FFF : Noël Le Graët règle ses comptes après son acquittement
Presque deux ans après l’ouverture d’une enquête pour « harcèlement moral » et « harcèlement sexuel » contre lui, Noël Le Graët a été blanchi. Ce dimanche, l’ancien patron de la 3F accordé un entretien à L’Equipe et il a réglé quelques comptes.
Pas grand monde ne l’avait vu venir, sauf peut-être lui. Visé par une enquête pour « harcèlement moral » et « harcèlement sexuel » depuis janvier 2023, réponse à l’enquête de So Foot s’appuyant sur des témoignages d’employées de la Fédération française de football, puis de Radio France un peu plus tard, Noël Le Graët a vu le parquet de Paris abandonner toute charge contre lui.
Comme le révèle Le Monde et L’Equipe ce dimanche, cette affaire a été classée sans suite le 17 octobre, aucune infraction n’apparaissant suffisamment caractérisée au terme de l’enquête. S’il avait été nommé à la tête du bureau parisien de la FIFA par Gianni Infantino après son départ de la FFF, en janvier 2023, NLG était resté relativement discret sur ce qui avait ensuite été appelé «l’Affaire Le Graët». Ce dimanche, c’est donc avec l’esprit revanchard qu’il a accordé un entretien au journal L’Equipe, au cours duquel il a réglé quelques comptes, sans faire de détours, et sans mettre de gants.
Amélie Oudéa-Castéra jugée en décembre pour diffamation
«J’ai l’habitude de travailler avec des femmes, aussi bien à la FFF que dans mon entreprise, on peut plaisanter mais je n’ai jamais été plus loin, a-t-il rappelé, en faisant écho à l’enquête de So Foot. On est dans une période où il faut faire attention à tout ce que l’on dit mais je n’ai pas le sentiment d’avoir dérapé. En tout cas, je n’ai jamais adressé de SMS ou messages à caractère sexuel. La justice est passée et a blanchi mon honneur.» À l’époque, même la Ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait fait front contre l’ancien président de la FFF avec la commande d’un audit sur la gestion de l’instance. Le Graët l’avait par la suite traduite en justice pour diffamation, ce qui avait entraîné l’ouverture d’une enquête et donc de son procès, prévu les 3 et 4 décembre prochain.
«Tout est parti du Qatar où ça n’a pas été top avec madame la ministre, je ne sais pas si elle mérite que je l’appelle comme cela, a expliqué NLG. Avec Florence Hardouin (alors directrice générale), elles se sont rencontrées, je n’ai pas toujours été très aimable avec Oudéa-Castéra, qui ne se conduisait pas comme une ministre, elle était trop à l’aise. Je lui ai dit vertement. Pourquoi elle m’en voulait autant ? Je ne sais pas… Qu’a-t-elle fait pour le Sport ? Je ne la jugerai pas sur son passage à l’Éducation Nationale, elle m’a fait un peu pitié. Je suis humain.»
Philippe Diallo en prend aussi pour son grade
Remplacé par Philippe Diallo à la présidence de la FFF, qui devrait par ailleurs être élu lors des prochaines élections fédérales en décembre, Noël Le Graët n’en reste pas forcément convaincu par son profil. «S’il fait un bon successeur ? Je ne sais pas, je n’ai pas d’avis. Il devrait jouer au Loto. (Sourire) Il est viré du syndicat UCPF, ex-Foot Unis, j’ai une place de libre, je me dis il connaît le foot et je le nomme trésorier, puis avec le départ de Brigitte Henriques au CNOSF, je le promeus vice-président. J’aurais mieux fait de nommer une autre femme. Je ne sais pas si Florence Hardouin l’a averti de ce qu’elle allait faire contre moi, j’ai un doute.» L’ex-patron de la FFF a d’ailleurs donné sa préférence pour les prochaines élections : l’ancien directeur général de la Ligue de foot amateur, Pierre Samsonoff, un «meilleur candidat que Diallo» selon ses mots, et «pas un farfelu».