L’incroyable saison de l’USL Dunkerque
Vainqueur à Brest (3-2) après avoir été mené de deux buts, Dunkerque se hisse dans le dernier carré de la Coupe de France pour la première fois depuis 96 ans. Un nouvel exploit qui vient valider le travail réalisé par Luis Castro et sa direction incarnée par Demba Ba, lesquels ont également une montée en Ligue 1 dans un coin de la tête.

Et encore un exploit qui fait donc trois. Après Auxerre en 32e de finale (1-0), le LOSC en 8e (1-1, 5-4 t.a.b.), Dunkerque a donc fait une nouvelle victime estampillée Ligue 1 en Coupe de France. Menés 0-2 après l’heure de jeu à Brest (Pereira Lage 45e et Youssouf contre son camp 59e), les Nordistes ont réussi un invraisemblable retournement de situation en s’imposant 3-2 grâce à trois buts sur coups de pied arrêtés (Sasso 66e et doublé de Sanganté 80e et 85e). Voilà l’USLD en demi-finale de la Coupe de France pour la première fois depuis 1929. La performance est d’autant plus valorisante que chacun de ces succès ont eu lieu à l’extérieur.
Le club a tout de même sorti deux des quatre représentants français en Ligue des Champions, en ayant été mené au score à chaque fois. Il pourrait même goûter à une troisième équipe de C1 avec le PSG, si le tirage au sort en décide ainsi (ce soir à 19h50 sur France 3). Le rêve d’une finale est même déjà permis. «Je suis un enfant de Saint-Denis, je reçois des messages de la famille, des amis d’enfance. Avant le Stade de France, il y a une demi-finale à jouer. Moi je rêverais de jouer au Stade de France, c’est vraiment chez moi, et puis peut-être que ce sera la première fois que ma mère viendra au stade, donc si je vais au Stade de France, franchement, ce serait exceptionnel», retrace Opa Sangante, le héros de la veille.
Le rêve de la finale
Si le PSG apparaît comme l’ogre de la compétition et déjà sans rival, les présences de Reims (Ligue 1) et surtout de Cannes (National 2) offrent un tableau plus abordable pour les Dunkerquois en vue d’une possible première finale de Coupe de France dans leur histoire. «Peut-être que tout le monde pense que Cannes (N2) est la meilleure équipe pour le tirage mais regardez le match hier (mardi, victoire 3-1 contre Guingamp, une Ligue 2), avertit Luis Castro, l’entraîneur. Si les quatre équipes sont ici, c’est qu’elles ont fait une bonne saison dans la Coupe. Je ne peux pas dire que je préfère Cannes au PSG car je ne respecterais pas l’équipe de Cannes et son parcours.»
Comme une forme d’avertissement déjà envoyé à ses joueurs, de peur qu’ils se voient déjà au stade de France en cas de demi-finale face aux amateurs. D’autant que la saison est loin d’être terminée pour les ouailles du Portugais, qui jouent sur deux tableaux à la fois. 3es de Ligue 2 à 4 points du leader lorientais, et seulement une longueur de retard sur le PFC, 2e, qu’ils ont battu il y a quinze jours (1-0) dans un match couperet, les Maritimes sont lancés en plein bras de fer pour la montée en Ligue 1. Ils ont des raisons d’y croire avec un calendrier plutôt favorable d’ici la fin de saison où Metz, 4e et unité derrière, apparaît comme le seul gros morceau.
En course pour la montée en Ligue 1
Quoi qu’il se passe, cette saison 2024/2025 est d’ores et déjà historique pour un club qui n’a jamais évolué en Ligue 1 dans son histoire. «C’est une équipe qui continue toujours d’y croire» résume Luis Castro. Le coach incarne le succès de cette équipe et des hommes qui lui ont fait confiance. C’est Demba Ba qui est allé le chercher après un mauvais départ en début de saison dernière. Nommé comme conseiller sportif puis directeur sportif par le groupe turc Amissos de Yüksel Yildirim, nouvel actionnaire majoritaire du club, et déjà propriétaire de Samsunspor, l’ancien attaquant de Chelsea profite du mercato hivernal 2024 pour renouveler l’effectif à son nouvel entraîneur.
Doté d’un passé universitaire, celui-ci fait le reste sur le terrain. Dernier de Ligue 2 à l’automne et malgré des débuts inquiétants (9 défaites sur ses 13 premiers matchs), Dunkerque réalise une 2e partie d’exercice canon et obtient son maintien. Castro est prolongé, Demba Ba, aidé de Romain Decool son directeur du recrutement, finissent de modifier l’équipe pour la modeler à leur souhait (27 départs et 30 arrivées sur les trois derniers mercatos) en ne recrutant que des joueurs libres ou sous forme prêt (seul le transfert de l’attaquant Kay Tejan a coûté 230 000 euros). C’est l’autre particularité de l’USLD, parvenir à faire mieux que les autres en ayant moins (10 M€ de budget). "Contre vents et marées", telle la devise du club.
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