Si les richissimes PSG et Monaco ont affolé le marché des transferts à coups de centaines de millions d’euros, il y a un club, aux antipodes des deux géants français, qui a donné une belle leçon de mercato intelligent à ses homologues aux faibles moyens : le SC Bastia.
Dans un football noyé sous les millions d’euros, difficile pour un club aux moyens limités d’exister et de rivaliser sur le mercato. Difficile oui, mais pas impossible. Symbole de ce constat, le Sporting Club de Bastia, qui vient d’achever une campagne de recrutement plus qu’aboutie. Si on devait d’ailleurs adresser le prix du meilleur mercato en termes de rapport qualité/prix, nul doute que les Corses seraient en course pour la première place, talonnant les Marseille, PSG et Monaco, clubs aux budgets infiniment supérieurs. Il aura fallu redoubler d’intelligence, de patience et de savoir-faire aux dirigeants et recruteurs du SCB, mais le bilan est positif à plusieurs titres.
Mercato à deux vitesses
Il y a encore quelques semaines cela dit, on était loin de penser que le mercato bastiais prendrait une telle tournure. Fin juillet, le club comptait certes quelques renforts, mais ces derniers étaient loin de compenser les départs. Trois cadres, trois titulaires importants, avaient en effet quitté l’Île de Beauté sans être remplacés : Jérôme Rothen, Florian Thauvin et Anthony Modeste. Le meneur de jeu, le détonateur et le buteur. D’autres éléments importants comme Beauvue ou Marchal avaient également pris la tangente. Si les Keserü, Raspentino, Modesto ou Squillaci ont débarqué, en définitive, jusqu’au 31 juillet, on se faisait presque du mouron pour les Bastiais, que l’on prédestinait à la souffrance dans la lutte acharnée pour le maintien.
Mais au 31 juillet, la donne a changé. Cette date correspond en effet à la signature du milieu de terrain Romaric, arrivé gratuitement depuis Saragosse. Un nouveau tournant, qui sera confirmé dans les derniers jours, voire les dernières heures du marché des transferts, avec l’obtention du prêt de Milos Krasic et l’arrivée finale de Ryad Boudebouz en provenance de Sochaux. Deux arrivées de poids, qui, couplées au fait de Khazri ait choisi de rester au club, donnent une autre allure au mercato bastiais.
1 + 0 = 1
Car il faut avouer que les Romaric, Krasic et Boudebouz sont de beaux noms. Le premier, révélé du côté du Mans et international ivoirien, est gage de qualité dans l’entrejeu, au moins autant que son prédécesseur Rothen. Krasic, s’il est en chute libre depuis la fin de sa première saison à la Juve – où on l’avait érigé un peu trop tôt en héritier de Pavel Nedved – n’en demeure pas moins un ailier talentueux, qui ne demande qu’à se relancer. Pour Boudebouz, l’ex numéro 10 sochalien, le topo est différent. Mais l’Algérien est en tout cas le symbole du mercato intelligent des Corses, dans le sens où il n’aura coûté qu’un seul petit million, lui qui était évalué à près de 8 il y a de cela un an.
Un million, ou la somme totale dépensée par le Sporting. Oui, les autres recrues, accueillies en prêt (Raspentino, Krasic) ou en fin de bail (Romaric, Squillaci…) n’ont pas coûté le moindre centime. Mieux, le club ressort de cette période estivale bénéficiaire : la balance est positive, du fait de la vente de Sambou Yatabaré à l’Olympiakos contre 2,2 M€. En somme, les Corses se sont renforcés, tout en récoltant un petit million. Si bien sûr, le niveau de certains nouveaux éléments, notamment et surtout Krasic, sera à observer avant d’attribuer de nouvelles louanges, force est de constater que Bastia mérite les applaudissements. Il a du moins fait la preuve qu’avec peu de moyens, on peut très bien effectuer un excellent mercato.
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