Bagarres OM-OL : les dessous d’une audition houleuse
Suite aux bagarres survenues lors du choc OM-OL, la commission de discipline de la LFP a rendu publiques les sanctions avant-hier soir. Aujourd'hui, on en sait un peu plus sur le déroulé de l'audition des différentes parties.
Le verdict est tombé mardi soir, juste après la fin de la première demi-finale de Ligue des Champions entre Liverpool et l'AS Roma. Convoqués devant la commission de discipline en raison des bagarres survenues au terme du match entre l'Olympique de Marseille et l'Olympique Lyonnais, Gones et Phocéens ont vu Adil Rami, Anthony Lopes et Marcelo écoper d'une suspension de trois matches fermes (pour les deux premiers cités) et de deux matches avec sursis (pour le défenseur rhodanien). Des sanctions accueillies plus ou moins bien par les deux camps.
La raison ? L'attitude générale que chaque camp a dénoncée à sa manière. Hier, le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, n'a ainsi pas hésité à pointer du doigt la volonté marseillaise d'obtenir de très lourdes sanctions à l'encontre des joueurs rhodaniens. De son côté, Jacques-Henri Eyraud s'était contenté d'un «J'ai compris» posté sur son compte Twitter. Une phrase qui a d'ailleurs fait bondir JMA, très agacé du sous-entendu de son homologue phocéen qui n'a pas souhaité en rajouter davantage, préférant attendre la fin de sa demi-finale aller de Ligue Europa contre Salzbourg pour ne pas perturber son équipe.
L'OM voulait surtout charger l'OL
Et pour expliquer cette tension palpable, L'Équipe a dévoilé les dessous de l'audition de mardi dernier. Selon le quotidien sportif, Eyraud est arrivé sur les lieux avec la volonté que justice soit faite en toute équité. «Je viens pour la première fois, sans a priori, j'aimerais que la justice soit appliquée, vous êtes là pour ça», aurait ainsi déclaré le dirigeant marseillais. Cependant, le journal précise que l'OM serait surtout venu pour charger les joueurs lyonnais incriminés, tandis que l'OL aurait davantage cherché à défendre ses protégés plutôt que de se concentrer sur une offensive contre les joueurs marseillais.
Pour preuve, en plus de Marcelo, Lopes et Diakhaby, l'OM voulait que la commission de discipline convoque également cinq autres Gones, à savoir Ferri, Rafael, Diop, Tousart et Morel. Cinq éléments à qui la formation olympienne reproche d'avoir provoqué entre autres Adil Rami, rapport d'un expert en lecture labiale à l'appui. De son côté, Lyon, surpris et agacé par l'attitude adverse, a bien pointé du doigt Steve Mandanda, jugé coupable de bousculades sur Diakhaby, mais les Rhodaniens n'auraient pas souhaité faire convoquer l'international tricolore dans un souci d'apaisement. C'est raté. Mais ce n'est pas tout.
La défense de Rami contestée
Accusé d'avoir porté un coup sur l'intendant marseillais Walid Baaloul, Anthony Lopes était dans le viseur marseillais. Afin d'obtenir une grosse sanction du portier lyonnais, Marseille a en effet indiqué que Baaloul avait été touché au tympan et aux vertèbres. De quoi signifier deux jours d'ITT et trente de soins à son intendant selon L'Équipe. Sauf que le journal révèle qu'un expert présent à l'audition a constaté des erreurs dans le certificat médical fourni par la partie marseillaise. Ce dernier a ainsi notamment réfuté le fait que le tympan de Baaloul ait été touché. Ensuite, des images visionnées auraient montré qu'avant d'avoir porté le coup à Baaloul, Lopes aurait été saisi par le bras et entraîné ainsi dans la mêlée générale par une main qui serait celle de... Baaloul.
Un nouveau coup dur pour la défense marseillaise qui n'est pas le dernier puisque la défense d'Adil Rami aurait également posé problème. Le défenseur, présent en visioconférence, aurait, selon L'Équipe, expliqué «être revenu sur ses pas pour vérifier que tous ses coéquipiers étaient sortis du terrain, puis avoir voulu s'expliquer avec Ferri sur les raisons qui avaient poussé le milieu de l'OL à s'en prendre grossièrement à sa mère», écrit le quotidien. Mais là encore, les images vidéo ont surtout démontré que l'ancien Sévillan cherchait à s'en prendre à Marcelo. Autant de faits qui expliquent sans doute mieux l'amertume d'Eyraud sur Twitter...