Droits TV, DAZN : la folle proposition d’Aurelio De Laurentiis pour révolutionner la diffusion mondiale

Par Valentin Feuillette
4 min.
Aurelio De Laurentiis @Maxppp

Le président du Napoli, Aurelio De Laurentiis, a proposé une nouvelle manière de consommer les rencontres de football. Une idée qui pourrait révolutionner le monde du ballon rond, à l’heure où plusieurs pays ont eu des problèmes avec leurs droits TV.

Alors que la France vit une véritable fronde contre la LFP, le diffuseur DAZN, le président réélu Vincent Labrune mais aussi certains dirigeants de clubs de Ligue 1, l’Italie emboîte le pas. En proie à d’importants problèmes économiques et d’infrastructures, le football italien est aussi terrifié en imaginant son avenir. En tête de la révolution, Aurelio De Laurentiis, président du club de Napoli, mène un combat pour réveiller les instances et a ainsi tiré la sonnette d’alarme aux sujets de plusieurs soucis qui frappent le Calcio. A bord du MSC World Europa, partenaire du club de Campanie, le président napolitain a parlé de télévision, de radio et de transition de l’analogique au numérique. Le tout contextualisé avec la présentation de la grille horaire de Radio Crc, le diffuseur partenaire de Naples pour la saison en cours, en regardant au-delà, comme il le fait souvent en pensant à l’avenir du football italien. Un sujet que le président de Naples a mis à l’honneur dans ses combats.

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«Quand j’apprends que l’UEFA s’apprête à lancer des appels d’offres relatifs aux droits TV pour les périodes 2027/2030 et 2030-2033, je pense que dans un aveuglement total, nous avons donné les droits à nos plateformes locales jusqu’en 2029. Cela signifie que lors de la prochaine, dans quelques mois, les messieurs de l’UEFA feront du bingo en se privant de leurs droits pour deux périodes de trois ans, il n’y aura plus aucune possibilité de subventionner le football italien. Cela signifie que les équipes du top 6-7 pourront participer aux tournois européens et essayer de survivre, tous les autres mourront d’un seul coup», a-t-il d’abord expliqué. Si le football italien est à la dérive sur plusieurs points (stades, formations, écosystème), ce phénomène se généralise finalement à plusieurs pays et d’autres grands championnats. La France a évidemment connu une longue période de bras de fer entre la Ligue de football professionnel (LFP) et les différentes chaînes pour l’appel d’offre.

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Une nouvelle idée mise sur la table

Pour éviter d’autres épisodes aussi néfastes et dangereux en France comme en Italie, le président napolitain a proposé une nouvelle idée qui rompt totalement avec le conservatisme de ces plates-formes jugées dépassées par De Laurentiis : «A mon avis, nous devrions sortir de ces accords avec des plateformes que je considère comme promouvant uniquement les matchs internationaux qui les concernent. Ceux qui n’ont que le championnat national ne font pas de promotion pour lequel nous avons 25 millions de fans pour la Serie A et des résultats infructueux pour les présences sur les plateformes. Malheureusement mes collègues me suivent qu’en partie : j’ai toujours été un entrepreneur, ils me disent que je suis un visionnaire, mais j’en ai marre d’entendre ça. C’est une absurdité. Je connais les marchés. C’est différent. Nos gens de la Ligue n’ont pas pu vendre les droits de la Serie A à l’étranger, c’est une ignominie, ils ont été destructeurs», a-t-il déclaré. Pour rappel, plus d’un mois après le début de la Serie A, la Lega italienne n’a toujours pas vendu ses droits domestiques de diffusion dans certains pays dont la France.

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D’ailleurs, la rédaction de Foot Mercato vous consacrait il y a quelques mois un large dossier sur DAZN Italia qui ne fait pas l’unanimité non plus en Italie. C’est en ce sens qu’Aurelio De Laurentiis espère pousser pour redessiner la manière de consommer le football sur le virtuel : «En 2008, pour Naples-Panionios à Intertoto, j’ai demandé à Sky d’avoir la chaîne 251 pour diffuser les matchs parce que toutes les autres télévisions m’ont dit qu’elles ne diffuseraient jamais un match comme celui-là. Je leur ai parlé, très offensé, et leur ai proposé le pay per view, qui a eu un succès fantastique : j’ai virtualisé le stade avec un billet à 10 euros. Nous l’avons également fait avec les matchs amicaux de cet été, qui n’intéressent pas les diffuseurs. Dans le passé avec Sky et Mediaset, cette année avec OneFootball, qui est une plateforme sur laquelle nous devons penser pour la Serie A du futur», a détaillé l’homme d’affaires italien. La gronde populaire se fait aussi ressentir chez nos amis transalpins. L’heure est au modernisme pour ADL.

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