Bordeaux : tout le monde veut la tête de Gérard Lopez

Par Maxime Barbaud
4 min.
Gérard Lopez, président des Girondins de Bordeaux. @Maxppp

Désigné responsable de la situation catastrophique des Girondins de Bordeaux, Gérard Lopez est devenu l’ennemi numéro un.

Le couperet tant redouté par les supporters des Girondins de Bordeaux est tombé hier en fin de journée. «Le Club a, ce mardi, déposé le bilan auprès du Tribunal de Commerce de Bordeaux, afin d’entamer la restructuration nécessaire. En conséquence, le Tribunal de Commerce prononcera, très prochainement, l’ouverture d’une procédure collective qui entraînera automatiquement la perte du statut professionnel du Club. (…) le Club a dû renoncer à demander le maintien de son statut professionnel», écrit notamment le communiqué. La perte de son statut professionnel est une première depuis 1937. C’est dire l’ampleur du choc.

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Cela a aussi de très lourdes conséquences puisque tous les contrats de joueurs sont automatiquement rompus, et que le club perdra son agrément de centre de formation, qui concerne 70 joueurs. A l’heure où nous écrivons ces lignes, Bordeaux repart en National mais en fonction des prochaines échéances, un redémarrage en National 2 à la rentrée est fortement probable. Forcément, c’est la colère qui domine. Observateurs, anciens du club, politiques, supporters, tout le monde y voient un immense gâchis incarné par un homme : Gérard Lopez. Ce dernier a terminé le travail entamé par GACP et King Street depuis la vente du club par M6 en 2018.

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Pierre Hurmic : «d’autres options étaient et seraient encore possibles pour sauver le club»

L’homme d’affaires hispano-luxembourgeois, déjà peu présent à Bordeaux, n’est plus du tout le bienvenu en ville. Le maire écologiste Pierre Hurmic donne la tendance. «J’apprends avec consternation la décision soudaine autant que personnelle de Gérard Lopez. Les choix de gestion hasardeux ont amené en 3 saisons notre club qui évoluait dans l’élite de la L1 au niveau amateur, en N2. Le président, encore en exercice, sacrifie ce qui fait l’essence même du FCGB, et son meilleur ancrage local. En précipitant la chute du club, cette décision laisse dans le désarroi salariés, joueurs, jeunes en formation, et tant de supporters fidèles.»

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L’élu estime par ailleurs que «d’autres options étaient et seraient encore possibles pour sauver le club. Elles doivent pouvoir être présentées au Tribunal de commerce puis aux instances de régulation du football français.» Les anciens du club font aussi part de leur grand désarroi, à commencer par Bixente Lizarazu, formé aux Girondins. «Je suis dégoûté comme tous ceux qui aiment ce club. Mais ce qui se passe est malheureusement la conséquence d’une gestion sportive et financière désastreuse depuis de nombreuses années. Depuis l’arrivée de Gerard Lopez, cela dépasse l’entendement et l’entêtement. (…) Et je lis que Gerard Lopez compte rester président et propriétaire…? sérieux…? Avant toute chose, ce monsieur doit disparaitre de Bordeaux et de notre cher sud ouest.»

Les Ultramarines condamnent eux aussi Lopez

C’est effectivement le maintien de Gérad Lopez à son poste de président de club qui ajoute de la douleur à la douleur. L’homme qui a précipité la chute des Girondins ne peut pas rester à la tête de l’institution dévoile Alain Giresse dans L’Equipe. «Le président dit que cette situation, c’est pour mieux repartir, mais il n’est pas sérieux. On ne peut plus avoir confiance en ce monsieur. C’est un incompétent qui a des incompétents dans son équipe ! Une première flèche est arrivée la semaine dernière. Là, c’est presque le coup de grâce. On a faux sur toute la ligne et on n’a plus que nos yeux pour pleurer.»

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Même les Ultramarines, autrefois à ses côtés, ont fini par retourner leur veste et exigent son départ à travers un communiqué publié hier soir sur leur compte X. «Il y a trois ans, Gérard Lopez arrivait au club lors d’un sauvetage inespéré. Aujourd’hui, en renonçant de son plein gré au statut professionnel du FCGB acquis en 1937 et en sabordant le centre de formation, il enterre le club vivant. Le futur doit s’écrire sans lui.» La colère est la hauteur de la tristesse. L’avenir de Gérard Lopez, actionnaire et garant, ne s’écrit plus à Bordeaux.

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