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Euro 2024 : une qualification historique à portée de main pour la Géorgie

Jamais qualifiée pour un Euro ou une Coupe du monde, la Géorgie a toujours eu depuis son indépendance de l’URSS un rôle assez secondaire à l’échelle du football européen. Cependant, l’explosion d’une génération dorée est en train de rabattre les cartes pour les joueurs de Willy Sagnol qui rêvent d’une première historique à l’Euro 2024.

Par Aurélien Macedo
4 min.
Willy Sagnol @Maxppp

Lors de l’Euro 2020, deux nouveaux pays découvraient la compétition. Outre la Finlande, la Macédoine du Nord avait profité des barrages de la Ligue des Nations pour participer à son premier championnat d’Europe. Les coéquipiers de Goran Pandev avaient alors réussi à forcer leur destin en s’imposant 1-0 contre … la Géorgie à l’occasion de la finale de ces barrages. Quatre ans plus tard, la situation est similaire pour les Géorgiens. Sortis quatrièmes d’un groupe de qualification très compliquée avec l’Espagne, l’Écosse et la Norvège, les joueurs de Willy Sagnol doivent leur sursis à leurs très bonnes performances en Ligue des Nations. Promue en Ligue B avec 16 points sur 18 possibles obtenus contre la Bulgarie, la Macédoine du Nord et Gibraltar, la Géorgie restait en course pour les barrages. Une belle récompense pour une équipe qui surfe depuis quatre ans sur la dynamique née de ces barrages de l’Euro 2020.

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Forte d’une génération dorée qui émerge avec Giorgi Mammardashvili (Valence), Giorgi Chakvetadze (Watford), Saba Sazonov (Torino), Zuriko Davitashvili (Bordeaux) et Georges Mikautadze (FC Metz) pour accompagner leur leader Khvicha Kvaratskhelia (Naples), la Géorgie a su faire évoluer son groupe et trouver de la stabilité tout en incorporant petit à petit les jeunes talents qui lui manquait. Si certains patientent pour avoir un rôle plus important comme les trois éléments du Shakhtar Donetsk Irakli Azarovi, Giorgi Gocholeishvili et Luka Latsabidze, Gabriel Sigua (FC Bâle), Luka Gagnidze (Dinamo Moscou) ou encore Georgiy Tsitaishvili (Dinamo Batumi) sont tous âgés de 23 ans ou moins et représentent l’avenir des Croisés (surnom de la sélection), l’Euro 2024 sera synonyme de la fin d’un cycle visant à faire de la Géorgie une équipe compétitive. «La réussite de mon travail réside dans le fait d’avoir offert la possibilité à la Géorgie de jouer une qualification à un Euro, sur un play-off. Après, forcément, quand vous en arrivez là, vous voulez vous qualifier parce que ça fait presque trois ans que vous jouez des matches avec cet objectif-là» nous avait d’ailleurs confié Willy Sagnol dans un entretien publié sur notre site en septembre dernier.

Une progression fulgurante !

Capable de s’appuyer sur la surprenante épopée de 2020, la Géorgie prouve désormais qu’elle est une nation bien plus calibrée pour espérer jouer une compétition internationale. Désormais 77e nation mondiale, alors qu’elle ne figurait pas dans le top 100 en 2018, cette équipe a connue une progression fulgurante. Si à la fin des années 1990 et au début des années 2000, la sélection avait connu une belle période (3e des éliminatoires de l’Euro 1996 et de la Coupe du monde 2002), l’équipe de Shota Arveladze (ex Ajax Amsterdam) ou encore Kakhaber Kaladze (ex AC Milan) n’avait pas réussi à se qualifier pour une compétition internationale. Désormais, le rêve est permis puisque ce mardi, la sélection n’est qu’à 90 (ou 120) minutes d’écrire la plus belle page de son histoire. En effet, les Géorgiens recevront la Grèce à Tbilissi avec la volonté de faire tomber les vainqueurs de l’Euro 2004 et ainsi découvrir cette compétition. Une possibilité obtenue jeudi dernier contre le Luxembourg.

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Malgré l’absence de Khvicha Kvaratskhelia suspendu, les Géorgiens ont assuré l’essentiel en allant gratter un succès 2-0 contre la sélection du Duché. La mission ne sera pas aisée puisque les Grecs ont impressionné en faisant voler en éclat le Kazakhstan grâce à une victoire 5-0. «Nous devons améliorer la qualité de notre jeu, car la Grèce viendra à Tbilissi avec un haut niveau motivation et confiance», avait d’ailleurs expliqué Willy Sagnol après la rencontre contre le Luxembourg. Petit poucet de la rencontre, la Géorgie comptera évidemment sur la présence d’un public passionné au Boris Paichadze National Stadium de Tbilissi. Près de 337 600 personnes étaient prêtes à acheter les billets qui se sont vendus en 5 heures et 35 minutes alors que le stade ne peut en accueillir "que" 54 200. Des chiffres qui témoignent de la ferveur au pays pour les héros géorgiens. Une unité qui se traduit au sein de l’équipe géorgienne. «Peu importe qui marque les buts, le plus important est d’aller sur le terrain pour se battre et gagner» a rappelé Khvicha Kvaratskhelia avant ce match historique contre la Grèce où il sera de retour. Le message est passé, désormais la Géorgie jouera pour l’histoire demain soir.

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