Inter : André Onana a mis tout le monde d’accord
Alors que Naples continue de faire cavalier seul en tête de Serie A, l’Inter reçoit la Juventus ce dimanche, lors du traditionnel Derby d’Italie, avec l’ambition de confirmer sa place de dauphin du leader napolitain, au nez et à la barbe de ses nombreux concurrents. Et les Nerazzurri pourront s’appuyer sur un André Onana étincelant face à Porto en Ligue des Champions pour contenir les velléités offensives des Bianconeri.
Il y a des rencontres qui symbolisent la ferveur et les rivalités qui peuvent exister entre certains clubs d’un même pays. A l’image du Clasico entre le Real Madrid et le FC Barcelone en Espagne ou bien encore du Derby d’Angleterre entre Liverpool et Manchester United, la rencontre entre l’Inter Milan et la Juventus est un rendez-vous à ne pas manquer de l’autre côté des Alpes. Ce match si particulier, surnommé le Derby d’Italie, est une ode au football entre deux équipes historiques du championnat italien, mais pas seulement. Même si l’AC Milan reste le club le plus titré d’Italie sur la scène européenne (avec sept titres en Ligue des Champions), les Nerazzurri comptent de leur côté trois titres en C1 tandis que la Juventus a soulevé le trophée aux grandes oreilles à deux reprises déjà dans son histoire. Une histoire et une rivalité qui ne date donc pas d’hier entre les deux formations.
Si la Juventus a été éliminée dès la phase de poules de cette édition 2022/2023 de la plus prestigieuse des compétitions européennes, au profit du Benfica et du Paris Saint-Germain, la Vieille Dame s’est refaite une santé en Ligue Europa où elle s’est débarrassée de Fribourg lors du dernier tour comptant pour les 8èmes de finale de la compétition. De son côté, l’Inter est toujours en course pour aller décrocher le graal à la fin de la saison comme son rival et voisin de l’AC Milan. Une belle preuve que le foot italien est revenu titiller les autres championnats qui dominaient le football européen depuis maintenant plusieurs saisons tels que la Premier League et la Liga. Et si les deux clubs milanais réalisent de si beaux parcours, les deux équipes le doivent notamment à leur arrière-garde symbolisée par des gardiens de grande classe. Entre Mike Maignan et André Onana, les deux équipes italiennes peuvent compter sur un véritable mur en défense.
Une saison aboutie
Il faut dire que les deux gardiens milanais réussissent des prouesses avec leur club respectif. Le portier de l’Inter a d’ailleurs accordé une interview pour le format "Culture" de la chaîne DAZN. L’occasion pour lui de revenir sur le lien qui unit les deux hommes. «En 2017, j’étais le seul gardien noir qui jouait à un haut niveau. Maintenant, je suis content de revoir (Edouard) Mendy, (Mike) Maignan et les autres. J’ai une belle relation avec Mike. Je suis très heureux qu’il soit à Milan avec moi. Je le connais bien, nous avons joué mille fois contre lui. Nous sommes amis, pas intimes : c’est un grand gardien, j’aime jouer contre lui. Le meilleur? Je ne sais pas, mais dans ma tête je sais qui est le meilleur» a notamment confié André Onana avant de poursuivre sur sa vision du poste de gardien : «J’aime beaucoup être gardien mais c’est un poste compliqué : tu fais bien aujourd’hui et tu fais des erreurs demain et c’est fini. Il faut être très fort mentalement car chaque erreur est un but. si je n’avais pas été gardien de but, j’aurais été policier. J’aime les responsabilités et j’aime protéger.»
Après le match retour à Porto en Ligue des Champions, c’est une légende du football italien qui est revenu sur la forme actuelle d’André Onana. Fabio Capello, le mythique entraineur transalpin, a voulu rendre hommage au portier camerounais. «Je félicite tout le monde, ils ont souffert et ont joué en équipe : (Simone) Inzaghi a tout fait correctement. On a aussi eu de la chance. Mais l’Inter a fait un bon match aller. Ils ont tous souffert, ils se sont entraidés et puis ils ont un super gardien : il a donné de la sécurité dans les arrêts et dans les sorties, dans ces matchs c’est fondamental, il est toujours présent. La force venait de (André) Onana, il a fait trois arrêts importantissime» s’est réjoui le vainqueur de la Ligue des Champions 1994 avec l’AC Milan. Pour l’instant, le portier de l’Inter réalise une très bonne saison avec l’Inter Milan. Le gardien camerounais a enregistré 14 clean sheets en 27 rencontres toutes compétitions confondues dont 7 en Serie A et 5 en Ligue des Champions depuis le début de l’exercice 2022/2023.
André Onana enflamme l’Italie
Surtout, André Onana a été le facteur X de son équipe face à Porto en huitièmes de finale de la C1. Que ce soit au match aller en Italie ou lors du retour au Portugal, le portier milanais a sorti le grand jeu. Si l’Inter peut se targuer de faire partie des huit meilleures équipes de la planète, le club italien le doit avant tout à son gardien. La Gazzetta dello Sport ne s’y trompait pas et nommait le joueur de 26 ans comme homme du match dans son édition du jour. «Sa main qui détourne la tête de Medhi Taremi sur le poteau est un hymne à la joie. Se souvenant également du match aller, ces quarts de finale lui conviennent parfaitement» pouvait-on même lire dans les colonnes du média italien après la rencontre. Et ce mercredi, l’hommage se voulait encore plus fort : «si tout cela s’ajoute aux interventions miraculeuses du match aller, il y a un sceau camerounais dans cette qualification pour les quarts de finale. L’Inter a déniché un joyau à coût nul, peut-être presque sans le savoir, et le retient aujourd’hui. Au-delà de ses arrêts, c’est son charisme et sa façon de diriger la défense avec ses pieds qui font la différence. Parmi les nombreuses accolades des Nerazzurri au milieu du terrain, celle avec (Samir) Handanovic, l’homme dont il a pris la place une fois pour toutes, était peut-être la plus belle.»
Même son de cloche pour le Corriere dello Sport. «André Onana est un grand gardien : il a fallu une nuit de folie comme celle-ci pour l’affirmer sans crainte, mais l’Inter peut désormais le crier sur les toits du Portugal. Avec la même hargne que celle avec laquelle le Camerounais s’est jeté dans la surface des Nerazzurri en fin de match. Avant cela, pendant les cent minutes, récupérations comprises, il avait gardé un calme olympien. Le jeu et la défense étaient peut-être anxieux, mais les grandes mains d’André bougeaient et répétaient sans cesse un mot magique appris au cours de ces mois italiens : 'tranquille’, 'restons calmes’ répétait-il même lorsque les houles portugaises arrivaient sur les flancs. Si en première mi-temps, dès l’entame, Onana effectuait un vol plastique sur un tir très dangereux d’Uribe, c’est en seconde période que l’ancien joueur de l’Ajax exultait : il s’étendait d’abord sur une diagonale très insidieuse de Grujic, puis mettait miraculeusement sa petite main sur la tête de Taremi qui frôlait le poteau avant de finir à l’extérieur» se délectait l’autre grand média sportif italien.
La Juventus est prévenue
Le principal intéressé a d’ailleurs donné sa recette miracle : «La peur ? Je ne connais pas le mot peur. La vérité, c’est que nous avons très bien travaillé en équipe. Nous avons souffert, avec une bonne formation. Nous savions que ce serait difficile, mais nous avons fait tout ce que j’espérais et la qualification est arrivée. Nous avons été meilleurs que Porto, entre le match aller et le match retour. En outre, nous avons réalisé une très bonne performance sur le plan défensif. Mais quand nous travaillons tous ensemble, il est difficile d’encaisser des buts et maintenant nous avons beaucoup de confiance avant le prochain tour. Je suis très heureux du résultat, nous avons fait preuve de cœur et de caractère. Maintenant, nous pensons à la Juventus, mais il était important d’arriver au match avec la qualification en poche» se réjouissait André Onana avec un sourire qui en disait long sur sa prestation étincelante. Avant de retrouver les quarts de finale de la Ligue des Champions, le portier camerounais a désormais rendez-vous avec la Juventus ce dimanche, lors d’une rencontre qui s’annonce sulfureuse entre les deux rivaux éternels de la botte italienne, afin de prolonger le bonheur, et sa joie tellement contagieuse, le plus longtemps possible en Lombardie.
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