Atlético de Madrid - Real Madrid : la presse espagnole détruit le comportement des supporters
Ce Derbi madrileño, qui s’est soldé par le match nul (1-1) entre le Real Madrid et l’Atlético de Madrid, ne sera pas sans conséquence. L’interruption de la rencontre pour les jets de projectiles reste le sujet principal abordé par les journalistes de la presse espagnole.
Après l’ouverture du score d’Eder Militao, la rencontre entre le Real Madrid et l’Atéltico de Madrid s’est ensuite emballée quand Thibaut Courtois a reçu des projectiles sur la tête en provenance des tribunes du Wanda Metropolitano. Le jeu a d’abord simplement été arrêté pour que le Belge puisse enlever les objets du terrain, mais prévenir le speaker du stade. Les esprits se sont néanmoins échauffés entre l’ancien gardien de Chelsea et Koke parce que le portier du Real Madrid refusait de dégager le ballon tant qu’il recevait des projectiles. Bouteilles, sandwichs, frites, gobelets, briquets, sacs remplis d’excréments… La rencontre a finalement été définitivement arrêtée une quinzaine de minutes et les deux équipes ont regagné le vestiaire : «Je ne suis qu’un entraîneur, je dois évaluer et contrôler l’aspect sportif. Il y a des gens plus experts que moi pour prendre les bonnes décisions», a préféré tempérer Carlo Ancelotti en conférence de presse, après le match nul encaissé (1-1) dans cette 8ème journée de Liga.
Les joueurs de l’Atlético et Diego Simeone sont partis voir les supporters pour les calmer. Koke mais aussi José María Giménez sont venus au pied de la tribune pour discuter avec les personnes présentes en tribunes. Le milieu espagnol est d’ailleurs revenu sur ces incidents en toute transparence : «Moment de grande tension, cela ne peut pas arriver sur un terrain de football, nous sommes des professionnels et nous devons savoir où nous en sommes et être intelligents, mais pour quatre, nous ne pouvons pas payer. Les joueurs doivent aussi être plus intelligents. Le protocole a dit oui "l’incident qui a mis fin au match s’est répété», a-t-il déclaré après la rencontre. L’entraîneur de l’Atlético de Madrid, Diego Simeone, a également réagi : «Nous devons aider tout le monde. Courtois quand il était joueur de l’Atlético a aussi souffert au Bernabéu. Il faut chercher le calme et comprendre la situation. Il ne faut pas fêter le but devant les supporters comme Courtois a fait. Ce qui s’est passé n’est pas justifié, mais pas non plus ce genre de célébrations. Ce n’est pas bien, mais les gens se mettent en colère. Souvent, nous devons nous calmer. Nous pouvons aussi aider plus et ne le faisons pas. Mais les amateurs qui l’ont fait ne viennent plus».
«L’Atlético a un sérieux problème»
Forcément, la presse a été beaucoup moins tendre avec cet épisode, à commencer par le journal MARCA qui écrit : «L’Atlético a un sérieux problème dans la tribune sud du Metropolitano, où continuent de vivre des personnages qui vont au football cachés sous des cagoules. Dans ce derby, des briquets ont été lancés, ce qui a provoqué la suspension du match pendant un quart d’heure. L’arbitre Mateo Busquets Ferrer a été impeccable en donnant un récital sur le terrain du Metropolitano lors de son premier match Atlético-Real Madrid. Il a été parfait pour diriger le terrain et gérer le jeu, restant calme à tout moment et prenant une décision courageuse lorsqu’il s’agissait de suspendre le match pour avoir lancé des objets sur Courtois». Mais ce n’est pas tout puisque le journal espagnol a continué son analyse de la situation.
En tout cas, Mateo Busquets Ferrer a été encensé par toute la presse espagnole pour sa gestion de la rencontre. Il ne s’est pas laissé submerger par l’escalade de violences dans les tribunes et a fait appliquer à la lettre le règlement de la Liga : «Et on ne peut pas dire qu’il ne l’ait pas prévenu. Il a parfaitement appliqué le protocole et dès le premier débordement, il a compris ce qui allait se passer avec cette interruption. Les briquets ont continué à tomber et l’arbitre a envoyé tout le monde aux vestiaires, exposant les hommes cagoulés qui vivent dans la tribune sud du Metropolitano. L’image de Giménez et Koke discutant avec les ultras qui regardent le match cachés derrière des cagoules reflète bien le problème de l’Atlético dans son stade. Un problème qui aurait dû être résolu depuis de nombreuses années», a poursuivi le journaliste Juan Ignacio García-Ochoa. Si la Liga a souvent connu des épisodes scandaleux à cause de certains supporters, les deux équipes ont tapé du poing sur la table.
Même son de cloche chez AS qui n’a manqué l’occasion de longuement revenir sur les débordements. Nul doute que la ligue espagnole va s’emparer du dossier : «Ce qui se trouve au pied du Metropolitano est embarrassant. C’est un derby qui s’est déroulé proprement et sans incident. Mais ils ont insisté pour le tacher avec une attitude imprésentable et en lançant des objets qui cherchaient la tête de Thibaut Courtois. Certains sont même masqués. C’est malheureux», a déclaré sur X Tomas Roncero, journaliste au journal AS qui collabore souvent pour l’émission El Chiringuito. Son collègue chez AS, Eduardo Iturralde González, a affirmé sur les ondes de la radio : «Personne n’a reproché à l’arbitre son attitude. Les coachs l’ont compris et c’est tout. C’est une grande avancée : pointer du doigt la radicalité et avaliser la décision de l’arbitre». Ce Derby madrileño laissera des traces.
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