Avec son argent, Man City cultive les records et les paradoxes

Lors de son rachat par un consortium d’Abu Dhabi en 2008, Manchester City avait défrayé la chronique sur le marché des transferts, arrachant Robinho au Real Madrid pour près de 40 M€. Dès lors, les rumeurs les plus folles couraient autour des futures recrues de l’autre club de Manchester. On évoquait alors les recrutements de Buffon, Terry, Fabregas ou encore Messi, à l’image des transferts galactiques du premier règne de Florentino Perez au Real. Le point d’orgue de cette frénésie est atteint lors du mercato hivernal en janvier 2009, où les Citizens formulent une offre astronomique pour Kakà de plus de 100 M€. Offre qui retient toute l’attention du Milan AC et de son joueur, mais que le Brésilien écarte, peu convaincu par le projet sportif des Blues de Manchester.

Pour ce mercato estival, on pensait voir les offres les plus improbables émaner de City, mais les patrons du club ont semble-t-il voulu assurer un minimum de cohérence dans leur recrutement, bien aidé en cela par leur budget gigantesque. Parmi ces arrivées judicieuses, celle de Gareth Barry, considéré comme un très grand espoir du football anglais. Le milieu de terrain d’Aston Villa a signé pour 20 M€. Seconde recrue de l’été, l’attaquant paraguayen de Blackburn, Roque Santa Cruz, transféré pour un montant d‘environ 25 M€. Un recrutement loin d’être terminé, tant les ambitions des Citizens pour l’an prochain sont à la hauteur de l’attente des supporters. Kolo Touré serait ainsi sur les tablettes du club, tout comme Carlos Tevez. N’ayant pu parvenir à un accord financier avec Manchester United, l’Argentin ne devrait pas avoir de mal à s’entendre sur ce point-là avec l’ennemi d’United, connu pour sa généreuse politique salariale. Le Times rapportait en effet la semaine dernière que la masse salariale du club représentait un total de 94 M€ par an la saison dernière, soit l’équivalent du transfert de Cristiano Ronaldo vers Madrid !

N’ayant clairement pas encore les armes sportives pour attirer des pointures du calibre de Kakà ou Messi, le club veut éviter d’aller plus vite que la musique dans son développement, tout en continuant d’investir massivement pour améliorer la qualité de son effectif, évalué à plus de 200 M€ par le Times et où l'on compte déjà quelques perles comme Micah Richards ou Elano. Prochaine étape, s’inscrire durablement dans le haut du tableau de la Premier League et bousculer la hiérarchie du Big Four. Après une saison très moyenne et une 10e place peu glorieuse, les Citizens sont plus que jamais décidés à devenir plus que l’autre club de Manchester.