Info FM, Brest : Grégory Lorenzi : « on va essayer de construire un groupe très compétitif pour se maintenir en L1 »
Au terme d'une belle saison, le Stade Brestois a composté son billet pour la Ligue 1. Une fierté pour tout un club qui travaille sans relâche depuis plusieurs saisons pour continuer à grandir. Une mission qui tient à coeur à Grégory Lorenzi, coordinateur sportif du SB29. Pour Foot Mercato, il revient sur cette année auréolée de succès avant d'évoquer les objectifs et le mercato estival.
**Foot Mercato : le Stade Brestois a validé sa montée en Ligue 1 il y a quelques jours. Était-ce un objectif à la base cette saison ?
Grégory Lorenzi :** un objectif ? En étant réaliste, non. Pourquoi ? Quand on voit les grosses équipes de Ligue 2 qu'il y a chaque saison et quand on connaît la difficulté de sortir de ce championnat, c'est sûr que ce n'était pas forcément un objectif. L'objectif était toujours, dans mon esprit, de faire aussi bien que les saisons précédentes. On n'était pas très loin non plus de pouvoir y accéder les années précédentes. L'idée était d'être sur cette continuité et en fonction de l'état et de l'avancée du championnat, voir dans quelle situation on était. Est-ce qu'on avait ou non un coup à jouer ? Si oui, il fallait le jouer à fond. Il s'est avéré qu'on s'est pris au jeu car depuis fin octobre-début novembre on était à cette deuxième position. Ça a pu durer. Aujourd'hui, c'est quand même une satisfaction et un aboutissement d'avoir pu se mêler à la lutte et d'avoir pu réussir à monter en Ligue 1.
**FM : comment expliquez-vous cette réussite ?
G.L** : j'explique cette réussite par le travail. On a travaillé avec humilité. Cela fait trois ans qu'on a repris le chantier, avec bien évidemment Jean-Marc Furlan. Pour moi, l'idée était de construire un groupe compétitif. C'est-à-dire qu'il a fallu faire le tri par rapport aux joueurs qui étaient sous contrat. D'année en année, le but était de recruter des joueurs qui pouvaient apporter une plus-value au groupe tant sur l'aspect technique que sur l'aspect humain. C'est ce qui a fait que pendant ces trois années de travail on a su instaurer cette régularité, cette continuité qui, finalement, est venue naturellement.
**FM : Brest revient de loin. J'imagine que ce retour en Ligue 1 vous rend d'autant plus fier...
G.L** : c'est une grande fierté. C'est aussi notre moteur. Quand on a la chance d'avoir ce rôle important dans un club, forcément l'ambition est de vouloir aller à l'étage supérieur. Vouloir y aller, c'est le rêve de tout le monde. Il faut aussi se donner les moyens quotidiennement de pouvoir tout faire pour que le club puisse basculer. C'est une fierté pour tous les gens qui travaillent au quotidien dans le club. Mais c'est aussi une fierté pour la ville et pour toute la région. Pour moi, c'est particulier. Brest est un club que j'ai connu en tant que joueur. Aujourd'hui, j'en suis le directeur sportif. C'est une fierté d'être à ce poste. Je veux remercier tous les joueurs ainsi que le staff car ils ont été exceptionnels et fantastiques tout au long de cette saison.
**FM : quelles seront vos ambitions la saison prochaine ?
G.L** : à court terme, l'objectif principal sera logiquement le maintien. Je pense que ça serait manquer d'humilité que de vouloir se dire qu'on aura une chance à jouer autre que cela. Déjà, il faudra bien s'y préparer sur l'aspect mental. Avec la Ligue 1, on va rentrer dans une autre dimension que soit en terme de médiatisation ou en terme de jeu. C'est un niveau supérieur à ce qu'on a pu connaître depuis trois saisons. Maintenant, avec un nouvel entraîneur, on va essayer de construire un groupe très compétitif pour pouvoir l'amener au plus vite vers cet objectif et se maintenir en Ligue 1.
Priorité n°1 : trouver le successeur de Furlan
**FM : quel sera votre budget ?
G.L** : on aura un budget aux alentours de 30 millions d'euros. Je sais que ce ne sera pas le plus gros du championnat (sourire). On fera certainement partie des plus petits budgets. À nous de faire en sorte de bien travailler, de pouvoir anticiper pas mal de choses et de nous installer dès la saison prochaine.
**FM : ce sera un challenge que vous relèverez sans votre entraîneur Jean-Marc Furlan, qui a annoncé son départ à Auxerre. Que retenez-vous de votre collaboration ? Où en est le dossier du futur coach ?
G.L :** nous tenons à remercier Jean-Marc Furlan pour tout le travail qu'il a fait ici depuis trois saisons. C'est quelqu'un qui nous a apporté sur pas mal d'aspects. Le fait qu'il ait préféré accepter un challenge ailleurs, nous plonge dans une réflexion afin de trouver un autre entraîneur. Pour l'instant, il n'y a rien de figé ou d'arrêté quant à celui-ci. On va tâcher de prendre une décision très rapidement. Pourquoi ? Parce que ça nous permettra de travailler plus concrètement sur le mercato. Moi, à mon niveau, je conçois la construction d'un effectif avec mon entraîneur. On va faire au plus vite et on va essayer de finaliser ça le plus rapidement possible.
**FM : à quoi ressembleront l'effectif et le mercato ?
G.L** : on va s'appuyer sur le noyau dur, sur des joueurs qui sont là maintenant depuis quelques années et qui ont fait monter le club en Ligue 1. C'est important par rapport à l'état d'esprit du groupe qui a été quand même exceptionnel. On sait très bien qu'on va avoir besoin de cet aspect humain, comme ça pourrait être une saison compliquée. À travers ça, aller aussi chercher des joueurs qui peuvent et doivent apporter un plus sur l'aspect technique et tirer ce groupe vers le haut sur le terrain. Ça sera aussi de trouver des joueurs qui ont cette capacité à connaître la Ligue 1 comme des joueurs qui ont montré des choses très intéressantes à l'échelon inférieur comme la Ligue 2. Je suis persuadé qu'il y a de très bons joueurs en Ligue 2 qui peuvent évoluer dans ce championnat-là. Maintenant, c'est au futur coach et à moi de trouver le meilleur équilibre possible pour pouvoir réaliser un mercato à la hauteur de nos moyens et nous permettre d'être armés au mieux pour le long championnat qui nous attend.
**FM : qu'en sera-t-il des joueurs en fin de contrat ou prêtés ?
G.L :** il n'y en a pas beaucoup. La plupart des joueurs majeurs de cet effectif sont sous contrat. Je pense qu'il y a peut-être quatre ou cinq joueurs avec nous depuis quelques années qui sont en fin de contrat. Certains s'arrêteront. Pourquoi ? Parce que c'est comme ça, c'est la décision du club. L'histoire se termine avec eux. On est toujours en réflexion pour d'autres. Cela sera aussi en fonction du nouvel entraîneur. Il faudra connaître son point de vue, savoir ce qu'il souhaite faire avec ces joueurs-là.