Ligue 1

Nice : la lente et nécessaire reconstruction d’Alexis Beka Beka

Loin du football et de l’agitation médiatique, Alexis Beka Beka tente de se reconstruire en tant qu’homme, lui qui a vécu une douloureuse expérience il y a quelques mois.

Par Dahbia Hattabi
3 min.
Alexis Beka Beka lors de sa présentation à Nice @Maxppp

Depuis cinq mois, le football n’est plus la priorité d’Alexis Beka Beka. Et c’est bien normal. Le 29 septembre dernier, le natif de Paris a tenté de mettre fin à ses jours alors qu’il se rendait à l’entraînement. Vers 10h30, le joueur de l’OGC Nice a arrêté son véhicule sur la bande d’arrêt d’urgence en plein milieu du viaduc de Magnan, qui est situé à une dizaine de kilomètres du centre d’entraînement des Aiglons. Le jeune homme de 22 ans est ainsi descendu de sa voiture avant de passer la barrière de sécurité.

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Au plus mal, le footballeur, qui avait un profond mal être depuis quelques semaines (rien à voir avec une supposée rupture amoureuse, ndlr) et qui était suivi au club, avait dans l’idée de sauter dans le vide, à 100 mètres de hauteur. Alertées très rapidement par les automobilistes, les autorités ont tenté de lui venir en aide et d’éviter le pire. Mis au courant, l’OGC Nice s’est aussi précipité à son chevet, à l’image du président Jean-Pierre Rivère, de Fabrice Bocquet (DG), de Florent Ghisolfi (directeur sportif) et de la psychologue du club azuréen. Tous espéraient que Beka Beka ne commette pas l’irréparable.

Un footballeur et un homme en détresse

Et après 3h30, le joueur s’est finalement ravisé. Un soulagement. Son club a pris la parole dans la foulée. «Nous sommes avant tout soulagés que tout se soit bien terminé aujourd’hui pour Alexis. Il a été pris en charge. Nous continuerons de respecter le secret médical et nous demandons à chacun d’en faire de même et de respecter sa vie privée. Nous sommes à son soutien ainsi qu’à celui de l’ensemble du club.» Son entraîneur, Francisco Farioli, avait aussi eu quelques mots pour lui. «L’épisode nous a tous touchés. Le staff, les joueurs, les supporters, tout le monde dans le football. Il est sain et sauf, il a été pris en charge.»

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Il avait ajouté : «je tiens à souligner le travail de notre psychologue qui s’est occupée de lui ces trois derniers mois avec beaucoup d’attention. Le mérite lui revient. Il ne faut pas se cacher quand on affronte ce genre de problèmes. Les footballeurs ont tendance à penser que ce sont des superstars, mais ce sont des humains comme nous. De grands sportifs ont parlé de ces difficultés, ça ne doit pas être tabou. Je demande à ce qu’on respecte Alexis, avec soin et amour.» Une volonté respectée. Loin du football et de l’agitation médiatique, Beka Beka tente de se reconstruire en tant qu’homme.

Beka Beka se reconstruit

Selon nos informations, il a suivi depuis plusieurs mois son protocole de guérison dans le calme. Le quotidien L’Equipe nous en dit beaucoup plus sur le sujet ce jeudi. Ainsi, on apprend qu’il a été hospitalisé durant trois mois dans un établissement basé à Nice, où il a pu soigner ses maux. Puis, le footballeur, qui est en arrêt maladie, a retrouvé les siens en Normandie. Entouré de sa famille et des amis, il passe son temps auprès d’eux. Le jeune homme, qui a des rendez-vous médicaux à honorer, s’occupe l’esprit mais aussi le corps, en participant à des séances de sport presque tous les jours.

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Il essaye d’avancer jour après jour, lui qui ne met pas forcément de mots sur ses maux selon le quotidien sportif. Si à Nice on pense toujours à lui, puisque certains essayent de maintenir le contact après l’avoir laissé tranquille pendant un moment, on respecte aussi son choix de rester discret et silencieux. L’important est ailleurs. Beka Beka, dont l’arrêt de travail se termine en mai, ne pense pas encore à demain, lui qui est encore lié aux Aiglons jusqu’en 2027. Il est encore trop tôt pour dire si on reverra le milieu de terrain de 22 ans rejouer à nouveau, mais la porte est ouverte du côté de Nice.

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