CAN

CAN 2023, Maroc : une nouvelle terrible désillusion pas si surprenante

Ce mardi soir, le Maroc a connu un nouveau fiasco en CAN en sortant en 8e de finale face à l’Afrique du Sud (0-2). Une désillusion qui était redoutée depuis quelques temps tant la sélection marocaine de Walid Regragui avait montré des signaux peu rassurants.

Par Hanif Ben Berkane
4 min.
Walid Regragui, sélectionneur du Maroc. @Maxppp

Un seul match, contre le Malawi en 2021. Voilà la seule fois où le Maroc s’est imposé en match à élimination directe en CAN depuis maintenant 20 ans. Plus globalement, dans son histoire, le Maroc n’a remporté que trois petits matches à élimination directe (face à l’Algérie et au Mali en 2004, la CAN 1976 ayant été gagnée sous le format de poules) en Coupe l’Afrique. Un triste bilan qui confirme que les Lions de l’Atlas sont très loin d’être une sélection référence sur le continent. Alors forcément, lorsque Walid Regragui expliquait que gagner le trophée continental, qui plus est en Côte d’Ivoire, n’était pas évident, il fallait le croire.

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Une année post Mondial manquée

Cela s’est confirmé ce mardi avec un nouveau fiasco, un de plus et cette défaite face à l’Afrique du Sud (0-2). Mais cette défaite, et cette élimination, ne sont pas si étonnantes que ça sportivement pour le dernier demi-finaliste du Mondial. Le défi du Maroc, après la Coupe du Monde, était de réussir à poursuivre sa progression après un exploit. Mais l’année 2023 n’aura pas été une année très pertinente sportivement pour l’équipe. Le rassemblement de mars avait plus servi de jubilé avec ce match amical de prestige face au Brésil et cette victoire (2-1). Pas de quoi préparer à la CAN. Ensuite, après une saison exténuante, le rassemblement de juin n’avait pas servi à réellement se préparer.

Le Maroc avait été accroché par le Cap-Vert (0-0) avant de s’incliner face à l’Afrique du Sud (2-1) avec une équipe remaniée et des joueurs très loin de leur meilleure forme. Encore une fois, pas l’idéal pour travailler des automatismes et préparer quelque chose pour les prochaines échéances. Les trois fenêtres de septembre, octobre et novembre n’ont pas apporté grand-chose. Le triste événement du séisme qui avait touché Marrakech et ses alentours avait décalé le match contre le Liberia alors que le match face au Burkina Faso (2-0) n’était forcément pas spécialement une priorité dans ce contexte si particulier. Ensuite, le Maroc avait également vu son match de qualification au Mondial 2026 face à Érythrée être annulé et n’avait donc joué que le Liberia (3-0) et la Côte d’Ivoire en amical (1-1).

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Des choix d’hommes pas toujours pertinents

Des rencontres qui n’avaient pas du tout permis à Walid Regragui de travailler quelque chose alors que ces deux éléments offensifs Hakim Ziyech et Sofiane Boufal étaient blessés. Tactiquement, le sélectionneur marocain avait semblé montrer ses limites aussi puisqu’il n’avait pas vraiment travaillé une autre animation que son 4-1-4-1 qui avait fait des misères à l’Espagne et au Portugal. Malgré les victoires, l’équipe ne semblait pas non plus dégager une vraie sérénité surtout offensivement avec très peu d’occasions et de décalage. Comme bien souvent, l’équipe se reposait sur le côté droit Ounahi-Hakimi ou était sauvée par ses individualités. De l’autre côté, Selim Amallah, cadre de Regragui, semblait en totale déliquescence alors que Mazraoui montrait les mêmes difficultés à assumer son rôle de latéral gauche.

En attaque, les performances de Youssef En-Nesyri inquiétaient aussi sérieusement les supporters. L’attaquant de Séville, toujours très généreux dans l’effort, montrait de sérieuses limites tactiques et techniques. Et cela pénalisait déjà l’équipe marocaine incapable d’être créative avec le ballon. Walid Regragui, qui avait pourtant tenté certaines choses avec d’autres profils, a fini par revenir aux fondamentaux sans doute par peur de manquer de temps pour créer une nouvelle dynamique. De la même manière qu’Herve Renard en 2019 avec cette élimination au Bénin en CAN 2019, le coach marocain a voulu se reposer sur son groupe mondialiste pour la CAN sans réussir à réellement introduire les nouveaux joueurs tactiquement. Des joueurs comme El Khannouss ont gagné du temps de jeu sans pour autant s’introduire vraiment dans le système alors que certains joueurs ont plus été convoqués par habitude que par la volonté d’apporter de vraies choses au onze de départ.

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Lors de cette CAN, le Maroc a finalement montré une forme de continuité dans cette difficulté à se renouveler. Tactiquement, l’équipe n’a pas rassuré en poules et contre l’Afrique du Sud, Walid Regragui a semblé impuissant. Impuissant, car il n’a pas été capable de modifier des choses qui ne fonctionnaient plus et en remettant certains cadres défaillants. Face à la Zambie par exemple, Ayob El Kaabi et Amir Richardson avaient montré de belles choses. Mais pas suffisamment visiblement pour Regragui qui n’a pas voulu mettre ses cadres sur le banc. Et ce premier gros échec doit lui permettre de vite corriger le tir alors que le Maroc accueillera la prochaine CAN en 2025. S’il assume la responsabilité de l’échec comme il l’a dit, Walid Regragui devra désormais apprendre de ses erreurs et définitivement tourner la page du Mondial 2022 car un nouveau fiasco à la prochaine CAN serait bien plus qu’un fiasco pour le Maroc et Regragui.

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