Euro 2024 : ce qu’il faut savoir sur l’Italie
Tenante du titre, l’Italie va essayer de faire bonne figure après une nouvelle absence lors de la dernière Coupe du Monde en 2022.
Le parcours de qualification et le groupe
Absente au Qatar pour la dernière Coupe du Monde, l’Italie est passée très proche d’un nouveau drame national. En effet, la qualification pour l’Euro 2024 en Allemagne n’a pas été une mince affaire pour les Azzurri. Il a fallu attendre la dernière journée du groupe C pour connaître le sort des Italiens. Si l’Angleterre a terminé large leader de cette poule, la Nazionale a bien failli passer par la case des barrages. C’est finalement l’Ukraine, avec le même nombre de points que l’Italie mais une moins bonne différence de buts, qui a terminé 3ème et qui a également fini par empocher son ticket pour la compétition via les barrages. La Macédoine du Nord et Malte sont les deux nations restées à quai dans ce groupe C. Ainsi, l’essentiel a bien été acquis pour la Squadra Azzurra mais non sans souffrir pour ce pays qui peine à réellement se relever de ses traumatismes aux deux dernières coupes du monde. Le tirage au sort a placé l’Italie dans le groupe de la mort aux côtés de l’Espagne, de la Croatie et de l’Albanie. La tâche ne s’annoncera donc pas totalement simple pour les joueurs de Luciano Spalletti.
Les qualités et faiblesses
Si la réputation de l’Italie n’est plus aussi belle que jadis, l’équipe ne doit pas être pour autant sous-estimée. Habituée à performer quand elle n’est pas attendue (2012, 2016, 2021), la Squadra Azzurra sait déjouer les pronostics. L’arrivée de Luciano Spalletti est en train de donner un second souffle à une jeune équipe qui manquait cruellement de solutions pour guérir les maux d’une nouvelle absence à la Coupe du Monde au Qatar. La principale force réside sur les ailes avec notamment Federico Dimarco et Giovanni Di Lorenzo qui jouent à merveille leur rôle de piston en 4-3-3 comme en 3-4-2-1. D’ailleurs, le côté droit formé du Napolitain avec Federico Chiesa peut faire ravages. Mais l’axe du système de Spalletti représente ici le cœur du collectif italien avec notamment Nicolò Barella, Davide Frattesi, Jorginho, Bryan Cristante ou Lorenzo Pellegrini. Tant de profils variés polyvalents qui symbolisent la profondeur à ce poste. D’ailleurs, en dehors du poste de buteur, tous les postes ou presque sont doublés efficacement en Nazionale, la défense, bien que très jeune, est composée de plusieurs valeurs sûres comme Mancini, Bastoni, Acerbi, Calafiori, Buongiorno mais aussi Scalvini. Au rayon des faiblesses, le manque de gros talent offensif aux côtés de Chiesa pourrait faire défaut à l’Italie avec les absences officialisées de Nicolò Zaniolo et Domenico Berardi. Si l’Italie affiche une moyenne de 2,12 buts par match sous Spalletti, elle est capable d’encaisser également beaucoup, même face à des équipes comme la Macédoine du Nord (1-1 puis 5-2) ou le Venezuela (2-1), symbole d’une arrière-garde encore jeune où seuls Acerbi et Darmian dépassent la trentaine.
Le sélectionneur : Luciano Spalletti
Appelé en urgence après la démission surprise de Roberto Mancini pour partir en Arabie saoudite, Luciano Spalletti a écourté son année sabbatique souhaitée après l’incroyable épopée du Scudetto avec le Napoli la saison dernière. En sept rencontres dirigées, le natif de Certaldo n’a chuté qu’une seule fois pour quatre victoires et deux nuls. La grande interrogation autour de Spalletti réside sur sa capacité à installer un dispositif puisque depuis sa prise de fonctions, il a alterné entre un 4-3-3 classique et un 3-4-2-1 compact. Si cela permet à la Nazionale de bénéficier d’une plus grande capacité d’adaptation, il faudra néanmoins installer une vraie stabilité tactique pour une sélection en éternelle reconstruction et en transition capitale avec un nouveau tacticien bien différent de Mancini dans les préceptes : «Je dois être prêt à faire des écarts et à trouver des solutions alternatives. Je veux essayer le 3-4-2-1 pour essayer de mettre certains joueurs plus à l’aise. Maintenir une propension offensive, sans toujours revenir à cinq derrière en phase de non-possession, créer un équilibre qui nous permet de toujours jouer le jeu de manière ouverte», avait affirmé le sélectionneur italien.
La star : Gianluigi Donnarumma
Un temps remis en question au moment de sa méforme fin 2023, la deuxième très bonne partie de saison de Gianluigi Donnarumma avec le Paris Saint-Germain a fait taire toutes les critiques et autres comparaisons avec ses collègues portiers, Guglielmo Vicario, Michele Di Gregorio, Marco Carnesecchi ou encore Alex Meret. L’ancien gardien de l’AC Milan est le numéro un incontesté pour défendre les cages italiennes. Avec la retraite internationale de Giorgio Chiellini et la fin de carrière compliquée de Leonardo Bonucci, le natif de Castellammare di Stabia a hérité du brassard de capitaine, étant le joueur le plus capé et expérimenté convoqué dans les dernières listes avec un compteur de 61 sélections à seulement 25 ans. Tout juste nommé meilleur gardien de Ligue 1, il avait également remporté les prix du meilleur joueur (devenant le troisième gardien de but à remporter ce titre, après Dino Zoff en 1968 et Peter Schmeichel en 1992) et du meilleur gardien lors de l’Euro 2020. Attendu au tournant dans cette nouvelle grosse compétition pour la Nazionale, la plus importante depuis le dernier Euro et la Ligue des Nations (3ème derrière l’Espagne et la Croatie), Donnarumma devra assumer son statut sur les pelouses allemandes, surtout que sa défense centrale est assez jeune entre Scalvini, Buongiorno et Bastoni.
L’attraction : Gianluca Scamacca
Eternel débat ces dernières années en Italie, l’identité du numéro 9 en sélection nationale a fait couler beaucoup d’encre. Mario Balotelli, Andrea Belotti, Ciro Immobile ou encore Moise Kean, les attaquants italiens ont tous, à différentes échelles et pour différentes raisons, déçu sans jamais conserver la régularité, le réalisme et l’efficacité affichés avec leur club respectif. Alors que le duo Belotti/Immobile est sur une pente descendante, Luciano Spalletti se devait de trouver rapidement son grand buteur. Une concurrence avait récemment été mise en place entre Lorenzo Lucca, Mateo Retegui et Gianluca Scamacca. Auteur de l’une des plus grandes fins de saison en Europe, ce dernier devrait empocher le gros lot, récompensant ainsi sa forme tonitruante avec l’Atalanta. Cette saison, Gianluca Scamacca affiche de solides statistiques de 19 buts, 8 passes décisives, en 43 rencontres disputées toutes compétitions confondues. En Ligue Europa, remportée par la Dea, il a trouvé le chemin des filets à six reprises, de surcroît dans des matchs importants comme contre Liverpool et l’OM notamment. Cet Euro 2024 est un bon moyen de parapher une saison flamboyante et ainsi briller dans une compétition majeure sous des projecteurs dorés.
Le calendrier de l’Italie
-Italie - Albanie : samedi 15 juin 2024 à 21h00 au Signal Iduna Park
-Espagne - Italie : jeudi 20 juin 2024 à 21h00 à la Veltins-Arena
-Croatie - Italie : lundi 24 juin 2024 à 21h00 à la Red Bull Arena
La liste de 30 joueurs :
Gardiens : Gianluigi Donnarumma (PSG), Guglielmo Vicario (Tottenham), Alex Meret (Napoli), Ivan Provedel (Lazio)
Défenseurs : Matteo Darmian (Inter), Giorgio Scalvini (Atalanta), Francesco Acerbi (Inter), Alessandro Buongiorno (Torino), Riccardo Calafiori (Bologna), Gianluca Mancini (AS Roma), Raoul Bellanova (Torino), Andrea Cambiaso (Juventus), Federico Dimarco (Inter), Giovanni Di Lorenzo (Napoli), Alessandro Bastoni (Inter)
Milieux : Jorginho (Arsenal), Bryan Cristante (AS Roma), Nicolo Barella (Inter), Davide Frattesi (Inter), Nicolò Fagioli (Juventus), Lorenzo Pellegrini (AS Roma), Michael Folorunsho (Hellas), Samuele Ricci (Torino)
Attaquants : Gianluca Scamacca (Atalanta), Matteo Retegui (Genoa), Giacomo Raspadori (Napoli), Federico Chiesa (Juventus), Mattia Zaccagni (Lazio), Riccardo Orsolini (Bologna), Stephan El Shaarawy (AS Roma)
En savoir plus sur