Quel avenir pour les joueurs de Luzenac ?

Victimes principales du feuilleton Luzenac, les joueurs du LAP sont aujourd’hui confrontés à un drame social.

Par Matthieu Margueritte
3 min.
Luzenac Quentin Westberg @Maxppp

Interdit de Ligue 2 et de National, Luzenac est résigné. Condamné à repartir en DHR, le club ariégeois vit un véritable cauchemar après trois mois de lutte administrative intense. Mais au-delà de la déception de ne pas côtoyer l’antichambre de la L1, le drame du LAP est surtout celui des employés (joueurs et staff) du club. Quel avenir pour ceux qui ont participé à la folle épopée de la saison dernière ou qui ont rejoint la formation malgré l’incertitude planant sur son futur ? Interrogé à ce sujet, le futur ex-directeur sportif Fabien Barthez espère que ses troupes pourront se recaser, même s’il ne se fait pas d’illusions.

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«Qu’est-ce que les joueurs vont devenir ? J’espère que certains vont retrouver un club de National vu que Noël Le Graët nous a donné son engagement pour que les joueurs retrouvent un contrat fédéral. Les autres ainsi que des salariés vont repartir au chômage. On ne monte pas en L2 parce que les projecteurs ne sont pas assez puissants et qu’on n’a pas de vidéosurveillance ! Tout le monde a sa part de responsabilité, je l’assume. On a proposé à la mairie de Luzenac et à l’association de repartir en CFA 2 mais ils ont refusé. La SASP continue d’exister et l’équipe 2 devient l’équipe première. Je connais un peu ce monde, mais je ne m’attendais sincèrement pas à ça…», a-t-il confié.

Avant même la décision finale rendue hier, quelques joueurs avaient tout de même flairé la triste fin de l’histoire. Les attaquants Joseph Mendes et Khalid Boutaïb ont ainsi respectivement rejoint Le Havre et le Gazélec d’Ajaccio. Le milieu de terrain Idriss Ech-Chergui est quant à lui parti au Paris FC. Enfin, le défenseur Jérôme Hergault a signé au Red Star. « C’est un soulagement. Depuis trois mois, la situation était difficile à vivre. Mais ça devenait de plus en plus une voie sans issue. Je suis heureux d’être ici, dans un gros club avec un grand projet », indique ce dernier visiblement rassuré de s’être sorti de cette galère. Une chance que beaucoup n’ont toujours pas pu saisir.

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Pointer à Pôle Emploi

À commencer par le gardien Régis Gurtner. Arrivé en mai dernier en provenance de Boulogne-sur-Mer, il doit déjà plier bagage. Mais pour aller où ? Aux dernières, le HAC serait candidat. Joueur du LAP depuis deux saisons, l’ancien portier d’Evian TG, Quentin Westberg ne voit pas d’autres choix que le chômage avant, peut-être, un retour en club. « À partir d’aujourd’hui, l’équipe est celle qui évolue en DHR. Tous les joueurs sous contrat sont donc libérés. On va aller pointer à Pôle Emploi. Nous arrivons sur le marché le 10 septembre, en tant que joueurs libres, on peut être recrutés demain, même si le mercato est terminé. Reste que le marché est déjà compliqué en juin alors au mois de septembre, c’est encore pire. »

Vétéran du vestiaire ariégeois, Nicolas Dieuze va, quant à lui, peut-être raccrocher les crampons et démarrer enfin sa reconversion. « Le drame social est présent, mais les joueurs ne vont pas se retrouver sans revenu du jour au lendemain. On parle de National, pas de Ligue 1, donc de salaires qui ne sont pas super, super élevés. Je vais me donner le temps de la réflexion, je ne vais pas dire que c’est la fin de ma carrière, mais on s’en rapproche. Je vais me poser quelques jours, je suis porté par des challenges et des projets, j’en trouverai en dehors ou dans le foot. » Tous n’auront peut-être pas la même chance.

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