Ça se complique déjà pour Nuri Şahin au Borussia Dortmund

Par Victor Garlan
5 min.
Nuri Şahin @Maxppp

Humilié par Stuttgart (1-5) en Bundesliga le week-end dernier, Nuri Şahin a connu sa première grosse débâcle avec le Borussia Dortmund. Outre ce résultat, des premières crispations liées à ses choix tactiques commencent à émerger sur et en dehors du terrain.

«C’est un grand honneur pour moi de pouvoir être l’entraîneur du Borussia Dortmund. Dès le premier jour, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir et avec une grande passion pour atteindre le plus succès possible». Le 14 juin 2024, Nuri Şahin signait son retour fracassant dans l’est de l’Allemagne suite au départ d’Edin Terzić, seulement quelques semaines après avoir mené le Borussia Dortmund en finale de Ligue des champions. Attendu à bras ouverts par les dirigeants du BVB, l’homme aux 274 apparitions avec les Schwarzgelben, incarnant la «jeune génération», débutait ainsi sa deuxième expérience d’entraîneur après avoir fréquenté le banc du club turc d’Antalyaspor entre octobre 2021 et décembre 2023. Ainsi, l’ex-international allemand retrouvait son club formateur avec la ferme ambition de remettre le BVB en haut de l’affiche sur la scène nationale.

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Un premier lourd revers en Bundesliga

Si le natif de Lüdenscheid a péniblement lancé sa campagne par une victoire contre le Club Bruges (3-0), certes large, mais obtenue dans le dernier quart d’heure grâce à l’entrant Bynoe-Gittens, Nuri Şahin connaît déjà ses premiers remous en championnat. Malgré des débuts encourageants à l’image de sa victoire inaugurale contre l’Eintracht Francfort (2-0), le Borussia Dortmund a déjà perdu des points précieux en route. Tenu en échec par le Werder Brême (0-0) fin août, le club basé dans la Ruhr a essuyé un lourd revers le week-end dernier face à un prétendant à l’Europe et adversaire direct dans la course au titre, le VfB Stuttgart. Balayé 5 buts à 1 par les vice-champions d’Allemagne en titre à la MHP Arena, Nuri Şahin a connu sa première grosse désillusion en tant que coach du BvB.

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Et le principal concerné n’a pas souhaité se trouver d’excuses. «En tant qu’entraîneur, vous essayez toujours d’écouter un peu ou de développer un sentiment né de la dernière séance d’entraînement : les garçons sont-ils fatigués, ont-ils l’air épuisé ? Mais je n’ai pas du tout eu ce sentiment. La séance d’entraînement s’est déroulée dans de très bonnes conditions, même pour les garçons. Le retour d’information a été très positif. Mais on est toujours plus intelligent avec le recul. Et la façon dont nous nous sommes comportés aujourd’hui, ne peut être du à la fatigue physique ou au fait qu’ils ont eu un jour de repos de plus que nous… ce n’est tout simplement pas possible. On ne peut pas faire une telle performance. On peut trouver un million d’excuses, mais aucune n’est valable», a reconnu l’Allemand en conférence de presse.

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Des choix qui génèrent de la crispation dans le vestiaire…

Outre ce premier accroc qui relègue le Borussia Dortmund à 5 points du Bayern Munich, actuel leader de Bundesliga, Nuri Şahin commence déjà à crisper les esprits dans le vestiaire jaune et noir. Selon les informations rapportées par Sky Germany, les relations entre le technicien allemand et Marcel Sabitzer sont au plus bas. Élément incontournable de l’effectif du BvB depuis son arrivée l’été dernier et auteur d’une deuxième partie de saison flamboyante avec les Borussen, l’international autrichien donne l’impression de se chercher sur la pelouse. Habitué à évoluer au cœur du jeu sous les ordres d’Edin Terzić, le joueur de 30 ans vit très mal son repositionnement sur l’aile droite par Nuri Şahin, ce dernier préférant associer la recrue estivale Pascal Gross à Emre Can dans l’entrejeu. Le joueur passé par Leipzig et Manchester United a d’ailleurs déclaré qu’il n’était pas satisfait de son nouveau rôle après la victoire contre Bruges. Une frustration qui s’illustre sur le pré dans la mesure où l’Autrichien manque cruellement d’impact dans la construction du jeu.

«Sabi a l’impression que c’est un sujet à chaque conférence de presse. Il est clair qu’il y a des voix critiques en termes de positionnement après de telles performances. Mais je n’ai pas besoin de m’étendre à nouveau là-dessus. Je suis conscient que ce n’est pas sa meilleure position. Mais il a déjà joué de bons matchs à ce poste. Sabitzer lui-même l’a dit clairement il y a une semaine : la position de six, c’est mieux», s’est justifié Nuri Şahin. Il en va de même pour Nico Schlotterbeck. Avec le retour en forme de Niklas Süle, Nico Schlotterbeck a été déplacé dans le couloir gauche. Or, l’international allemand est amené à faire de nombreux allers-retours et son manque d’endurance à ce poste s’est fait ressentir, en témoignent les récentes déclarations de Lothar Matthäus à son égard. «Ce qui a toujours distingué Dortmund, c’est que quelqu’un revient de l’arrière avec de la vitesse. Ryerson le fait et Bensbaini peut le faire, mais Schlotterbeck n’est pas du genre à le faire», a relevé l’expert allemand sur les antennes de Sky Sport.

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Enfin, la gestion de Maximilian Beier interroge aussi dans la Ruhr. Auteur de 16 buts en Bundesliga la saison passée, l’Allemand a souhaité franchir un nouveau cap dans sa jeune carrière en quittant Hoffenheim pour Dortmund. Toutefois, l’avant-centre de 21 ans peine pour le moment à justifier les 30 M€ déboursés par Dortmund. Utilisé de manière sporadique par Nuri Şahin (3 apparitions en Bundesliga pour un total de 141 minutes), le natif de Brandebourg-sur-la-Havel traîne son spleen dans la Ruhr. Malgré son profil polyvalent de jeune attaquant capable de jouer aussi bien dans l’axe que sur l’aile gauche et d’apporter la qualité nécessaire avec sa pointe de vitesse et son intelligence de jeu pour rendre le jeu offensif des Marsupiaux plus fluide, l’ancien buteur d’Hoffenheim évolue dans l’ombre de Serhou Guirassy, autre recrue phare du BvB. Interrogé sur son cas, Nuri Sahin a réclamé de la patience à son joueur. «J’étais de ceux qui le voulaient vraiment et je suis très heureux qu’il soit avec nous. Mais je dois prendre des décisions chaque semaine, seuls 16 joueurs peuvent être utilisés à la fois», a déclaré le coach allemand en conférence de presse, en marge de la réception de Bochum en ouverture de la 5e journée de Bundesliga. Nuri Şahin trouvera-t-il la bonne formule à temps ?

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