Premier League

Les tristes confessions de Jack Wilshere

Jack Wilshere, libre de tout contrat depuis l'été dernier, a livré un entretien poignant à la presse anglaise. L'ancien milieu des Three Lions, qui s'entraîne avec les Gunners depuis de longues semaines, espère ainsi rapidement retrouver la compétition. Et prouver au grand public qu'il peut encore évoluer au plus haut niveau.

Par Lucas Billard
4 min.
Jack Wilshere, lors de la finale de Carabao Cup entre Arsenal et Man City @Maxppp

C'est assurément l'un des plus gros regrets chez nos voisins anglais. Pur produit du centre de formation d'Arsenal, Jack Wilshere (30 ans) avait tout du crack destiné à réaliser de grandes choses dans le monde du football, tant il éblouissait balle au pied, avec sa patte gauche. Sans oublier qu'à la récupération du cuir, l'ancien n°19 des Gunners (qui a ensuite hérité du n°10) était l'affamé agressif prêt à laisser sa vie sur le pré qu'aiment tant les Britanniques. Mais voilà, le natif de Stevenage a connu une descente aux enfers depuis son départ de l'Emirates Stadium (précipité par celui d'Arsène Wenger), en 2018.

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Il est aujourd'hui en plein cauchemar. S'il s'entraîne depuis le mois d'octobre avec son club de cœur et les hommes de Mikel Arteta (il est même parti en stage hivernal à Dubai), il est sans club depuis l'été 2021 et une courte pige de quelques mois à Bournemouth (Championship), ponctuée de 18 matchs (2 buts, 1 passe décisive) et d'une petite blessure au mollet seulement. Car l'une des raisons de sa chute résidait dans sa fâcheuse habitude à passer du temps à l'infirmerie, lui dont l'hygiène de vie a souvent été pointée du doit outre-Manche.

Wilshere assure avoir encore le niveau pour la Premier League

À quelques jours de la fin du mercato hivernal, Jack Wilshere a ainsi accordé un entretien au Daily Mail, dans l'espoir de retrouver un club pour la fin de l'exercice 2021-2022, même s'il est libre de s'engager où bon lui semble à n'importe quel moment. « Suis-je toujours assez bon pour évoluer en Premier League ? Oui. Je suis convaincu que je pourrais gérer le côté physique et avoir une influence (dans le jeu) », a ainsi dans un premier temps lancé le joueur au centre de gravité très bas et à la langue toujours pendue (dans tous les sens du terme) sur le terrain. « Cela m'a convaincu que ma carrière de joueur n'est pas terminée. [...] Je ne m'entraînerais pas encore avec l'équipe première (d'Arsenal) si je réduisais le niveau ou si je ne pouvais pas suivre. »

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L'Anglais l'assure, il peut encore répondre aux exigences du très haut niveau, même s'il est conscient qu'il a raté trop de matchs pour cause de blessures, et qu'il « en paye le prix maintenant ». Ce temps éloigné de la compétition commence en tout cas à peser lourd pour Wilshere et sa famille, à l'image de son 30ème anniversaire le 1er janvier dernier : « c'était une journée étrange, avec des émotions contradictoires, a-t-il reconnu, avant de poursuivre avec amertume. J'ai accompli beaucoup de choses dans la vingtaine, mais pas ce que je voulais. Oui, je suis allé à une Coupe du monde (en 2014), j'ai remporté quelques trophées, mais je n'ai pas atteint les niveaux que je pensais atteindre. »

Proche de la dépression... et de la retraite

« C'est un sentiment étrange, mais c'était pire l'année dernière. Je me retrouvais sur un terrain de golf à 15 heures, sans même vérifier les scores. Ça avait été toute ma vie et soudain j'étais dans un monde différent. J'étais dans le déni. J'ai fait une interview télévisée en août et on m'a parlé de trouver un club. J'ai dit: "Ouais, j'espère avoir quelque chose la semaine prochaine". Ça n'a cessé de durer et j'ai sombré… Je ne veux pas utiliser le mot "dépression". Il y a beaucoup de gens dans des positions pires. Mais j'avais des pensées dépressives et négatives. Je restais au lit jusqu'à midi, ne dormant même pas, me disputant juste avec moi-même. À quoi bon s'entraîner ? Pour qui je fais ça ? J'étais perdu. » Et Wilshere de poursuivre, en toute transparence.

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« J'ai commencé à passer mes diplômes d'entraîneur mais je n'étais impliqué dans aucun club. Je restais assis toute la journée. C'est là où j'ai été le plus proche d'arrêter ma carrière. [...] Mais maintenant, c'est différent. J'ai ce plan, une voie. Les questions que je me posais avant, j'ai beaucoup de réponses. La clé étant, "Puis-je encore le faire ?" Je crois que je le peux. » Aujourd'hui, il assure donc aller mieux. « J'adore faire partie de la routine des jours de match avec les U18. Mais quand je vais aux matchs d'Arsenal, je suis presque jaloux des joueurs. Ça me manque. Je veux en faire partie. »

Cap sur la compétition

L'international anglais (34 capes), qui dispose aussi d'un passeport chypriote par l'intermédiaire de sa femme, pourrait donc trouver le challenge tant attendu très prochainement puisqu'il assure s'être fixé la fin janvier pour prendre une décision sur sa prochaine étape. Et "Jacky Boy" de conclure, comme pour marteler son envie, son objectif, son ambition, son rêve : « j'aimerais penser que vous me verrez comme Jack Wilshere le footballeur dans un an. Cela a été ma vie. C'est ce que je veux plus que tout. »

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