PSG : Luis Enrique a trouvé la formule magique

Par Josué Cassé
6 min.
Luis Enrique donnant des consignes à Hakimi   @Maxppp

Avant de se déplacer sur la pelouse de Giuseppe Meazza pour y défier l’AC Milan, mardi soir, le Paris Saint-Germain a fait le plein de confiance contre le Montpellier HSC (3-0) en ouverture de la 11e journée de Ligue 1. Une rencontre maîtrisée de bout en bout, symbolisant la force collective qui se dégage aujourd’hui du collectif dessiné par Luis Enrique.

«On exerce un pressing, on récupère le ballon dans le camp adverse. Le public aime ça, les efforts, voir onze joueurs qui se battent, dans une équipe compétitive. Ici, à Paris, les supporters s’y connaissent en foot, et c’est très important pour moi». Voici ce que déclarait Luis Enrique, vendredi soir, au sortir d’une victoire convaincante (3-0) contre le Montpellier HSC. Portés par Kang-In Lee, buteur et véritable facteur X du collectif parisien, les Parisiens ont également pu s’appuyer sur l’abattage encore monstrueux de la pépite Warren Zaïre-Emery ou encore la complicité plus que naissante entre Achraf Hakimi et Ousmane Dembélé. Bien au-delà des individualités louables, le club de la capitale a surtout fait preuve d’une force collective de tous les instants. Pour le plus grand bonheur du technicien espagnol, architecte de cette machine qui semble désormais inarrêtable.

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Un collectif soudé, des individualités au-dessus du lot !

Il ne s’agit pas, à l’heure où nous écrivons ces lignes, de tomber dans la passion. Pire, dans une analyse enflammée qui omettrait de rappeler que le PSG a aussi vacillé contre l’OGC Nice mais également Newcastle sur la scène européenne. Pourtant, avant un déplacement ô combien important sur la pelouse de Giuseppe Meazza pour affronter l’AC Milan, mardi soir, les Rouge et Bleu dégagent une force de frappe assez déroutante. Solide défensivement, à l’image des dernières prestations très abouties de Marquinhos et Milan Skriniar, le PSG se distingue également par une grande maîtrise dans l’entrejeu. De Manuel Ugarte, grande révélation de ce début de saison, à Warren Zaïre-Emery, sur un petit nuage, le milieu de terrain parisien n’a jamais semblé aussi intéressant qu’à l’époque du trio formé par Marco Verratti, Thiago Motta et Blaise Matuidi.

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Devant, les rotations sont plus régulières. Si Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé sont, aujourd’hui, titulaires indiscutables, Randal Kolo Muani et Gonçalo Ramos se partagent eux le poste de numéro 9. Ici se trouve, peut-être, la seule ombre au tableau avec deux buteurs encore assez éloignés des attentes placées en eux. Qu’importe, malgré deux artificiers globalement en difficulté, le PSG s’appuie sur un collectif efficient et quelques individualités sortant du lot. Dans ce 4-2-4 tant souhaité par Luis Enrique, et ce malgré les critiques acerbes de certains observateurs, Kang-In Lee et Vitinha, excentrés sur le côté gauche, trouvent ainsi leur place. Alors que le premier s’est encore montré brillant face aux Héraultais, le second, auteur du troisième but vendredi soir, confirme son excellent début de saison.

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Le temps fait son effet…

Maître des événements, porté par une mentalité irréprochable et un sens du sacrifice rarement aperçu dans la Ville Lumière, le PSG semble désormais définitivement lancé. Symbole de cette montée en puissance, le club de la capitale profite, ces dernières semaines, d’automatismes de plus en plus criants. À l’image de la complémentarité - notoire et notable - entre Achraf Hakimi et Ousmane Dembélé ou de la complicité naissante entre Kylian Mbappé et Kang-In Lee, le PSG récolte, aujourd’hui, les fruits de plusieurs semaines de travail et prend progressivement ses distances avec l’impatience. À la tête de cette trajectoire prometteuse ? Luis Enrique. Arrivé sur le banc parisien l’été dernier pour remplacer Christophe Galtier, aujourd’hui au Qatar, l’ancien sélectionneur de la Roja a su imposer ses idées au sein d’un groupe largement renouvelé.

Fédérateur, exigeant, parfois chahuté - notamment dans son rapport à la presse - le nouvel homme fort du PSG n’a jamais semblé déstabilisé par les critiques. Installé à Poissy et guidé par la seule ambition d’améliorer son collectif, l’ex-coach du Barça a ainsi conservé, coûte que coûte, son 4-2-4 hybride. Convaincu par l’efficacité de ce système tactique, l’Espagnol de 53 ans continue, encore, de s’ajuster, lui qui a toujours clamé sa volonté de s’appuyer sur un groupe de 23 joueurs, et non 11 titulaires. Pour autant, le natif de Gijón peut, aujourd’hui, compter sur une structure performante. Ingénieux à l’heure d’attribuer un nouveau rôle à Achraf Hakimi, positionné dans l’entrejeu en phase offensive, Luis Enrique n’a malgré tout pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Dernièrement relancé sur l’évolution de son projet à la tête du PSG, Luis Enrique parlait, à ce titre, de phase initiale…

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«L’équipe fait des choses très bien, mais on est encore dans une phase initiale. On est encore dans un processus de synergie pour voir quels joueurs s’entendent le mieux. Je trouve que j’ai un effectif incroyable avec des joueurs de qualité à chaque position. Je suis satisfait de mon équipe comme je l’ai dit à la fin du mercato, mais il y a toujours de la marge pour s’améliorer. C’est une évolution constante. J’essaye de faire que le PSG soit imprévisible pour l’adversaire, mais prévisible pour nous. C’est un processus complexe qui demande du temps à mettre en place. C’est différent de ce que je faisais en sélection et dans ce schéma il peut y avoir quatre joueurs offensifs. Cela peut être difficile à comprendre de l’extérieur. Mon idée, je la répète, c’est d’avoir des formations infinies en attaque avec les mêmes joueurs. Afin de devenir imprévisible pour l’adversaire et donc difficile à contrecarrer. Je suis content de la manière dont les joueurs assimilent ce processus».

Une dynamique impressionnante avant Milan !

Une satisfaction légitime au regard de l’état d’esprit de ce groupe. Loin des frasques de Neymar et des humeurs de Mbappé - même si ces dernières ressurgissent par intermittence - le PSG brille aussi par une mentalité positive, à l’instar de sa relation retrouvée avec le public du Parc des Princes. Face au MHSC, nombreuses ont été les scènes où les joueurs du club de la capitale s’encourageaient, se félicitaient et se sacrifiaient pour l’autre. Sur le deuxième but parisien, Ousmane Dembélé et Achraf Hakimi exultaient ainsi en se prenant dans les bras durant de longues secondes. À plusieurs reprises dans cette rencontre, Milan Skriniar applaudissait lui les sorties de balle efficaces de ses partenaires. Un body language remarqué et remarquable, symbolisant également la nouvelle dynamique insufflée par Luis Enrique. Et les chiffres ne trompent pas non plus… Deuxième de Ligue 1 à un petit point de l’OGC Nice, le club parisien a activé le mode rouleau compresseur au cours des dernières semaines.

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Le classement de la Ligue 1

# Équipe Pts J DIF G N D BP BC
1 PSG PSG 76 34 48 22 10 2 81 33
2 Monaco Monaco 67 34 26 20 7 7 68 42
3 Brest Brest 61 34 19 17 10 7 53 34
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Invaincu depuis la claque reçue au St’ James Park, le PSG reste en effet sur 5 victoires de rang. Plus qu’un bilan comptable parfait, le club de la capitale s’illustre par une attaque efficace (15 buts marqués, soit 3 buts par match) et une défense rigoureuse (trois réalisations encaissées). Par ailleurs leader du groupe F en Ligue des Champions avec 6 unités avant de se déplacer sur la pelouse de l’AC Milan, mardi soir, le PSG écrase donc tout sur son passage. Alors oui, des ajustements sont encore régulièrement pointés du doigt par les observateurs de la formation parisienne - jeu aérien, gestion de la profondeur, efficacité sur les coups francs - mais la méthode Luis Enrique semble, elle, progressivement faire ses preuves dans la Ville Lumière. De bon augure pour la suite de la saison, qui plus est à l’heure où le technicien espagnol assure, lui, qu’il ne s’agit que des prémices du visage souhaité pour son collectif. L’AC Milan peut trembler.

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