Pour ce premier Clasico de la saison, le Barça a littéralement pulvérisé le Real Madrid, à Santiago-Bernabéu (0-4).
C’était le match attendu de cette première partie de saison de football européen. Tenant du titre, le Real Madrid de Kylian Mbappé défiait ce samedi soir le FC Barcelone pour le premier Clasico de la saison. Un Clasico qui n’a d’ailleurs jamais été aussi attendu ces dernières années tant les deux équipes semblaient séduisantes. Sous les ordres d’Hansi Flick, le club catalan commence à montrer un visage plaisant, en témoigne cette très large victoire face au Bayern Munich (4-1). Surtout le coach allemand peut miser sur un trio offensif en feu avec Lamine Yamal, Robert Lewandowski et surtout Raphinha qui marche sur l’eau. Pour le reste, on retrouvait évidemment Jules Koundé à droite, mais aussi un milieu 100% espagnol avec Pedri, Fermin Lopez et Marc Casado. Côté Real Madrid, en l’absence de Rodrygo, Carlo Ancelotti décidait de revenir à la tactique de la saison dernière avec ce milieu en losange (Tchouameni, Valverde, Camavinga) et Bellingham en 10 alors que Vinicius Jr et Mbappé occupaient l’attaque.
Le Français ne tardait pas à s’illustrer dans ce match puisqu’il ratait un premier face à face dès la 1ère minute de jeu. Il était signalé hors-jeu dans la foulée. Une situation qui va le suivre pendant quasiment toute la rencontre. Avec une défense haute, le Barça piégeait constamment l’ancien Parisien qui a été en position de hors-jeu… 6 fois en 45 minutes (8 au total pour le Real en première période) et notamment sur son but d’un joli piqué qu’il n’avait pas manqué de célébrer. Bien trop. Son coéquipier Vinicius Jr, lui, se distinguait par son imprécision devant la cage (22e). De son côté, le FC Barcelone faisait aussi mal en contre et se procurait quelques opportunités sans pour autant faire trembler Lunin.
Le Barça a pulvérisé Madrid en seconde période
Mais le match basculait au retour des vestiaires. Après avoir eu les occasions, le Real Madrid a bien laissé passer sa chance. En face, Robert Lewandowski n’a pas manqué l’occasion de faire mal à l’adversaire. L’attaquant polonais, sur un nuage depuis le début de saison, a d’abord ouvert le score d’un plat du pied précis (1-0, 54e). Ensuite, il s’est joué de Rudiger et Militao pour placer sa tête et tromper un Lunin encore trop court (2-0, 56e). Un doublé en deux minutes qui a complètement sonné les Merengues. L’ancien buteur du Bayern aurait même pu s’offrir un triplé s’il n’avait pas manqué l’immanquable en tirant sur le poteau malgré un but vide (67e). Entre temps, Kylian Mbappé avait encore marqué un but en position de hors-jeu et loupé deux occasions.
Classement live
Ses tirs avaient été arrêtés par un Inaki Pena vigilant. Tête baissée, le Français semblait s’enfoncer doucement et son équipe avec. Incapable de trouver la faille face à une défense barcelonaise qui a joué toute la soirée avec le piège du hors-jeu, le Real Madrid a sombré complètement. Et face au talent du Barça, ça ne pardonne pas. C’est d’abord Lamine Yamal qui a allumé la cage de Lunin (3-0, 77e) puis c’est Raphinha, encore en feu ce samedi soir, qui a glissé un petit lob subtil pour le quatrième but des siens (4-0, 82e). La différence était trop grande entre les deux équipes ce soir notamment dans l’efficacité et aussi tactiquement tant Carlo Ancelotti a semblé sans solution. À domicile, le Real Madrid est giflé par un FC Barcelone qui prend désormais 6 points d’avance et s’envole en tête. Kylian Mbappé a manqué son premier Clasico et il s’en souviendra très longtemps.
Homme du match : Lewandowski (9) : l’international polonais n’a pas existé face à un duo Eder Militao-Antonio Rüdiger dans le premier acte, où il n’a pas tiré une seule fois au but, se contentant uniquement de redescendre pour toucher le ballon. Mais un attaquant de sa stature sait répondre présent dans de tels matchs. Lancé dans la profondeur par Casado, le Polonais ajustait parfaitement Lunin pour l’ouverture du score (54e). Il trompait le portier ukrainien une seconde fois, après un très bon centre de Baldé et un marquage inexistant de l’arrière-garde madrilène (56e). Il rate ensuite le triplé, à deux reprises (67e et 69e), mais est impliqué sur le troisième but barcelonais avec cette déviation de la tête pour Raphinha (78e). Bref, un match complet pour Robert Lewandowski, 36 ans.
Real Madrid
- Lunin (2) : au retour des vestiaires, c’est comme si le Real Madrid avait joué sans gardien. S’il réalise un bel arrêt sur cette frappe flottante de Pedri en première mi-temps, il n’a plus jamais été décisif par la suite et s’est écroulé comme un château de cartes. Il est abandonné par sa défense sur le premier but de Lewandowski, est complètement battu sur la tête du Polonais pour le second, et n’est pas non plus tout net sur le troisième de Yamal dans un angle fermé, du mauvais pied. Il se fait lober comme un enfant sur le dernier but de Raphinha. Un jeu au pied aussi terriblement inquiétant.
- Vázquez © (2) : une prestation cauchemardesque. Par ses déplacements et son jeu entre les lignes, Raphinha lui a causé tellement de maux de têtes ce soir. Il a aussi pâti des montées répétées de Baldé, ce qui l’a généralement empêché d’arpenter son couloir en première période et de centrer, l’une de ses qualités principales. Au retour des vestiaires, il réalise un très bon centre, enfin, pour Mbappé (49e), mais se rend coupable d’un alignement hasardeux sur le but de Lewandowski (53e). Il est aussi à la dérive sur le centre de Balde qui mène au second but (56e), puis sur le troisième qui vient encore de son côté. Raphinha le fait passer pour un plot sur le quatrième but. C’est lorsque le bateau tangue que l’on reconnaît les capitaines de navire, et ce soir, il n’y en a pas eu.
- Militão (3) : il a soufflé le chaud et le froid. Auteur d’un retour précieux devant Lewandowski (10e), il sauve aussi son équipe sur un centre presque décisif de Raphinha (31e). En première période, il a juste été infranchissable en livrant un duel de tous les instants au Polonais, sevré de ballons. Il a même assuré les correspondances avec Mbappé et Vinicius, par ses transversales très précises. Encore impeccable devant Lewandowski (47e), il s’écroule par la suite, subitement, et sans explications. Il se rate sur le but du Polonais lorsqu’il veut jouer le hors-jeu, mais n’est pas suivi par ses coéquipiers, et à nouveau lorsqu’il oublie totalement le Catalan sur le second but. Il est aussi sur la photo de famille du troisième but, puis du dernier. Deux mi-temps très inégales.
- Rüdiger (2) : il n’a pas étalé la sérénité qui l’a souvent accompagné ces dernières saisons. Coupable de plusieurs hésitations et choix hasardeux sur ses relances, l’Allemand a exposé son équipe à de trop nombreuses reprises. Il l’a quand même soulagée lors des temps forts barcelonais en première mi-temps, avec une lecture du jeu et un sens du placement souvent très juste. Mais à l’image de sa défense, il se noie complètement en deuxième mi-temps. Sur le deuxième but de Lewandowski, son manque de communication avec Militao enfonce son équipe. Il est absent sur les troisième et quatrième but.
- Mendy (2) : des imprécisions techniques (8e), et une certaine fragilité inhabituelle, comme sur ce duel où il est dominé par Inigo Martinez (28e). Il n’a pas réussi à limiter l’influence de Yamal, et son placement est absolument hasardeux sur le premier but de Lewandowski. Lorsqu’il a eu le ballon, il n’en a pas fait grand-chose. Un bon tacle devant Yamal (70e), et puis le néant. Ce soir, le Français a passé la soirée à l’ombre, et c’est un euphémisme. Remplacé par Garcia (86e).
- Tchouameni (3) : trop peu impactant, l’ancien Monégasque a tout simplement subi la loi du milieu catalan ce soir. Il avait pour mission d’être le catalyseur, mais a donné la sensation d’être continuellement trop loin des actions. Il est à l’origine d’un bon décalage pour Vinicius, mais doit jouer avec plus de personnalité sous ce maillot blanc. Une erreur de relance trop naïve devant Yamal, heureusement sans incidence (52e), mais de nombreuses approximations, un jeu trop neutre, et une prise de risque nulle, qui ont finalement poussé Ancelotti à le sortir. Remplacé par Modric (63e), pour qui ça n’a pas été rendre service de rentrer dans une configuration pareille. Il n’a pas vraiment pu exister.
- Camavinga (4) : sans un Rodrygo blessé, il aurait certainement été sur le banc. Mais ce soir, l’international tricolore a été le rare coin de ciel bleu de son équipe. Précieux par ses récupérations, ses compensations, et ses orientations en première mi-temps, il a permuté entre son poste de milieu gauche collé à la ligne, et ce rôle de troisième milieu lorsque Bellingham jouait un cran plus haut. Ses montées ont causé quelques problèmes à Koundé, et il s’est époumoné dans les courses défensives pour contenir Yamal. Il est passé à l’as après la pause. Remplacé par Brahim Diaz (77e), qui n’a pas réellement eu d’opportunités de se mettre en évidence dans ce naufrage collectif.
- Valverde (2) : c’était à se demander s’il était vraiment sur la pelouse en première période, tant il a traversé la rencontre comme un spectateur. Un manque cruel d’influence, des choix très souvent discutables, et des signes d’agacement contre lui-même, aussi. Ce soir, la prestation de l’Uruguayen a été plus que quelconque, et on se demande comment Ancelotti a pu le laisser sur la pelouse pendant 90 minutes. Il a erré comme une âme en peine.
- Bellingham (2,5) : une activité débordante, mais beaucoup de courses dans le vide, aussi. Par son rôle hybride de milieu droit relayeur, l’Anglais a dû endosser plusieurs casquettes, à savoir limiter l’influence de Raphinha et Baldé, être à l’élaboration, mais aussi alimenter Vinicius et Mbappé, et il n’a réussi aucune de ses tâches. Des fautes parfois évitables, très loin des zones de danger. Il rate l’immanquable sur coup-franc, et n’affichait plus le son ni l’image lors des 30 dernières minutes. Toujours pas de but cette saison pour l’Anglais.
- Vinicius Júnior (2,5) : assez discret en début de rencontre, le Brésilien a émergé au bout de 20 minutes avec un débordement et un crochet sur Cubarsi dont lui seul a le secret, mais n’a pas cadré son un contre un avec Pena. Une première période globalement à contre-courant, et entachée par une maladresse ambulante. S’il a été très remuant, ses centres ont rarement abouti à quelque chose lorsqu’il a essayé de déborder Koundé. Enfin un éclair de génie sur cet extérieur pour Mbappé (65e), mais une prestation qui reste très éloignée des standards d’un futur Ballon d’Or. Il a tenté d’apporter un peu de vie lorsque son équipe prenait l’eau, mais sans résultat. Ce soir, ce n’était pas Vinicius Senor.
- Mbappé (2) : dans un match ouvert aux courants d’air comme ce soir, il aurait dû se régaler cependant sa soirée s’est résumée aux hors-jeu, et il a sans cesse étalé ses qualités dans le désordre. Au bout de 120 secondes, il avait l’opportunité d’ouvrir le score, mais après une course effrénée de 50 mètres, il n’a pas cadré son face-à-face. S’il a été très mobile, il a souvent fait preuve de maladresse, comme sur sa tentative de lob aux trente mètres non cadrée malgré la sortie de Pena loin de sa cage (13e). Beaucoup de courses dangereuses, mais mal négociées, comme sur son centre pour Bellingham où il doit mettre le frein à main pour ne pas être hors-jeu (18e), puis sur son but magnifique conclu d’un piqué, où il part trop tôt (31e). Il marque encore avant d’être signalé hors-jeu (65e), et perd quatre gros duels avec Pena par la suite. Actif mais si peu productif, on a même fini par arrêter de compter ses hors-jeu (8 au total). Le grand méchant loup se fait toujours attendre.
FC Barcelone
- Iñaki Peña (6) : pour son premier Clasico dans la peau d’un titulaire, le jeune gardien n’a pas dégagé de la sérénité… du moins en première mi-temps. Ni sur ses sorties (14e), ni dans ses relances (20e). Heureusement pour l’Espagnol de 25 ans, les offensifs du Real Madrid ont manqué d’adresse et Kylian Mbappé s’est retrouvé à six reprises en position de hors-jeu durant les 45 premières minutes. En seconde période, il a en revanche montré que Hansi Flick avait raison de lui faire confiance. Il arrête trois tentatives de Mbappé (61e, 72e et 90e+1), sort rapidement devant le Français (66e) et se couche rapidement sur la frappe de Valverde (84e).
- Koundé (8) : si, offensivement, le latéral de l’équipe de France n’a pas apporté grand-chose, il a répondu dans le registre défensif où il a globalement annihilé Vinícius Júnior. Aligné à ce poste de latéral droit depuis plus d’un an et demi, l’ancien Bordelais continue d’aligner les bonnes performances dans cette position, lui qui est défenseur central de formation.
- Iñigo Martínez (7,5) : si son placement haut pouvait poser question en début de rencontre, l’ancien défenseur de l’Athlétic Club est monté en puissance au fil de la rencontre. Avec 6 duels remportés sur 8, il a excellé en défense pour empêcher Mbappé et co d’inscrire le moindre but ce soir dans ce Clasico. Prestation majuscule.
- Cubarsí (7) : contrairement à Iñigo Martínez, le défenseur de 17 ans a eu plus de difficultés dans cette rencontre avec quelques mauvaises relances, dont une dont a failli profiter Mbappé (14e). En deuxième période, il a dégagé plus de sérénité et termine la rencontre avec trois duels gagnés face à cinq au sol.
- Baldé (7,5) : il n’a pas beaucoup pris son couloir en première mi-temps, se contentant de défendre face à un Bellingham transparent ce soir. Dans le second acte, il est passé à la vitesse supérieure et a pu profiter du positionnement axial de Raphinha pour monter et apporter du danger dans la défense du Real. Et cela a payé, puisqu’il distille un excellent centre pour la tête de Lewandowski (56e).
- Casadó (7) : il se souviendra très certainement de cette semaine. Très bon dans la récupération et dans la combativité face au Bayern, le joueur formé à La Masia a connu quelques difficultés ce soir, avec notamment 11 ballons perdus. Mais, il gardera surement en tête sa passe décisive pour le premier but de Robert Lewandowski qui a lancé le récital barcelonais en deuxième mi-temps. Remplacé par Dani Olmo (65e), dont la qualité technique est toujours aussi déconcertante.
- Pedri (7,5) : toujours aussi précieux dans les phases de possession du Barça, l’ancien milieu de Las Palmas a également répondu présent dans la récupération (8 ballons récupérés). Auteur d’une frappe lointaine cadrée du Barça, stoppée par Lunin (28e), il a évolué plus haut après l’entrée de Frenkie de Jong en deuxième période, avant de redescendre de nouveau après l’entrée d’Olmo.
- Lamine Yamal (8) : une grande performance, mais pas sa meilleure, même si, au bout du compte, le jeune ailier de 17 ans termine sa rencontre avec son tout premier but dans un Clasico. Le premier d’une longue série. Déjà en première période, il aurait pu marquer après une belle déviation de Lewandowski, mais son ballon piqué n’a pas inquiété Lunin (13e). Mendy n’a jamais su réduire son influence. Un nouveau record de précocité battu pour le champion d’Europe avec l’Espagne, qui n’a pas fini de nous surprendre.
- Fermín López (5) : dépassé physiquement, le jeune pouce de l’entrejeu n’a pas existé dans la première période de ce Clasico au poste de milieu offensif derrière Robert Lewandowski. Battu sur six des 8 duels qu’il a eus à disputer, l’international espagnol est resté sur le banc pour le second acte. Remplacé par Frenkie de Jong (46e). Le Néerlandais (5) a une nouvelle fois été juste dans ses transmissions. Moins dans la récupération du ballon. De retour de blessure, il n’est sûrement pas encore à 100%.
- Raphinha © (8) : triple buteur face au Bayern Munich en milieu de semaine, le capitaine du FC Barcelone a bouclé cette merveilleuse semaine avec une passe décisive pour Lamine Yamal (78e) et un beau ballon piqué pour tromper Lunin (85e). Il peut même terminer la rencontre avec une autre passe décisive si Lewandowski avait ajusté Lunin au lieu de trouver le poteau (67e). Ses décrochages et son placement dans l’axe, comme sur le second but de Lewnadowski, ont perturbé les Madrilènes. Mais cette semaine confirme la nouvelle dimension prise par l’ancien joueur du Stade Rennais, sur un nuage en ce début de saison.
- Lewandowski (8,5) : voir ci-dessus
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