Olympiacos - Man Utd : les notes du match
Sensation depuis la Grèce ce soir, où Manchester United a lourdement chuté dans un premier round des huitièmes de Ligue des Champions. Face à un Olympiacos décomplexé et entreprenant, les hommes de David Moyes se sont montrés amorphes, s'inclinant finalement sur le score logique de 2-0.
Avec une campagne de Premier League que l'on pourrait qualifier de morose, Manchester United voit en la Ligue des Champions un moyen de sauver sa saison. Invaincus dans la compétition continentale, les Red Devils doivent cependant franchir l'obstacle Olympiacos, club qui survole son championnat et reste invaincu depuis novembre dernier, et une défaite face au PSG. Ambiance surchauffée dans les tribunes et ambition offensive sur le pré, les Grecs entendent créer la surprise. Ce sont eux, qui tiennent d'ailleurs le ballon dès les premiers instants de la partie, face à d'hésitants mancuniens. Une chevauchée de Domínguez vient symboliser cette domination (8e), tandis que les hommes de Moyes apparaissent empruntés et étrangement amorphes.
Il faut attendre le quart d'heure de jeu, et une tentative de Cleverley des suites d'un corner (15e), pour que le constat s'annule. C'est cette fois au tour de MU de prendre le contrôle du cuir, pour ainsi mettre en place la physionomie prédite avant l'heure, avec des Red Devils à la baguette et des locaux jouant le contre. Mais même dans cette configuration, ce sont encore les hommes de Michel qui se démarquent, comme avec une frappe de Pérez effleurant le montant de De Gea (26e). Alors que les Mancuniens pataugent sur une pelouse trop humide à leur goût, les Grecs finissent par être justement récompensés, Domínguez détournant la frappe de Maniatis pour prendre De Gea à contre-pied (1-0, 38e). L'Olympiacos tient son avantage à la pause, un avantage plus que mérité.
La principale question à la reprise, tient au fait de savoir si les locaux parviendront à maintenir l'intensité imprégnée jusque-là sur le second acte. La réponse est positive, au regard des premières minutes. Toujours aussi concernés et faciles balle au pied, les Grecs dominent les débats face à des Red Devils toujours aussi passifs. Une passivité qui ne restera pas impunie bien longtemps : esseulé aux 25 mètres, Campbell élimine Carrick et envoie une merveille d'enroulé hors de portée de De Gea, pour définitivement mettre à l'abri son équipe (2-0, 55e). Faciles, les Grecs finiront la partie comme ils l'ont commencé, pour tenir leur exploit. Côté MU, la parenthèse dorée que constituait jusque-là la compétition continentale s'est envolée. Tant pour le résultat final que pour le niveau de jeu affiché, les Mancuniens sont plongés dans le doute avant le match retour.
L'homme du match : Domínguez (8) : il n'y a pas si longtemps, il fut le tombeur du Barça en LdC sous les couleurs du Rubin Kazan. Le globe-trotter argentin vient d'ajouter une victime de choix à son tableau de chasse. D'entrée mis en lumière avec un déboulé de 60 mètres (8e), il n'a eu de cesse de mettre en difficulté la défense mancunienne dans son rôle d'électron libre. Très remuant, disponible et bon pourvoyeur de ballons, il a été récompensé par un but plein d'opportunisme, lui qui a détourné la frappe d'un partenaire pour prendre De Gea à contre-pied (38e). Remplacé sous les applaudissements par Machado (76e).
Olympiacos :
Roberto (6,5) : parmi les révélations de cette édition de Ligue des Champions, le portier espagnol est resté fidèle à sa réputation. S'il n'a eu absolument aucune parade déterminante à réaliser, le gardien s'est montré à l'aise dans toutes ses interventions, notamment et surtout aériennes (22e, 37e, 45e, 80e). Une assurance pour sa défense.
Leandro Salino (6) : match sérieux de l'ancien de Braga, qui a plutôt bien tenu le choc face au remuant Young, tout en faisant le nécessaire offensivement en portant le surnombre à quelques reprises.
Manolas (7) : le prometteur central grec a réalisé une partie plus que correcte face aux prestigieux attaquants de MU. Sans complexe à l'image de son équipe, il s'est fendu de belles interventions (23e, 53e, 70e). Pas pour rien que les Rooney et van Persie sont restés muets.
Marcano (6,5) : dans l'ombre de son plus jeune acolyte de charnière centrale, l'Espagnol a lui aussi fait son match, réalisant quelques dégagements et retours appréciables pour son arrière garde (30e, 78e). Une belle prestation.
Holebas (6,5) : face à Valencia, le latéral a fait plus que tenir le choc, annihilant son vis-à-vis du jour avec une grande attention au marquage et une belle application dans ses interventions et tacles (57e). N'a jamais hésité à monter non plus aux moments opportuns, faisant à l'occasion quelques différences.
Maniatis (7) : le capitaine de l'Olympiacos a comme toujours été irréprochable au niveau de l'engagement. Actif à la récupération et dans sa tâche défensive, lui qui a souvent prêté main forte à son arrière garde, il s'est également avéré décisif, lorsque sa frappe s'est transformée en assist pour son acolyte Domínguez (38e). L'un des symboles de l'exploit grec du soir.
N’Dinga (7,5) : l'ancien Monégasque et Auxerrois a réalisé un gros match. À l'aise à la récupération comme à la distribution, doté d'un grand calme en toute circonstance, il a été juste dans tout ce qu'il a entrepris, n'affichant aucun déchet dans son jeu.
Campbell (7) : auteur de quelques accélérations intéressantes sur son flanc droit (28e), l'ancien Lorientais a surtout été l'auteur du véritable bijou qui mettra son équipe à l'abri : après avoir calé un petit pont à Carrick, le Costaricain a enchaîné sur une frappe enroulée depuis les 25 mètres (55e). De quoi parachever une bonne copie. Remplacé par Fuster (68e).
Domínguez (8) : voir ci-dessus.
Pérez (6,5) : remuant comme tous les éléments offensifs de l'Olympiacos, peut-être même plus technique que ses partenaires, le Paraguayen a très souvent pris le dessus sur Smalling et fait de grosses différences côté gauche. Dommage que quelques erreurs dans le dernier geste l'aient souvent empêché de finir au mieux ses actions. Aura beaucoup tenté, à l'instar de cette frappe ayant flirté avec le montant (26e). Remplacé par Valdez (86e).
Olaitan (6) : le jeune nigérian, dans un registre totalement différent de celui de son prédécesseur Mitroglou, a lui aussi fait son match. Très mobile sur le front de l'attaque, il a beaucoup permuté avec ses acolytes pour étirer le bloc adverse. Utile et impliqué à défaut d'être décisif, bien que l'une de ses uniques frappes ait manqué de peu la lucarne (67e).
Manchester United :
De Gea (4) : régulièrement sollicité ce soir, il ne peut rien sur le premier but encaissé et il est totalement battu sur le bijou de Campbell. Entre temps, s'il s'est souvent montré plus prompt que les attaquants de l'Olympiacos dans les sorties aériennes, il aura connu un déchet très important dans sa relance au pied, ne trouvant que rarement l'un de ses coéquipiers. Pas aidé par sa défense ce soir, il a connu une partie compliquée.
Smalling (3) : match très difficile pour le défenseur des Red Devils. Central de formation, il a eu énormément de mal à se mettre au niveau ce soir au poste de latéral. Chahuté par un Pérez des grands soirs, l'international anglais ne savait plus où donner de la tête et a complètement été dépassé ce soir. Inexistant dans l'apport offensif, il a connu beaucoup de déchet dans ses prises de balles. Un match à oublier.
Ferdinand (3) : titulaire ce soir, l'emblématique défenseur mancunien a vécu une partie pour le moins calamiteuse. Catastrophique à la relance, il a éprouvé énormément de difficultés à se positionner dans la charnière centrale au côté de Vidic. Jamais dans le bon rythme dans les duels, il a constamment été dépassé dans l'engagement par ses vis-à-vis.
Vidic (4,5) : plus à l'aise que son compère anglais dans la charnière centrale, l'international serbe s'est montré plus serein dans les duels. Auteur d'une très belle intervention défensive en début de match pour préserver le score (8e), l'ancien joueur du Spartak Moscou a fait preuve de solidité, notamment dans les duels aériens. En revanche, il n'a pas toujours été précis à la relance et a parfois mis son équipe en difficultés.
Evra (5) : rapidement averti pour une main involontaire (3e), l'international tricolore n'a pas ménagé ses efforts ce soir. Très présent offensivement en première période, il aura beaucoup participé au jeu et a proposé plusieurs centres de bonne qualité. Généreux, il s'est bien battu et a plutôt bien tenu son couloir face au jeune Campbell.
Valencia (3) : titulaire ce soir, l’Équatorien n'a jamais semblé en mesure d'inquiéter l'Olympiacos. S'il a connu peu de déchet dans la transmission, il n'aura rien proposé de la partie, brillant surtout par un manque d'apport offensif criant. Peu agressif dans les duels dans l'entrejeu, il a d'ailleurs souffert d'un nombre important de pertes de balle. Remplacé par Welbeck (61e).
Carrick (4) : parfois approximatif dans ses prises de balle, le milieu de terrain britannique de 32 ans a toutefois livré un match assez correct dans l'entrejeu, se distinguant comme l'un des seuls à démontrer un peu de maîtrise et de combativité dans les duels. Pour le reste, d'ordinaire régulateur du jeu mancunien, il n'a pas su servir ses partenaires de l'attaque dans de bonnes conditions. Par ailleurs, il se souviendra longtemps du petit pont que lui a infligé Campbell avant d'inscrire le second but du club grec (55e).
Cleverley (2,5) : les matches se suivent et se ressemblent pour le jeune milieu de terrain des Red Devils, très décrié par les supporters mancuniens ces dernières semaines. Tout simplement pas au niveau ce soir, il n'a absolument pas existé durant la rencontre, perdant énormément de ballons dans l'entrejeu. Inexistant à la récupération du ballon, mais aussi à la construction du jeu, il est logiquement remplacé par Kagawa (60e).
Young (3) : s'il a proposé de bons mouvements en début de partie, force est de constater que l'ancien joueur d'Aston Villa a presque manqué tout ce qu'il a entrepris ce soir. Malheureux dans ses choix face au but, il a perdu beaucoup trop de ballons, notamment en perdant ses duels, et s'est montré bien trop imprécis dans ses tentatives de passes. Peu percutant sur son côté, il n'a jamais mis en difficulté la défense grecque.
Rooney (5) : toujours aussi généreux dans l'effort, l'international anglais n'a pas failli à sa réputation ce soir malgré la domination de l'équipe adverse. Très actif au pressing, il aura beaucoup couru, grattant quelques ballons intéressants dans les pieds des joueurs de l'Olympiacos. En revanche, il a été bien discret sur le front de l'attaque et n'aura eu absolument aucun ballon à se mettre sous la dent ni même un embryon d'occasion à exploiter. Dur.
van Persie (3,5) : partie frustrante au possible pour le buteur néerlandais de United. S'il a proposé des appels intéressants au cœur de la défense grecque, il n'aura pas toujours été servi dans de bonnes conditions. Pire, il a cruellement manqué de réussite face au but, à l'image de cette action totalement vendangée (82e) alors qu'il était seul face au but. Par ailleurs esseulé sur le front de l'attaque, il n'a pas touché beaucoup de ballon.
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