Chelsea - Atlético Madrid : les notes du match
Ce sera donc un derby madrilène en finale de Ligue des Champions ! Mal embarqué à Stamford Bridge, l'Atlético a su réagir et réaliser une superbe deuxième période pour l'emporter face à des Blues qui ont sombré défensivement (1-3).
Spectaculaire, fantastique... Autant de qualificatifs qui furent alloués au Real pour sa prestation d'hier face au Bayern, et par la même, sa qualification pour la finale de Ligue des Champions. On ne prédit pas pareil traitement médiatique au futur adversaire des Merengues, d'autant plus s'il devait s'agir du Chelsea de José Mourinho. Ce dernier, soupçonné de vouloir jouer sur la défensive face à l'Atlético, donne d'ailleurs raison aux observateurs en alignant une équipe laissant présager la mise en place d'un nouveau bloc. Mais sur la pelouse, le bloc en question se fissure au bout de trois petites minutes, moment où Koke fait trembler Stamford Bridge en frappant la barre. Le signe que les prédictions n'étaient pas tout à fait exactes.
En effet, si les deux équipes proposent un bloc solide, le rythme est appréciable, le match globalement équilibré. L'Atlético semble plus à l'aise balle au pied, mais c'est Chelsea, qui a la possession et les occasions. Willian botte un coup-franc qui effleure la barre (15e), David Luiz voit son retourné flirter avec le cadre (23e)... et après un moment de flottement, Torres trouve le chemin des filets. Bénéficiant du gros travail de Willian et d'un centre parfait d'Azpilicueta depuis le côté droit, l'Espagnol vient crucifier Courtois d'une frappe croisée, légèrement déviée (1-0, 36e). Un but qui a le mérite de réveiller un Atlético parfois attentiste et emprunté. N'ayant plus rien à perdre, les Colchoneros se livrent davantage, et progressent peu à peu, pour finalement arracher l'égalisation juste avant la pause : un centre trop long de Tiago arrive dans les pieds de Juanfran au second poteau, lequel peut remiser au milieu d'une défense médusée pour un Adrian qui n'a qu'à pousser le cuir au fond (1-1, 44e). Virtuellement éliminé à la pause, José Mourinho est contraint de revoir ses plans.
Et quelque soit le plan qu'il ait dicté dans le vestiaire, le technicien portugais ne le voit pas appliqué sur la pelouse. Au début de second acte, les Blues sont en effet malmenés. Arda Turan (47e) et Tiago (52e) viennent ainsi solliciter Schwarzer, la défense londonienne apparaissant même fébrile. Une tête de Terry, sortie sur sa ligne par Courtois (53e), ne vient pas contrarier cette physionomie. Quelques secondes plus tard, au terme d'une nouvelle offensive madrilène, Diego Costa est déséquilibré par Eto'o dans la surface. Pénalty indiscutable, que se charge de transformer l'international espagnol lui-même (1-2, 61e). Dans l'obligation de marquer par deux fois, les Blues doivent se lancer à l'attaque. Mais cette fois, c'est le bloc adverse qui fait parler sa qualité. Hormis une nouvelle tête signée David Luiz ayant frappé le montant et obligé Courtois au miracle par la suite (64e), les hommes de Mourinho n'inquiéteront plus concrètement les visiteurs. Ces derniers se permettront même, par l'intermédiaire d'Arda Turan, d'aggraver le score (1-3, 72e). Les Colchoneros retrouvent ainsi une finale de LdC 40 ans après, et affronteront leur grand rival du Real Madrid. Nul doute qu'ils méritent, comme les Merengues, les félicitations après cette belle prestation.
L'homme du match : Koke (7,5) : le prodige madrilène a été en un mot flamboyant. Celui que Xavi a annoncé comme étant son successeur sous le maillot de la Roja a démontré tout son potentiel ce soir à Stamford Bridge. Positionné sur la droite du milieu, il n’a pas hésité à repiquer dans l’axe et participer à la construction du jeu de son équipe. Technique, et précis dans ses passes (47e), il n’a que rarement fait le mauvais choix. Son centre-tir sur la transversale (5e), et ses coup-francs dangereux (32e) prouvent sa qualité indéniable sur coup de pied arrêté. Un maestro en devenir.
Chelsea :
Schwarzer (5) : match frustrant pour le portier australien. Impuissant sur les trois buts inscrits par les Colchoneros, il a par ailleurs réalisé des parades déterminantes, que ce soit sur la frappe de Turan, qui à ce moment précis, aurait condamné son équipe (47e), ou sur une tentative de Filipe Luis (77e). Frustrant, c'est le mot.
Ivanovic (4) : valeur sûre du onze de José Mourinho, le Serbe a ce soir déçu. Il a pourtant bien démarré, combinant à merveille avec Azpilicueta sur son côté, permettant de faire régulièrement des différences offensives. Mais défensivement en revanche, il s'est rendu coupable d'errances au marquage qui se sont avérées préjudiciables, à l'instar de l'action du but d'Arda Turan.
Terry (5) : dans un début de match parfait, là où son acolyte Cahill brillait par ses tacles, le vétéran se montrait impérial dans les airs. Mais il a gâché la copie en manquant d'intercepter le cuir distiller par Juanfran à Adrian, sur le premier but de l'Atlético. Il aurait pu se racheter et offrir l'avantage aux siens, si Courtois ne s'était pas trouvé sur la trajectoire de sa tête (53e).
Cahill (5,5) : assurément le meilleur de l'arrière garde londonienne ce soir. L'international anglais s'est fendu de superbes tacles salvateurs, que ce soit sur une frappe bien placée de Diego Costa (19e), ou sur Adrian (27e). Quelques erreurs de laxisme en fin de match sont néanmoins à déplorer.
Cole (4) : le latéral anglais était bien rentré dans son match, avec un couloir gauche bien tenu. Mais il a tout gâché sur l'action du premier but adverse. Si Terry est le premier coupable, Cole est le second, et sans doute le plus condamnable : son coéquipier a raté le ballon, lui l'a simplement laissé filer à Adrian. Une erreur qui coûte très cher. Remplacé par Eto'o (54e), lequel venait symboliser une réorganisation tactique. Mais lui aussi s'est démarqué négativement, en provoquant le pénalty qui a permis à Diego Costa de marquer le but du 2-1.
Ramires (5,5) : le milieu brésilien n'a rien à se reprocher d'un point de vue implication. Il n'a pas lésiné sur les efforts dans l'entrejeu, grattant nombre de ballons. N'y est pour rien dans la faillite défensive de son équipe en fin de match, mais aurait pu participer un peu plus à l'animation offensive.
David Luiz (5) : même topo que pour son acolyte et compatriote Ramires. Le défenseur central de métier s'est avéré utile dans la récupération du cuir, et s'est offert quelques occasions, entre un retourné ayant flirté avec le cadre (23e) et une tête ayant échoué sur le montant (64e). Seul bémol, ses transmissions, pas toujours bien assurées, et une baisse de régime au cours du match.
Azpilicueta (6) : son positionnement faisait débat. Aligné à gauche sur la feuille de match, latéral droit de métier, l'Espagnol a finalement joué sur l'aile droite devant Ivanovic, avec lequel il n'a eu de cesse de combiner. Auteur de la passe décisive pour Torres (36e), et remarquable d'activité, on ne peut lui reprocher qu'une baisse d'activité en fin de rencontre, où il était redescendu d'un cran sur la pelouse.
Hazard (4) : de retour dans le onze de départ, le Belge a fait montre de sa qualité technique, mais n'a pas su faire les différences attendues offensivement. Le marquage pour le moins serré de la part des défenseurs espagnols a eu raison de son rendement.
Willian (5,5) : le Brésilien a été l'un des Blues les plus en vue de la soirée. Partout sur la pelouse, il fut de tous les bons coups offensifs, lui qui est à l'origine du but de Torres, ou encore à la passe sur une occasion probante de David Luiz (64e). Un gros travail, bien qu'il ait également baissé le pied dans le second acte. Remplacé par Schürrle (77e).
Torres (5,5) : l'Espagnol aura beaucoup bougé sur le front de l'attaque, proposant toujours des solutions à ses partenaires. Il n'a pas toujours su conserver le cuir, faute de soutien, mais il a fait les efforts. Il a également su se montrer décisif sur sa seule occasion, à la manière d'un grand buteur, en coupant parfaitement un centre d'Azpi au point de pénalty. S'est éteint dans le second acte, avant d'être remplacé par Demba Ba (67e).
Atlético :
Courtois (7,5) : justement prêté par Chelsea à l’Atlético Madrid, le portier belge a une nouvelle fois fait part de toutes ses qualités. S’il ne peut rien sur le tir dévié de Fernando Torres (36e), il a été impeccable sur les sorties aériennes (50e), et dans les duels (90e +4). Et que dire de ses deux énormes parades réflexes, tout d’abord sur une tête de Terry (53e), et une seconde après un ballon dévié par le poteau suite à une tête de David Luiz (64e). Impressionnant une nouvelle fois.
Juanfran (7) : l’ex-pensionnaire du Real Madrid a montré de bonnes garanties défensives face au virevoltant Hazard, qui n’est finalement passé qu’à de rares reprises. L’arrière espagnol a donc réalisé de bons gestes défensifs (7e), couvrant sa charnière centrale lorsqu’il le fallait (16e, 21e). Il a de plus été passeur décisif pour Adrian Lopez (44e) sur l’égalisation de son équipe, et est présent encore une fois sur le troisième but (72e).
Miranda (6,5) : le défenseur brésilien a répondu présent à l’évènement, en témoigne ses nombreuses récupérations (3e, 10e, 22e, 90e +1). Impeccable lorsque Chelsea a poussé en première période, il n’a jamais été dépassé ni par Torres, ni Hazard. Une solide prestation.
Godin (5,5) : une prestation plus timorée pour le défenseur central uruguayen, qui a réalisé quelques dégagements décisifs (13e), ainsi que de bonnes interceptions (18e, 29e, 86e). Il a été aussi capable de passer du bon au moins bon à l’image du dribble de Willian qui mène au but de Torres (36e), où il passe complètement au travers.
Filipe (6,5) : omniprésent sur le côté gauche, le latéral auriverde a une énième fois offert une copie de haut vol. Il a comme à son habitude apporté le surnombre sur le côté gauche, et aurait même pu s’offrir un but si Schwarzer ne s’était pas interposé (77e). Parfois coupable de largesses défensives à l’image du dribble de Willian qui mène au but de Torres (36e), sans quoi, il a été dans l’ensemble correct dans ce secteur.
Tiago (6,5) : l’ancien Lyonnais, et capitaine de l’Atlético ce soir n’a pas livré un match extraordinaire, mais un match sérieux où sa présence a servi à dicter le rythme de jeu à son équipe. Sa sérénité et son aura ont été exemplaires. Alors que ses nombreuses interventions défensives (34e, 85e, 88e), et son amour de passe dans l’espace pour Juanfran sur l’égalisation des Colchoneros (44e) illustrent son impact positif sur son équipe ce soir.
Suarez (6) : dans un rôle plus défensif que Tiago, l’espagnol a joué le rôle de l’homme de l’ombre. Son abatage a été intéressant, et ses qualités physiques ont été utiles pour remporter les duels face aux Blues. Efficace balle aux pieds, il a de plus été précieux dans la relance, servant parfaitement de rampe de lancement au côté de Tiago.
Koke (7,5) : voir ci-dessus.
Turan (6) : de retour de blessure depuis peu, le Turc a livré une prestation correcte ce soir. Le milieu de terrain offensif n’a pas toujours réalisé le bon geste, mais il s'est avéré décisif. Il a entre autre vu son tir à bout portant dévié en corner par Schwarzer (48e), mais a surtout inscrit un but heureux qui a permis à son équipe de garantir la qualification pour la finale. Remplacé par Rodriguez (84e).
Adrian (6,5) : l’attaquant de 26 ans, positionné en soutien de Diego Costa, a bien bataillé dans la défense resserrée de Chelsea. S’il n’a pas toujours fait la différence, il a réalisé quelques coups d’éclats par ses dribbles efficaces, et a pu combiner à quelques reprises avec Costa. Il ne s’est en tout cas pas montré timoré devant la cage, avec une belle déviation de la tête (42e), et surtout un but synonyme d’égalisation suite à un beau mouvement collectif (44e). Remplacé par Raul Garcia (66e).
Costa (6) : esseulé en attaque, l’international espagnol n’a pas été aussi en vue qu’à l’accoutumée. Il a parfois tergiversé et voulu faire la différence seul (16e, 19e, 62e), mais sans réussite. Il a eu le mérite de ne pas lâcher et a obtenu puis transformé brillamment un penalty (60e). Sans faire un grand match, il finit avec un but au compteur. Remplacé par Sosa (76e).
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