À la Johan Cruyff Arena, l’équipe de France a officiellement validé sa qualification pour l’Euro 2024, organisé en Allemagne du 14 juin au 14 juillet prochain, grâce à une victoire logique (2-1) face aux Pays-Bas. Une soirée parfaite pour Kylian Mbappé, auteur d’un nouveau doublé lui permettant de dépasser un certain Michel Platini au classement des meilleurs buteurs de l’histoire des Bleus (42 buts).
Sur un sans-faute lors de leur parcours de qualification à l’Euro 2024, qui aura lieu en Allemagne l’été prochain, les Bleus disputaient leur 6e match aux Pays-Bas, face aux Oranjes et avaient l’occasion d’assurer leur qualification en cas de succès. Avec une composition légèrement remaniée et la présence de Clauss, Konaté et des deux frères Hernandez, Didier Deschamps faisait confiance à Kolo Muani en attaque, avec Coman et Mbappé. Alors que, de leur côté, les Pays-Bas devaient faire sans Depay, De Jong, De Ligt ou encore Lang. Simons et Weghorst occupaient l’attaque. Et les Oranjes démarraient d’ailleurs très mal la partie après une belle combinaison tricolore et un centre de Clauss pour l’ouverture du score de Mbappé (1-0, 7e). Une entame parfaite pour les Bleus, mais qui aura réveillé les Néerlandais. Car par la suite, Simons et ses partenaires auront dominé dans le jeu et auront eu les meilleures occasions, mais Veerman (27e), puis Simons (36e) manquaient de précision.
Classement live
Un peu inquiété avant la pause, les Bleus devaient retrouver la possession pour sécuriser leur victoire. Au meilleur des moments, Mbappé effectuait un une-deux avec Rabiot et avait le champ libre grâce à une erreur de placement de Geertruida et pouvait lâcher une sublime frappe enroulée pour s’offrir un doublé (2-0, 47e). Libérés, les Bleus ont également échappé à la réduction du score de Malen, signalé hors-jeu (55e). Alors que l’on entrait ensuite dans un faux-rythme après cette action, les Pays-Bas ne parvenaient pas à mettre plus d’intensité pour mettre à mal la défense tricolore. Et malgré la réduction du score d’Hartman après une petite erreur de Maignan (2-1, 84e), les Bleus assurent donc déjà leur qualification et auront donc deux matches à disputer tranquillement avant d’aller disputer l’Euro 2024. En revanche, tout va mal pour les Pays-Bas, troisième du groupe après la victoire de la Grèce contre l’Irlande. Les Oranjes n’auront plus le droit à l’erreur pour espérer se qualifier avec les Bleus.
L’homme du match : Kylian Mbappé (8,5) : muet lors de ses quatre dernières sorties toutes compétitions et sous pression avant de défier les Pays-Bas, l’international tricolore ne tardait pas à dribbler ses angoisses naissantes. À la réception d’un centre parfait de Clauss, le Parisien trompait Verbruggen d’une reprise du droit à bout portant (7e). Sur le côté gauche, le capitaine français n’a pas cherché à en faire trop (7 duels remportés sur 11). Disponible pour ses partenaires et irréprochable dans l’état d’esprit, il est cependant souvent tombé sur le mur oranje. Pas de quoi freiner les ardeurs du Bondynois qui offrait le break aux siens d’une frappe splendide à l’entrée de la surface (53e). Un nouveau doublé pour l’intéressé, tout proche du triplé sur une énorme frappe en fin de match (86e), qui lui permet, par ailleurs, de dépasser un certain Michel Platini au classement des meilleurs buteurs de l’histoire des Bleus (42 buts).
Pays-Bas
Verbruggen (4) : pour sa première titularisation avec la sélection néerlandaise, le gardien hollandais n’a pas eu la réussite escomptée. Sur la première offensive français, le portier de Brighton doit mieux faire sur la reprise plein axe de Mbappé où sa main manque de fermeté pour repousser la tentative du Français (7e). Par la suite, le dernier rempart des Seagulls a semblé plus attentif sur sa ligne (22e, 39e, 47e, 88e) avant de concéder un deuxième but au retour des vestiaires (53e).
Geertruida (2,5) : comme lors du match aller au Stade de France, le défenseur du Feyenoord est passé au travers de sa rencontre. Fautif sur l’ouverture du score tricolore, le joueur de 23 ans n’arrive pas à passer devant Mbappé et permet à la star tricolore de mettre fin à une disette de quatre matchs sans trouver le chemin des filets (7e). Malgré deux belles interceptions devant le Français (31e, 42e), le Néerlandais est retombé dans ses travers au retour des vestiaires. Son manque d’agressivité sur Rabiot offre la possibilité au joueur de la Juve de combiner un une-deux avec Mbappé pour inscrire un doublé (53e). En outre, il n’a pas réussi à faire oublier l’indéboulonnable de Ligt.
Van Dijk (3,5) : taulier de la défense de Ronald Koeman, le capitaine des Pays-Bas a livré une prestation mitigée. Une nouvelle fois, le défenseur de Liverpool n’a pas dégagé une grande sérénité aux côtés de Nathan Ake. Preuve des difficultés néerlandaises à la Johan Cruyff, les deux hommes ont manqué de se rentrer dedans sur une action anodine (35e). En grande difficulté sur les combinaisons tricolores dans sa zone, le joueur de 32 ans est aux antipodes du niveau qu’il affichait avant sa rupture des ligaments croisés.
Ake (4) : s’il a montré une grande fébrilité dans la relance en rendant trop facilement le ballon aux attaquants français, le défenseur de Manchester City a cependant fait de son mieux pour éviter le pire à son équipe. Avec un secteur défensif néerlandais aux abois, le joueur de 28 ans s’est servi de son expérience pour assurer une bonne couverture dans sa zone et remporter la plupart de ses duels aériens (75% de réussite de la tête). Remplacé par Micky Van de Ven à la 80e minute.
Dumfries (3,5) : une performance décevante pour le piston droit néerlandais. Offensivement, le joueur de l’Inter Milan a connu d’immenses difficultés à se projeter vers l’avant. Il faut dire que le duo Rabiot-Théo Hernandez a plutôt bien fonctionné à la Johan Cruyff Arena. Défensivement, le natif de Rotterdam a montré plusieurs signes de nervosité ce qui lui a valu un avertissement au retour des vestiaires. Peu à son aise dans cette rencontre, il est remplacé par Jeremie Frimpong peu après l’heure de jeu (62e). En prêtant régulièrement main forte à Geertruida, en grande difficulté, le défenseur du Bayer Leverkusen a limité la casse.
De Roon (3) : à l’image de sa performance quelconque au Stade de France le 23 mars dernier, le milieu de terrain de l’Atalanta Bergame a proposé un contenu bien insuffisant pour espérer inquiéter ses adversaires dans son compartiment de jeu. Compte tenu de l’intensité imposée par les hommes de Didier Deschamps dans l’entrejeu, le joueur de 32 ans a régulièrement été à la rue sur le plan physique et s’est contenté de courir après le ballon. Victime des changements tactiques de son sélectionneur, il est remplacé par Mats Wieffer à la mi-temps (4,5). Dans son poste de prédilection, le milieu de terrain du Feyenoord a été plutôt présent à la récupération (5 ballons grattés) en dépit d’un manque de précision dans les transmissions.
Veerman (4) : une soirée à oublier pour le milieu de terrain du PSV Eindhoven. Pour sa troisième apparition sous le maillot orange, le joueur de 24 ans a été dépossédé du ballon dans l’entrejeu. Offensivement, il s’est montré beaucoup trop maladroit dans le dernier geste et a grillé une belle cartouche néerlandaise, notamment en première période. Sur un centre venu de la droite, le Néerlandais loupe totalement sa frappe qui termine sa course loin dans les travées (27e). Néanmoins, ses centres ont généralement trouvé preneur (3 centres réussis).
Hartman (5) : pour sa première sélection en équipe première, le jeune joueur du Feyenoord Rotterdam a tenté de se mettre en évidence d’entrée en centrant depuis la gauche pour Weghorst mais à croiser la route d’Hernandez (5e). Derrière, le piston gauche de 21 ans a laissé de nombreux espaces dans son dos et c’est Clauss qui en a profité sur l’ouverture du score française pour distiller un centre parfait en direction de Mbappé (7e). En difficulté face au défenseur marseillais sur le plan défensif, l’enfant de Rotterdam a sauvé l’honneur pour son équipe. Au bout de son effort, il parvient à glisser le ballon au premier poteau dans un angle fermé (83e). En fin de partie, il est proche d’offrir une balle de but à Bergwijn au terme d’une belle projection dans son couloir (89e).
Reijnders (5,5) : aligné sur l’aile droite, à la différence du poste qu’il occupe à l’AC Milan, le joueur de 25 ans a été l’un des rares joueurs à sortir du lot au cours de la première période. Compte tenu du peu de solutions proposées par ses coéquipiers, le Néerlandais s’est distingué par sa tendance à apporter le surnombre aux avant-postes même s’il s’est confronté à une très bonne résistance tricolore. Défensivement, l’ancien meneur de jeu de l’AZ Alkmaar a fait les efforts pour venir prêter main forte à un milieu de terrain en perdition.
Weghorst (non-noté) : buteur contre la Grèce et face à l’Irlande lors du dernier rassemblement de septembre, l’attaquant d’Hoffenheim a été beaucoup trop timide. Appelé à servir de point de fixation à ses partenaires, le joueur de 31 ans a été mis hors d’état de nuire par la charnière inédite français composée de Konaté et de Lucas Hernandez et de ce fait, n’a pas pesé offensivement dans cette rencontre. Touché physiquement au terme d’un contact avec un joueur français, il est contraint de céder sa place à Donyell Malen à la 37e minute (5). Dans un registre bien différent, le joueur de Dortmund a montré plus de folie que son prédécesseur. Et pour cause, il a été le Néerlandais le plus dangereux en seconde période en se procurant plusieurs occasions (49e, 81e) et sa présence aux abords de la surface de Maignan a forcé les défenseurs tricolores à redoubler de vigilance.
Simons (4) : à la Johan Cruyff Arena, le virevoltant ailier de 20 ans a montré un visage bien différent que celui proposé en club. Habitué à rayonner dans le cœur du jeu sous les couleurs de Leipzig, le Néerlandais n’a pas montré toute l’étendue de son talent face à l’équipe de France. Bousculé dans les duels, il a montré un certain déchet technique (3 ballons perdus, 0/4 duels remportés) même s’il a été l’un des rares joueurs de l’effectif hollandais a sonné la révolte en première période, comme sur cette frappe déviée en corner (28e) ou à l’instar de sa tentative plein axe captée par Maignan (35e). Au retour des vestiaires, l’ancien Parisien a participé davantage à la construction du jeu sans se montrer dangereux dans la zone de vérité. Remplacé par Steven Bergwijn à la 80e minute. Le capitaine de l’Ajax n’a eu besoin que de quelques minutes pour être à l’origine de la réduction du score hollandaise (83e). Passeur décisif pour Hartman, l’ailier néerlandais est néanmoins trop court pour reprendre un centre rasant au second poteau (89e).
France
Maignan (4,5) : blessé à la cuisse fin septembre, le dernier rempart de l’AC Milan était une nouvelle fois titularisé dans les buts français. Peu inquiété par les Bataves en début de match et serein sur ses rares interventions, le gardien tricolore profitait également du déchet adverse, à l’image de cette frappe totalement manquée de Veerman (27e) ou de cette tentative imprécise de Simons (28e). Impeccable sur la lourde frappe de Simons (36e), il se faisait en revanche une petite frayeur juste avant la pause sur une frappe d’Hartman (45e). Coupable de certaines approximations, il laissait également son premier poteau libre et permettait aux Bataves de réduire l’écart (83e).
Clauss (8) : de retour chez les Bleus, le latéral marseillais ne tardait pas à rendre la confiance accordée par son sélectionneur. Sur sa première percée dans son couloir droit, le numéro 3 tricolore, décalé par Griezmann, trouvait Mbappé pour l’ouverture du score. Passeur décisif d’un centre parfait, le Phocéen se montrait également très inspiré dans ses interventions défensives. Disponible pour les siens, celui qui réalise un début d’exercice très solide avec l’OM multipliait les montées et les centres précis pour Kolo Muani et consorts. Une copie pleine et des précieux points marqués dans son match à distance avec Pavard, Koundé ou encore Gusto. Remplacé par ce dernier dans les derniers instants (80e). Pour sa première, Gusto était dépassé sur la réduction du score d’Hartman (83e).
Konaté (7) : gêné par une blessure musculaire en début de saison, le pilier de la défense de Liverpool est bel et bien de retour. Dans la charnière centrale, le Français de 24 a globalement très bien tenu son rang. Sérieux défensivement et bien aidé par le manque de mordant adverse, il s’est distingué par quelques interceptions précieuses. Match solide, ni plus ni moins.
L. Hernandez (7,5) : aligné dans le couloir gauche de la défense parisienne depuis la reprise, l’ancien défenseur du Bayern profitait de la sélection pour retrouver l’axe de l’arrière-garde tricolore. Auteur d’une bonne intervention (34e) et plutôt solide après le réveil néerlandais, à l’instar de ce nouveau retour face à Malen (49e), le néo-Parisien a fait une très belle impression. Une prestation aboutie, dans la continuité de celles réalisées dans la capitale française.
T. Hernandez (7) : présent aux côtés de son frère, le latéral de l’AC Milan a livré une prestation globalement sérieuse dans son couloir gauche. Après une première intervention précieuse en début de rencontre (5e), il était malgré tout surpris dans son dos sur l’une des rares occasions hollandaises dans le premier acte (27e). Appliqué au retour des vestiaires, il a permis aux siens de garder l’avantage, tout en se signalant par quelques montées rageuses.
Tchouaméni (7,5) : dans un rôle de double pivot aux côtés de Rabiot, le joueur du Real Madrid a une nouvelle fois prouvé toutes ses qualités dans l’entrejeu. Présent dans l’impact (9 ballons récupérés), rarement pris dans le duel (7/11) et intelligent dans l’orientation du jeu, l’ancien Monégasque n’hésitait pas non plus à prendre sa chance de loin (39e) pour faire sortir la défense hollandaise. Une prestation taille patron. Une de plus.
Rabiot (6,5) : souvent au rendez-vous avec les Bleus, le milieu de terrain de la Juventus Turin a quelque peu dérogé à cette belle habitude. Coupable d’une entame de match très discrète, l’ancien Parisien s’est montré globalement fébrile en première période, à l’image de cette dangereuse perte de balle (36e) amenant la plus grosse occasion batave au cours des 45 premières minutes (36e). Toujours aussi précieux à la récupération (8 ballons grattés), il montait progressivement en puissance et retrouvait de sa superbe en décalant sublimement Mbappé sur le deuxième but (53e).
Griezmann (7) : pour sa 81e titularisation consécutive avec l’équipe de France, le 4ème joueur le plus capé de l’histoire des Bleus avec 124 sélections s’est encore avéré essentiel. Au départ de l’action sur l’ouverture du score après une remise astucieuse pour Clauss, l’attaquant des Colchoneros a souvent éclairé le jeu par des transmissions bien senties. Entre les lignes, il a une nouvelle fois fluidifié le collectif tricolore. Précis et précieux. Remplacé par Fofana (87e).
Coman (6) : titularisé dans le couloir gauche de l’attaque française, l’ailier du Bayern Munich, en grande forme depuis le début de la saison, a fait parler sa vitesse et ses qualités de percussion. S’il a souvent déstabilisé la défense néerlandaise, il a également fait preuve d’un certain déchet technique dans les derniers mètres. Un match plutôt cohérent dans l’ensemble. Remplacé par Giroud (71e), premier joueur de champ de l’histoire des Bleus à disputer une rencontre officielle à l’âge de 37 ans.
Kolo Muani (3,5) : aligné à la pointe de l’attaque française, celui qui était préféré à Giroud et Thuram a vécu une rencontre assez compliquée. Esseulé sur le front offensif, il n’a jamais eu de réelles occasions pour se mettre en valeur. Intéressant dans le jeu de remise, il voyait l’une de ses rares tentatives contrées par la défense batave (64e). Coupable d’un déchet technique trop important, son match reste insuffisant. Remplacé par Thuram (80e).
Mbappé (8,5) : voir ci-dessus
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