Le jour de gloire est arrivé pour nos amis anglais. La Premier League reprend ses droits ce vendredi (21h) avec un derby londonien opposant Crystal Palace à Arsenal. L'occasion, pour Foot Mercato, d'y aller de ses prédictions et de présenter le rapport de force qui pourrait bien s'installer au Royaume de Sa Majesté pour cette saison 2022-2023.
La lutte pour le titre
Double champion d'Angleterre en titre ayant raflé 4 des 5 dernières couronnes distribuées en Premier League ces dernières années, Manchester City demeure assurément le principal prétendant à sa propre succession au Royaume de Sa Majesté. Malgré les départs, notamment, de Raheem Sterling, Fernandinho, ainsi que de Gabriel Jesus et Oleksandr Zinchenko, les Cityzens ont effectué un recrutement plus que malin en enrôlant Julian Alvarez, Kalphin Phillips et surtout la superstar norvégienne Erling Haaland. Autant dire que Pep Guardiola ne sera pas trop dépaysé à l'heure d'entamer sa 6ème saison en Angleterre, même s'il faudra que son équipe s'adapte à jouer avec un véritable n°9 en la personne du Cyborg, chose qui n'était plus le cas depuis de longs mois et le départ de Sergio Agüero. Un problème de riche, a priori, du moins jusqu'à ce que la machine à marquer se mette en route avec City, qui entend bien asseoir encore un peu plus sa domination en PL.
Dauphin malheureux de Manchester City la saison dernière pour un petit point, Liverpool se présente une nouvelle fois comme le principal concurrent des Sky Blues. Les Reds ont gardé la même ossature qui a fait leur force depuis de nombreuses années, à l'exception d'un départ important, celui de Sadio Mané au Bayern Munich. Une perte majeure certes, mais qui a été progressivement remplacée par Luis Diaz, mais aussi par le recrutement de Darwin Nunez en attaque. Avec Mohamed Salah en leader offensif ainsi que Diogo Jota et Roberto Firmino en joker de luxe, Liverpool dispose d'une force de frappe incommensurable avec 5 grands talents devant. Disposant d'un groupe dans la force de l'âge avec des cadres qui entrent dans leurs meilleures années, Liverpool a su renouveler son effectif sans perdre en qualité. Les départs de Neco Williams et Takumi Minamino ont d'ailleurs été compensés par les jeunes Fabio Carvalho et Calvin Ramsay. Cette année encore, la formation de Jürgen Klopp se dresse comme une prétendante de taille pour le sacre.
La bataille pour la Ligue des champions
Troisième de Premier League la saison passée, Chelsea a su concurrencer pendant la moitié de la saison Manchester City et Liverpool avant de s'effondrer. Vu le mercato estival, il sera difficile de faire aussi bien ou mieux puisque les Blues ont connu un vrai chamboulement. Heureusement, l'architecte Thomas Tuchel est toujours là, mais la direction du club a changé avec les départs de Marina Granovskaia et Roman Abramovich au profit de l'arrivée de Todd Boehly, le nouveau président. Au niveau de l'effectif, cela reste aussi incertain, surtout dans le secteur défensif. Antonio Rüdiger et Andreas Christensen ont quitté le club tandis que les Catalans veulent aussi le duo composé de César Azpilicueta et Marcos Alonso. Certes, les Blues ont fait un recrutement de taille avec Kalidou Koulibaly, qui arrive du Napoli, tandis que Marc Cucurella pourrait arriver de Brighton pour le flanc gauche afin de concurrencer un Ben Chilwell, qui revient d'une longue indisponibilité. Un autre défenseur central est aussi recherché et après l'échec Jules Koundé, c'est Wesley Fofana de Leicester qui revient beaucoup. Devant il y a aussi des doutes. Le flop Romelu Lukaku a été évacué du côté de l'Inter Milan et Raheem Sterling ne manquera pas de pression puisqu'il va devoir assumer le rôle de nouveau leader offensif aux côtés de Mason Mount, Kai Havertz ou encore Christian Pulisic. Le manque d'un profil très efficace - que Raheem Sterling peut éventuellement combler - laisse afficher des doutes même si Chelsea dispose d'un effectif très qualitatif capable de finir dans le Top 4.
Tout semble indiquer qu'il faudra bel et bien compter sur le Tottenham d'Antonio Conte pour le nouvel exercice en Angleterre. Le manager italien, dernier membre du Top 4 en 21-22, a vu son équipe être récompensée des nombreux progrès effectués depuis son arrivée au Tottenham Hotspur Stadium en novembre dernier. Le club londonien devrait logiquement poursuivre sur sa lancée et continuer de monter en puissance, du moins si l'on se fie aux mouvements de l'été. Aucun élément majeur n'a quitté les Spurs (Steven Bergwijn, vendu à l'Ajax, ne jouait que très peu), alors que, dans le même temps, le groupe a été renforcé par le recrutement de Richarlison, Yves Bissouma, Djed Spence, Ivan Perisic ou encore Clément Lenglet. Un mercato astucieux qui fait sens, offrant une profondeur de banc plus importante à Antonio Conte. De bon augure pour disputer la Ligue des champions, tout en défendant bec et ongles sa place parmi les 4 meilleures écuries du Royaume.
Éternel rival des Spurs, Arsenal a longtemps cru pouvoir célébrer la St Totteringham's Day l'an passé. Sauf que la troupe de Mikel Arteta a, dans le sprint final, gâché le joli travail accompli, après pourtant un début de saison cauchemardesque. Mais c'est bien l'ennemi nord-londonien qui a terminé 4ème, devant des Gunners échouant à seulement 2 unités du Top 4. Les partenaires de William Saliba sont en tout cas plus déterminés que jamais à ramener la musique de la C1 à l'Emirates. Une fois encore, la direction d'Arsenal a donné les moyens à Arteta sur le mercato, en faisant signer Gabriel Jesus et le jeune Marquinhos pour renforcer un secteur offensif orphelin de PEA puis de Lacazette sur les six derniers mois. Fabio Vieira est lui arrivé de Porto pour densifier l'entrejeu, alors qu'Oleksandr Zinchenko est venu (avec Saliba donc) consolider l'arrière-garde. La préparation des Canonniers (7 victoires en 7 matchs), avec notamment des performances enthousiasmantes de leur nouveau n°9, a de quoi donner de l'espoir aux fans, qui retrouveront malgré tout l'Europe (Ligue Europa).
Catastrophique l'an dernier, Manchester United a terminé sixième. Candidat aux places qualificatives en Ligue des Champions, le club mancunien part d'un peu plus loin, mais dispose d'arguments. L'un d'entre eux est malgré tout entre parenthèses puisque Cristiano Ronaldo veut partir, tandis que les Red Devils veulent le garder. Auteurs d'une bonne préparation, les joueurs désormais coachés par Erik ten Hag ont assimilé un style de jeu séduisant qu'ils tenteront de développer au cours de la saison. Avec les apports de Tyrell Malacia et Lisandro Martinez pour renforcer la défense et Christian Eriksen pour apporter de la technique dans l'entrejeu, Manchester United s'est renforcé. Pour autant, est-ce que cela sera suffisant pour atteindre le top 4 alors que les autres membres du Big 6 sont plus avancés ? Manchester United sera donc scruté avec vigilance pour répondre à cette question.
Les outsiders
Septième l'an dernier et qualifié pour les tours préliminaires de la Ligue Europa Conférence, West Ham s'est affirmé depuis deux saisons comme un vrai prétendant aux places européennes. Demi-finalistes de la dernière Ligue Europa, les Hammers sont dans la continuité, malgré la retraite du légendaire Mark Noble. Se renforçant en défense avec Nayef Aguerd qui arrive de Rennes, au milieu avec Flynn Downes qui viendra faire jouer la concurrence et dans les buts avec le recrutement définitif d'Alphonse Aréola, West Ham a enfin débauché un vrai avant-centre qui offrira un profil supplémentaire à David Moyes avec Gianluca Scamacca. Alors que la rumeur Armando Broja reste forte et que West Ham a conservé son ossature, les voyants sont au vert pour vivre une belle saison.
Situation bien différente en revanche pour Leicester. Huitièmes la saison dernière, les Foxes ont déçu après avoir connu, il est vrai, de nombreuses blessures. Le mercato est d'ailleurs très calme puisque Leicester est la seule équipe du top 5 européen à ne pas avoir recruté. Ne conservant pas l'ailier Ademola Lookman, reparti à Leipzig, Leicester a plusieurs joueurs qui peuvent partir comme Wesley Fofana, Youri Tielemans, Boubakary Soumaré ou encore James Maddison, Kasper Schmeichel ayant lui déjà rejoint Nice. Malgré tout, le talent de cette équipe et sa capacité à bien recruter en cas de départs en font malgré tout un outsider crédible aux places européennes.
Le projet du nouveau club le plus riche au monde, Newcastle, arrive à une étape importante. Après avoir longtemps inquiété en première partie de saison 21-22, les Magpies ont su remonter la pente après l'arrivée d'Eddie Howe, en grande partie grâce aux qualités du technicien anglais, bien sûr, mais aussi grâce à un mercato hivernal cohérent dans leur optique de maintien. Un maintien qui a d'ailleurs assez rapidement et facilement été acquis, Newcastle terminant même à la 11ème place du classement. Avec les arrivées de Sven Botman et Nick Pope, avec le transfert définitif de Matt Targett et les prêts renouvelés d'Isaac Hayden, Jeff Hendrick et Ciaran Clark, les Toons ont consolidé leur effectif pour la Premier League. En revanche, pour aller plus loin dans leur projet et ramener l'Europe à St James' Park, il va falloir se renforcer offensivement, et c'est bien là que le bât blesse.
Comment ne pas citer Aston Villa parmi les outsiders de cette nouvelle saison de l'autre côté de la Manche. S'il y a eu des hauts et des bas (notamment dans le sprint final) depuis la prise de pouvoir de Steven Gerrard sur le banc de Villa Park, les supporters ont de quoi être optimistes. D'abord, au regard des choses affichées sur le terrain ces derniers mois. Mais aussi en prenant en compte la qualité de l'effectif à disposition de l'ancien milieu emblématique de Liverpool. En plus d'avoir définitivement fait signer Philippe Coutinho, les Villans ont attiré Diego Carlos et Ludwig Augustinsson pour renforcer le secteur offensif. Sans oublier que Boubacar Kamara est arrivé libre de l'OM. Pour la première saison pleine de Gerrard en Premier League, les fans ont de quoi avoir de l'ambition.
Les belles surprises
Les feux des projecteurs seront braqués sur Selhurst Park ce vendredi (21h), à l'heure où Crystal Palace va recevoir Arsenal pour lancer la nouvelle saison de PL. Les Eagles, au vu des prestations collectives très intéressantes réalisées l'an dernier en championnat, ont séduit de nombreux observateurs du ballon rond en Angleterre. Patrick Vieira a su densifier son entrejeu avec l'arrivée de Cheick Doucouré en provenance du RC Lens, tout en renforçant sa charnière (Chris Richards) et ses buts (Sam Johnstone). Peu de mouvements pour Palace, qui n'a toutefois pas compensé la perte de l'excellent Connor Gallagher, retourné à Chelsea, et qui serait peut-être bien inspiré de s'activer offensivement parlant sur le marché. Il faudra malgré tout se méfier des Eagles, 12èmes en 21-22 et prêts à jouer les trouble-fêtes cette année dans la continuité de la saison passée.
Après avoir terminé 13èmes de PL pour son retour dans l'élite après plus de 70 ans d'absence, Brentford va devoir (à nouveau) apprendre à vivre sans Christian Eriksen, parti à Manchester United. Une tâche loin d'être aisée pour la troupe de Thomas Frank, tant le Danois a transformé cette équipe lors de la 2ème partie de saison dernière. Mais les Bees ont plus d'un tour dans leur sac, et il faut s'attendre à retrouver une formation difficile à manœuvrer dans les prochains mois. Le club de la banlieue londonienne a convaincu Thomas Strakosha cet été, renforçant également sa charnière centrale avec l'expérimenté Ben Mee et son couloir gauche avec la belle promesse Aaron Hickey. Le jeune Keane Lewis-Potter débarque lui en provenance d'Hull pour densifier les ailes offensives. Ajoutez à tout ça le recrutement imminent de Mikkel Damsgaard pour pallier le départ d'Eriksen, et vous obtenez un mercato cohérent pouvant déboucher sur une nouvelle saison surprise des Abeilles.
Proche de descendre en Championship la saison dernière, Leeds United s'est donné les moyens pour s'éviter une nouvelle saison galère. Le coach Jesse Marsch a perdu deux cadres avec Raphinha (FC Barcelone) et Kalvin Phillips (Manchester City), mais a ainsi pu obtenir des renforts de poids. Utilisant son réseau au sein de Red Bull pour faire venir Brenden Aaronson (Salzbourg), Rasmus Kristensen (Salzbourg) et Tyler Adams (Leipzig), il a aussi recruté Marc Roca (Bayern Munich) et Luis Sinisterra (Feyenoord). Des joueurs jeunes, intéressants, d'un style de jeu moderne qui conviennent à sa philosophie de jeu. On peut rêver d'une équipe séduisante.
Autre coach passé par le RB Leipzig, Ralph Hasenhüttl officie à Southampton et y fait du bon travail depuis 2018. Bénéficiant des renforts de Roméo Lavia et Gavin Bazunu en provenance de Manchester City, mais aussi de la pépite allemande Armel Bella-Kotchap qui vient de Bochum, il a pu accueillir Sékou Mara (Bordeaux) en attaque et Joe Aribo (Rangers) dans l'entrejeu. Cinq renforts intéressants qui viennent remplacer des secteurs défaillants. Pouvant compter sur son patron James Ward-Prowse ainsi que d'éléments comme Kyle Walker-Peters ou encore Mohammed Salisu, il devrait encore développer de futures pépites avec les Saints.
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