Favoris, surprises, pépites: ce qu’il faut savoir sur la Copa América 2024

Par Valentin Feuillette
8 min.
Copa América 2024 @Maxppp

La Copa América 2024 débute dans la nuit de jeudi à vendredi avec un match d’ouverture alléchant entre l’Argentine, tenante du titre et championne du monde, face au Canada, grande nation de la Concaf. La compétition aura lieu du 20 juin au 14 juillet dans les plus vastes stades des Etats-Unis.

Alors que les plus grandes nations européennes croisent déjà le fer depuis une semaine dans un Euro 2024 qui sent bon la poudre, les sélections nationales des deux Amériques vont emboîter le pas et se battre dans une nouvelle édition différente mais très attendue de cette Copa América 2024. Entre le statut de champion du monde de l’Argentine, la reconstruction du Brésil, la folie de Marcelo Bielsa, la dernière danse de nombreuses légendes sud-américaines ou encore la participation particulière des nations de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF), les prochaines semaines s’annoncent alléchantes sur le continent qui a vu naître le Roi Pelé et le magicien Diego Armando Maradona et le phénomène Ronaldo Nazario.

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Une édition historique et unique

La Copa América 2024 devait originellement être organisée en Équateur en raison de l’ordre de rotation des hôtes de la CONMEBOL. Cependant, le président de la CONMEBOL, Alejandro Domínguez, a déclaré que l’Équateur, bien que nominé, n’avait pas encore été officiellement choisi pour organiser cette édition. En novembre 2022, le pays avait finalement refusé d’accueillir le tournoi. Le Pérou et les États-Unis avaient par la suite tous deux exprimé leur intérêt pour l’organisation du tournoi. Le 27 janvier 2023, il a été annoncé que dans le cadre du nouveau partenariat stratégique de la CONCACAF et de la CONMEBOL, les États-Unis accueilleraient le tournoi avec six équipes invitées de la CONCACAF. Le tournoi sert également de prélude à la Coupe du Monde 2026, dont les États-Unis sont les hôtes conjoints avec le Canada et le Mexique. C’est donc dans un contexte particulier que la compétition prend place au pays de l’oncle Sam.

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Le tournoi comprend ainsi un total de seize équipes – dix de la CONMEBOL et six de la CONCACAF. Les six participants de la CONCACAF se sont qualifiés via la Ligue des Nations de la CONCACAF 2023-2024 soit les 8 quarts de finalistes et les 2 équipes vainqueurs aux barrages. Contrairement à la Copa América Centenario, les États-Unis ne se sont pas qualifiés automatiquement bien qu’ils soient les hôtes de la compétition, mais ont quand même obtenu une place parmi les vainqueurs des quarts de finale de la Ligue des Nations Poule A, après une victoire (4-2 en cumulé) contre Trinité-et-Tobago. Concernant la zone CONMEBOL, pas de qualification au préalable en raison du faible nombre de nations sur le continent. Les 10 pays d’Amérique du Sud sont automatiquement qualifiés.

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L’Argentine et le Brésil, destins opposés

Tenante du titre, l’Argentine remet son titre en jeu en terre américaine. Depuis son sacre au Maracanã à Rio de Janeiro contre la Seleção, l’Albiceleste a ajouté une troisième Coupe du monde à son palmarès, en venant à bout de la France dans une finale d’anthologie au Qatar, mais aussi une Finalíssima contre l’Italie, dernier champion d’Europe. Toujours à la tête de la sélection nationale, Lionel Scaloni a prolongé son contrat jusqu’en 2026. L’équipe argentine continue avec les vertus habituelles de patience, de dynamique, de bon maniement du ballon et d’intelligence. L’équipe de Scaloni arrive dans cette nouvelle Copa América en tant que n°1 mondiale au classement FIFA, avec un Lionel Messi désormais joueur de l’Inter Miami et en étant ainsi une sorte d’hôte aux États-Unis. L’effectif est toujours garni de tous les cadres champions du monde avec quelques petits nouveaux en plus intégrés afin de préparer la transition en douceur de la génération dorée du duo Messi/Di Maria toujours présente : «L’Argentine est historiquement jouée pour être puissante, au-delà d’être championne du monde. On joue différemment, on prend des précautions selon l’adversaire mais nous n’avons aucun problème à le dire. Nous souhaitons promouvoir ce que nous avons déjà bien fait, en le répétant encore une fois, surtout les garçons qui n’ont pas eu autant de minutes», a expliqué Scaloni. Ultra favorite, l’Albiceleste veut briller encore.

Finaliste malheureux à domicile en 2021, le Brésil n’effraie plus beaucoup de monde. La fin précipitée de Neymar et le nouvel échec à la dernière Coupe du Monde ont conduit la Confédération brésilienne de football (CBF) à entamer une nouvelle reconstruction. Départ de Tite, intérim de Fernando Diniz puis nomination officielle de Dorival Júnior. Avec des résultats récents en demi-teinte (défaites contre la Colombie et l’Argentine, match nul contre l’Espagne et les USA) et une gronde de certaines légendes comme Ronaldinho, la Seleção entame cette édition 2024 dans un climat compliqué. L’effectif paraît bien moins impressionnant, polyvalent et complet qu’à son habitude ces dernières décennies. Mais attention à ne pas sous-estimer les Brésiliens pour autant qui cherchent de marquer un grand coup sur la scène continentale afin de préparer au mieux la prochaine Coupe du Monde. De grands noms tels que Vinicius, Rodrygo, Marquinhos, Bruno Guimarães, Lucas Paquetá ou encore Éder Militão sont de la partie aux Etats-Unis cet été : «Ce que j’aimerais le plus voir, c’est le public brésilien aux côtés de l’équipe. J’échangerais cela même contre un exploit en ce moment. C’est ça qui nous donnera la possibilité d’un plus grand accomplissement. C’est tout ce que je veux mais je sais aussi nous avons besoin de résultat», a précisé Dorival. Le Brésil veut envoyer un message à tout le monde.

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L’Uruguay et les Etats-Unis, outsiders déterminés

Arrivé en grande pompe, Marcelo Bielsa est en train de révolutionner l’Uruguay depuis mai 2023. Avec sept victoires en douze rencontres dirigées, l’ancien entraîneur de l’OM met tout le peuple uruguayen dans sa poche. Le plan semble parfaitement rodé et la Celeste apparaît comme un outsider capable de créer la surprise dans cette Copa América 2024.L’équipe dirigée par Marcelo Bielsa montre son cachet distinctif, basé sur un jeu de grande intensité, pression et jeu direct qui donne de nombreux résultats, tant sur le plan défensif qu’offensif. Avec un gardien solide qui utilise beaucoup le jeu avec ses pieds, avec quatre joueurs en retrait bien implantés, avec trois milieux de terrain capables de contribuer non seulement à la récupération mais aussi à la construction du jeu, et trois attaquants :« Nous allons gagner, c’est ce que nous visons ; Nous avons préparé et démontré dans une partie des qualifications le travail que nous faisons et nous allons en profiter. Nous procédons match par match, mais l’espoir est toujours le même», a promis Matías Viña. Pour la dernière danse de Luis Suarez, l’Uruguay de Federico Valverde, Manuel Ugarte et Darwin Núñez peut offrir une beau cadeau d’adieu au Pistolero.

Futur organisateur de la Coupe du Monde 2026 et hôte de cette Copa América 2024, les Etats-Unis, membre de la CONCACAF, ont une occasion formidable de conforter son statut de nation qui se développe. Forte d’une croissance économique et d’un développement sans précédent entamé bien avant l’arrivée de Lionel Messi à Miami, la MLS fait son bonhomme de chemin et le soccer gagne en popularité au pays de LeBron James. Devant leur public, les Américains veulent frapper fort avec leurs joueurs cadres de Weston McKennie, Giovanni Reyna, Christian Pulisic, Folarin Balogun, Timothy Weah, Ricardo Pepi ou encore Chris Richards. Avec un match nul enrichissant (1-1) contre le Brésil, les USA se disent prêts à dominer la concurrence sud-américaine : «Nous avons l’impression d’avoir fait un petit pas. Ce n’est pas un grand pas, mais c’est un petit pas, de pouvoir jouer contre une équipe brésilienne incroyablement talentueuse et de se plier mais pas de casser, et je pense leur donner des problèmes aussi, les pousser aussi. Nous pensons que c’est une bonne fin pour notre camp de préparation et nous sommes prêts pour la Copa America», a expliqué le sélectionneur Gregg Berhalter.

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Endrick et les autres pépites sud-américaines

Qui dit Copa América, dit opportunité royale d’observer les jeunes pépites sud-américaines. Et elles seront encore une fois en grand nombre à représenter leur pays en territoire étasunien. Et évidemment, Endrick sera sur toutes les bouches dans cette édition. A quelques semaines de rejoindre officiellement les rangs du Real Madrid, le jeune attaquant de Palmeiras : «Dieu a réalisé beaucoup de mes rêves très tôt et j’en suis très reconnaissant. J’ai un énorme fardeau sur le dos, mais il ne le confierait pas à quelqu’un qui ne pourrait pas le gérer ou le supporter. Je suis très heureux d’être en équipe nationale et ici à Orlando [Floride, sur la base d’entraînement de l’équipe]. Je vais continuer à m’entraîner, à travailler pour gagner cette Copa América et mener l’équipe vers le succès», a précisé le natif de Taguatinga. Du côté de l’Argentine, Lionel Scaloni a également fait appel à des petits jeunes qui auront également des projecteurs braqués sur eux, notamment le milieu Valentín Carboni (19 ans) de Monza et aussi Alejandro Garnacho (19 ans) de Manchester United. Mais l’Albiceleste et la Seleção ne sont pas les seuls chanceux à jouir de diamants à polir.

Parmi les autres jeunes que l’on vous invite à regarder de près durant la compétition, on peut lister Facundo Pellistri (22 ans) et Cristian Olivera (22 ans) appelés par Bielsa en Uruguay. Nouveau visage de sa génération, Darío Osorio (20 ans), jeune attaquant chilien, gagne de plus en plus maturité dans la sélection, tout comme César Pérez (21 ans). En Colombie, Gustavo Puerta (20 ans) et Yaser Asprilla (20 ans) attirent beaucoup de lumière ces derniers mois et ont réalisé, respectivement au Bayer Leverkusen et à Watford, de solides exercices. Confiante et déterminée après de bons résultats au mondial au Qatar, l’Equateur espère également pouvoir s’appuyer sur ses jeunes déjà bien connus du grand public tels que Piero Hincapié (22 ans), William Pacho (22 ans), Moisés Caicedo (21 ans), Jackson Porozo (23 ans) mais surtout le jeune Kendry Páez (17 ans). Sans oublier le Paraguayen, Julio Enciso (20 ans) de Brighton.

Les 4 groupes des 16 équipes

- Groupe A : Argentine, Pérou, Chili, Canada
- Groupe B : Mexique, Equateur, Venezuela, Jamaïque
- Groupe C : Etats-Unis, Uruguay, Panama, Bolivie
- Groupe D : Brésil, Colombie, Paraguay, Costa Rica

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