Face à une Géorgie bluffante, l’Espagne a dû batailler pour revenir dans la partie et aller chercher son ticket pour les quarts de finale de l’Euro. Néanmoins brillants, surtout en seconde période, les joueurs de la Roja ont réalisé une belle prestation à l’instar de leurs adversaires.
Après la qualification étriquée de l’Angleterre face à la Slovaquie (2-1 a.p), l’Espagne, très convaincante lors de la phase de poules, affrontait la Géorgie, véritable sensation de ce début d’Euro 2024. Au RheinEnergieStadion de Cologne, les hommes de Luis De la Fuente se présentaient en 4-3-3 avec un trio offensif composé de Yamal, Morata et Williams. En défense, Le Normand et Laporte étaient quant à eux associés. De son côté, Willy Sagnol optait lui pour un 5-3-2. Si Kochorashvili était bien présent dans l’entrejeu, les Blanc et Rouge pouvaient surtout s’appuyer sur leurs deux hommes forts : Khvicha Kvaratskhelia et Georges Mikautadze, co-meilleur buteur du tournoi avec trois réalisations. Un 8e de finale qui tournait rapidement à l’avantage de la Roja. Maître de la possession et juste techniquement, la sélection espagnole se procurait les premières situations chaudes de cette rencontre. Décalé par Yamal, Carvajal adressait un centre à mi-hauteur pour Pedri mais ce dernier butait sur Mamardashvili (4e). Dans la foulée, Caravajal se signalait une nouvelle fois mais sa tête croisée était repoussée in-extremis par Kashia (10e). Axphyxiée par le pressing espagnol, la Géorgie allait pourtant ouvrir le score contre le cours du jeu.
Après un mauvais contrôle de Pedri, les Géorgiens se projetaient en contre-attaque. Mikautadze orientait à droite et Kakabadze centrait fort… à la réception Le Normand devançait Kvaratskhelia mais envoyait le cuir dans son propre but. (0-1, 16e). Sonnée mais non résignée, la Roja repartait à l’attaque. Trouvé à l’entrée de la surface, Fabian Ruiz armait alors une lourde frappe croisée mais Mamardashvili surgissait encore pour repousser le danger (22e). Omniprésent depuis le début de la compétition, le dernier rempart géorgien brillait encore pour contrer le tir de Cucurella (35e). Oui mais voilà, à forcer de pousser, l’Espagne allait logiquement revenir. Servi par Williams, Rodri enchaînait parfaitement et son tir croisé du gauche terminait au fond des filets (1-1, 39e). Accrochés à la pause malgré 17 tirs tentés, les Espagnols gardaient l’emprise de ce match au retour des vestiaires. Si Kvaratskhelia était tout proche d’inscrire un but splendide, sa tentative depuis la ligne médiane flirtait avec le poteau gauche (48e). Quelques secondes plus tard, les coéquipiers de Morata prenaient l’avantage…
L’Espagne en mode rouleau compresseur !
Après un coup franc de Yamal détourné par Mamardashvili, l’ailier du Barça insistait et envoyait le ballon dans la surface géorgienne. Auteur d’un superbe appel, Ruiz concluait alors d’une tête piquée à bout portant (2-1, 51e). Soulagé, Luis de la Fuente apportait ensuite du sang neuf en lançant Olmo à la place de Pedri. La maîtrise, elle, était toujours espagnole. Très actif dans cette rencontre, Yamal - plus jeune joueur de l’histoire à avoir délivré une passe décisive en phase à élimination directe à l’Euro (16 ans et 353 jours) — manquait de peu le break. Après une passe hasardeuse de Kochorashvili, le prodige espagnol enroulait mais sa tentative à seize mètres passait juste à côté du poteau gauche (63e). Dans la foulée, Tsitaishvili et Davitashvili faisaient leur apparition pour la Géorgie alors que la Roja lançait, de son côté, Grimaldo et Oyarzabal. Des nouveaux visages qui ne changeaient cependant pas la physionomie de cette rencontre. En contrôle et toujours aussi impressionnante techniquement (81% de possession de balle), l’Espagne déroulait.
🔥 Fabian Ruiz donne l'avantage à l'Espagne !
👊 Une sublime tête !
https://t.co/06aEa1wjrC https://www.beinsports.com/fr-fr/football/euro/articles-video/euro-2024-fabian-ruiz-sort-l-espagne-du-pi%C3%A8ge-de-la-g%C3%A9orgie-2024-06-30 Euro 2024 : Fabian Ruiz sort l'Espagne du piège de la Géorgie ! L'Espagne a (provisoirement) renversé la Géorgie et mène désormais 2-1 dans ce huitième de finale grâce à un but de la tête de Fabian Ruiz.
Auteur d’une nouvelle percée fantastique, Yamal poussait Gvelesiani à la faute mais le but était refusé pour une position de hors-jeu au départ de l’action (74e). Qu’importe, la pression était trop forte et les supporters espagnols allaient enfin pouvoir célébrer. Profitant de la magnifique sortie de balle de Ruiz et d’une transversale chirurgicale, Williams filait vers le but, se jouait de son adversaire direct et fusillait Mamardashvili, impuissant (3-1, 75e). Sur l’action suivante, le troisième buteur espagnol était tout proche de se muer en passeur mais Olmo écrasait trop sa frappe (77e). Les vagues se multipliaient et Yamal butait à nouveau sur le portier géorgien (79e) ou manquait de précision dans le dernier geste (83e). Avant que l’addition se corse… Incapable de se dégager, la défense géorgienne redonnait le ballon à Oyarzabal. Ce dernier trouvait Olmo qui terminait d’un tir décroisé du gauche prenant Mamardashvili à contre-pied (4-1, 83e). Une domination sans partage assurant finalement très logiquement la qualification aux hommes de Luis De la Fuente (4-1). En quarts de finale, l’Espagne défiera donc l’Allemagne, pays hôte de la compétition. Fin de parcours pour la Géorgie, qui peut sortir la tête haute.
L’homme du match : Rodri (8) : encore une fois, c’est lui qui a dicté le tempo dans l’entrejeu espagnol. Brillant de justesse et ne semblant jamais mis en danger, le métronome de Manchester City a encore régalé. Indispensable, il n’a que très rarement perdu le contrôle du ballon malgré plusieurs prises de risques qui se sont avérées payantes. Au terme d’une superbe action collective, dont il a été l’architecte avec plusieurs transmissions assurées, c’est lui qui a égalisé juste avant la pause d’une frappe limpide pied gauche. Toujours aussi impressionnant de serénité, il a été au-dessus de la mêlée tout au long du match. Joueur le plus touché du match, une sacrée indication de son importance dans le jeu ibérique, il n’a raté que huit passes sur ses 117 touches. Récupérant (12) plus de ballons qu’il n’en a perdu (10), il aura vraiment été le symbole de la force tranquille de cette Espagne décidément si impressionnante.
Espagne :
- Simon (5,5) : trahi par Le Normand sur l’ouverture du score géorgienne, le gardien de Bilbao a eu du travail à fournir en première période et il n’a pas tremblé. Plus tranquille en seconde période, il a pu observer tranquillement le spectacle de ses coéquipiers et les belles envolées de son homologue Mamardashvili.
- Carvajal (6) : face à lui, le cadre du Real Madrid avait un sérieux client avec Khvicha Kvaratskhelia. Finalement, l’expérience de l’Espagnol a fait la différence. Malgré un Napolitain avec des jambes de feu, la pile espagnole a largement tenu son rang et a été très volontaire au moment d’apporter le surnombre en phase offensive.
- Le Normand (5) : toujours présent en charnière centrale, le défenseur de la Real Sociedad a eu du travail, surtout en première période. Sollicité par un duo Mikautadze-Kvaratskhelia intrépide, l’ancien de Brest s’est rendu fautif sur un centre anodin venu de la droite qu’il a propulsé dans ses propres filets. Bien plus serein en seconde période, il a tenu son rang en ne prenant pas beaucoup de risques à la relance.
- Laporte (6) : l’ancien de City a, comme ses camarades de la défense, eu pas mal de missions en première période. Des tâches qu’il a rempli avec brio et en affichant une assurance presque écœurante pour ses adversaires. Caution technique à la relance, il a été très propre dans ce registre et a su gratter le moindre ballon qui guettait son pied à la suite d’une mauvaise estimation géorgienne. Un match très solide.
- Cucurella (6) : comme souvent, le latéral chevelu n’a pas fait un mauvais match, mais n’a pas réalisé une prestation phénoménale non plus. Solide sur son côté, il a été un relais fiable pour ses coéquipiers dans les phases de construction. Alors que les Géorgiens ont souvent opéré en contre, l’ancien de Brighton n’a pas eu beaucoup de situations en un-contre-un à gérer. Un match net et sans bavures. Remplacé à la 66e minute par Alejandro Grimaldo, auteur d’une belle entrée comme tous ses compères.
- Pedri (7) : encore présent dans l’entrejeu espagnol, le joyau du Barça ne sait pas vraiment décevoir. Avec son pied soyeux, Pedri a distillé plusieurs ballons fantastiques qui ont mis en danger la défense géorgienne. Trop souvent bousculé dans les duels face à des adversaires plus costauds, le Catalan a fait l’étalage de toutes ses grandes qualités : capable d’accélérer et d’éliminer balle au pied, il a également apporté défensivement tout en étant un vrai leader vocal auprès de ses coéquipiers. Orientant parfaitement le jeu, il est aussi à l’origine du deuxième but espagnol. Grattant plusieurs ballons, il n’a jamais été pressé et a livré une grande prestation. Sortant à la 52e minute, il a été remplacé par Dani Olmo qui a été l’auteur d’une très belle entrée ponctuée par un but splendide.
- Rodri (8) : voir ci-dessus.
- Fabian Ruiz (7,5) : époustouflant depuis le début de l’Euro, le Parisien a poursuivi sur sa lancée ce dimanche. Caution physique de l’entrejeu ibérique a été précieux dans la conquête du ballon et a encore su briller par ses projections offensives. Apportant le surnombre à l’envi, l’ancien du Napoli a aussi été intéressant dans ses prises d’initiatives parfois risquées et qui lui ont coûté des pertes de balle insignifiantes vu son incroyable rendement. Auteur d’un but et d’une passe décisive, la tunique de l’Espagne lui va à ravir.
- Yamal (7,5) : une soirée qui a mis du temps à se mettre en route pour le prodige de 16 ans. Très brouillon en première période et gêné par les nombreuses prises à deux des défenseurs adverses, le Barcelonais a perdu un nombre incalculable de ballons durant les 45 premières minutes. Bien plus inspiré au retour des vestiaires, l’ailier droit a commencé à faire de sérieuses différences. Proche de donner l’avantage aux siens sur coup-franc (51e), il a offert un caviar à Fabian Ruiz sur l’action suivante pour permettre à l’Espagne de repasser devant. Manquant plusieurs occasions d’apporter sa pierre à l’édifice (56e, 63e, 82e), le crack a réalisé une prestation enivrante.
- Morata (6) : le capitaine de l’Espagne a donné du sien. Pas forcément servi comme il le souhaitait ou comme il aurait dû l’être, l’attaquant expérimenté a pesé sur la défense géorgienne. Solide, il a notamment été un point d’appui utile pour mener à bien les offensives ibériques. Le Colchonero n’a pas eu de réelles occasions pour inscrire son deuxième but dans cet Euro et s’est contenté de faire briller les autres ce soir en bon soldat. Averti à la 44e minute, il a été remplacé par Mikel Oyarzabal à la 67e minute.
- Nico Williams (7) : véritable dynamite sur les premières rencontres de la Roja, la fusée basque a mis plus de temps à se lancer ce dimanche. Peu trouvé en première période alors que la pression était mise sur la défense espagnole, il a été invisible. C’est au retour des vestiaires que l’ailier de 21 ans a su faire la différence. Prenant l’ascendant physique sur son adversaire au gré des minutes, il a mis à mal la défense géorgienne et y est allé de son (superbe) but après avoir transpercé l’arrière-garde géorgienne. Perdant quelques ballons sur des prises de risques mal calculées inhérentes à son jeu, le joueur de Bilbao poursuit sur son Euro de haute voltige.
Géorgie
- Mamardashvili (6,5) : en grande forme depuis le début du tournoi, le gardien de Valence a de nouveau montré ce soir de grandes qualités. Dès les premières minutes du jeu, il a été mis à contribution en bloquant un tir de Pedri (4e). Après l’ouverture du score de son équipe, il a encore été décisif sur une frappe de Fabian Ruiz (22e), puis sur une tentative de Marc Cucurella (10e). Il a fallu un tir très précis de Rodri pour qu’il s’avoue vaincu. En deuxième mi-temps, il a d’abord réalisé une parade sur un coup franc de Lamine Yamal avant de s’incliner sur l’action qui a suivi, une tête de Fabian Ruiz (51e). Il a réalisé encore quelques arrêts, mais n’a rien pu faire devant la frappe surpuissante de Nico Williams. Huit arrêts réalisés au total pour un gardien qui aura brillé lors de cette compétition.
- Kakabadze (5) : premier défenseur d’une défense à cinq très basse, il avait comme mission de contenir au maximum le très remuant Nico Williams. Un début de match assez difficile, avec un placement à ajuster. Il a notamment été pris dans son dos sur une offensive de la Roja. Il a même dû commettre des fautes sur les montées successives de Marc Cucurella. Pourtant, sur sa première montée du match, il est à l’origine du premier but de la partie. Son centre en direction de Khvicha Kvaratskhelia a fait mouche grâce au but contre son camp de Robin Le Normand. Il a ensuite alterné le bon et le moins bon défensivement.
- Gvelesiani (3,5) : le défenseur central de Persépolis n’a pas eu un bon match ce soir. Quand son équipe menait, il était dans un confort relatif. Dès l’égalisation acquise, il a montré de réelles failles techniques. Il s’est manqué sur plusieurs interventions défensives. L’une d’elles a été fatale devant Nico Williams, qui a pu conclure l’action après son dribble réussi sur le Géorgien. En difficulté, Willy Sagnol a préféré le sortir au profit de Nika Kvekveskiri (79e).
- Kashia (4) : face à des Espagnols très dominants, il avait comme rôle de guider sa défense. Bien en place en première mi-temps, il a affiché une énergie positive par son agressivité. Il n’a cependant pas bien géré quelques relances, mettant en difficulté les siens à plusieurs reprises. Quelques tirs contrés, mais un match dans l’ensemble insuffisant.
- Dvali (3,5) : excellent face au Portugal il y a quelques jours, le troisième défenseur central a eu plus de mal ce soir face à la Roja. Dépassé très régulièrement par la rapidité de Lamine Yamal, il l’a souvent laissé filer au but. Son placement, trop aléatoire, a mis en difficulté son équipe lorsque l’Espagne parvenait à accélérer.
- Lochoshvili (4,5) : le défenseur gauche de cette équipe géorgienne avait certainement comme consigne de tenir Lamine Yamal. Il n’a pas lâché l’ailier barcelonais d’un poil. Lors de la première mi-temps, il a stoppé à chaque fois la pépite espagnole. La seconde a été bien plus délicate. Le défenseur de Cremonese s’est fait surprendre plusieurs fois par les dribbles de Lamine Yamal, qui a réussi à davantage combiner avec ses milieux de terrain. Il a vite été remplacé par Georgiy Tsitaishvili (63e) qui n’a pas réussi à stopper l’hémorragie.
- Chakvetadze (4) : le joueur de Watford a été le joueur sacrifié de cette équipe pour effectuer un pressing de tout instant. Ça a fonctionné les premières minutes de jeu, ensuite, il a baissé en intensité. Il n’a eu que 16 ballons à négocier au total. Sa deuxième mi-temps a été très poussive. Il a été remplacé par Zuriko Davitashvili (63e) qui n’a pas réalisé une bonne entrée en jeu.
- Kiteishvili (non noté) : joueur essentiel du système, boitant avant l’action, il n’y va pas assez franchement sur Rodri qui a eu la place d’ajuster son tir pour l’égalisation. Après le but, Sandro Altunashvili (41e, 3,5) l’a remplacé pour la suite du match. Le joueur de Wolfsberger AC, dans le championnat autrichien, a beaucoup souffert dans cette partie. Il a perdu des ballons trop rapidement, tuant dans l’œuf le semblant de possibilités géorgiennes.
- Kochorashvili (5) : le milieu de terrain le plus offensif des Croisés, il s’est efforcé d’essayer de relancer rapidement vers ses attaquants. Globalement, il a bien réussi cette mission, même si en deuxième mi-temps, il a pris trop de risques avec une passe dans l’axe qui aurait pu offrir le troisième but aux Espagnols. Il est ensuite apparu beaucoup plus emprunté sur les trente dernières minutes.
- Mikautadze (5,5) : le meilleur buteur de l’Euro faisait face ce soir à la meilleure défense de la compétition, qui n’avait jusqu’ici pris aucun but. Très remuant en début de match, le Messin a été très juste sur le but de l’ouverture du score. En portant le ballon, il a ensuite rapidement orienté le jeu sur le côté droit, d’où est venu le but. On l’a vu quelques fois ensuite mener des contre-attaques, avant de s’éteindre au fur et à mesure du match. Avec trois buts au total durant le tournoi, il aura réussi sa compétition. Budu Zivzivadze (79e) a pris sa place pour la fin du match.
- Kvaratskhelia (6) : star de cette équipe géorgienne, il a été encore une fois à la hauteur des attentes. Sa doublette avec Georges Mikautadze a fonctionné à la perfection. Plus excentré que le Messin, il a souvent pris de la vitesse sur son côté gauche avant de repiquer dans l’axe. Il a été à l’origine, et presque à la conclusion de l’ouverture du score, obligeant Robin Le Normand à envoyer le ballon dans ses propres buts. Lorsqu’il a porté le ballon, il a apporté le danger. Très en confiance, il a eu une occasion rapidement en deuxième mi-temps. Parti en contre-attaque, il a essayé de tromper Unai Simon loin de son but. Son tir est passé juste à côté du montant (48e). Beaucoup plus discret dans une deuxième mi-temps plus délicate de la part de son équipe.