portugal.

**FM : Et si vous avez quitté Porto pour l'OL, c'est parce qu'il y a eu entre-temps un drôle d'imbroglio avec le Milan AC, un épisode qui reste encore mystérieux. Pourriez-vous nous en dire plus sur cette histoire ?

AC :** C'est tout simple. Il y a eu des négociations qui ont été faites un peu à la va-vite. Les derniers détails n'ont pas été réglés, ça a capoté au dernier moment sur le plan financier avec certains bonus. Et connaissant le caractère du président de Porto, il a coupé court à toutes les négociations, me demandant de revenir. Beaucoup de choses sont sorties, mais c'est au niveau financier que ça ne s'est pas fait. Je ne regrette vraiment pas, j'étais retourné à Porto sans aucune rancœur, car ça reste un grand club. Ce n'était pas un problème.

**FM : Le Milan AC avait évoqué un souci dentaire pour ne pas donner suite à votre transfert. N'était-ce pas frustrant pour vous de voir un club du calibre du Milan s'abaisser à trouver un tel prétexte ?

AC :** Oui, c'est clair. De la part d'un club du prestige de l'AC Milan, c'est décevant. Mais ça reste l'un des plus grands clubs du monde. Je ne sais pas, c'était une période où j'étais en vacances, je n'ai pas eu beaucoup d'échos de leurs côtés, car je ne connaissais pas trop les personnes de là-bas. Durant ma visite médicale, je n'ai passé que les teste physiques et du cœur, rien d'autre. C'était donc un peu bizarre, mais ça reste des choses qui arrivent. Il faut tourner la page et rester positif, car ça reste un métier magnifique.

**FM : Si jamais le Milan AC vous rappelait, seriez-vous intéressé ou avez-vous malgré tout été refroidi par cette histoire ?

AC :** Je ne pense pas que j'irai. Mais bon, après, on ne sait jamais. Ce n'est pas grave, il faut savoir tourner la page et faire de son mieux pour progresser en tant qu'homme et en tant que joueur.

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