Info FM, Cédric Cambon : «Sougou aura un rôle important à jouer»
Joueur d'Evian TG depuis 2009, le défenseur Cédric Cambon fait le point pour FM sur la situation compliquée de son club ainsi que les difficultés rencontrées par les recrues estivales.
Arrivé à Evian TG en 2009, Cédric Cambon a vécu la folle ascension du club haut-savoyard du National jusqu'en Ligue 1. Avant d'en arriver là, le défenseur âgé aujourd'hui de 27 ans a connu un parcours plutôt atypique. Pur produit du MHSC, le natif de Montpellier a choisi de quitter l'Hexagone en 2007 pour tenter une expérience en Bulgarie, à Litex. Un choix qui peut paraître surprenant, mais que l'intéressé explique.
«À cette période-là, j’avais envie de voir autre chose. J’étais à Montpellier depuis l’âge de 5 ans. J’arrivais à 21 ans et j’avais le sentiment qu’on n’allait pas vraiment me faire confiance durant la saison qui arrivait. Donc j’avais envie de voir autre chose. Cette opportunité s’est présentée. J’ai pris ça comme une expérience, comme un tremplin éventuel vers quelque chose d’intéressant. C’est pour ça que j’ai tenté ce pari-là. Il y avait en plus un autre Français qui avait signé là-bas (Fabien Boudarène, Ndlr). Ça avait pesé dans ma décision, je ne voyais pas être le seul Français à partir là-bas. C’était un point positif. Et c’était un club qui jouait le titre en Bulgarie, le tour préliminaire en coupe UEFA. Je me suis dit que ça pouvait être un challenge sympa, d’autant plus qu’en France, j’avais très peu de matches professionnels donc les opportunités n’étaient pas trop présentes non plus.» Mais au bout d'une saison et demie, retour en France. Un come-back principalement dû à un événement familial.
«Ma femme était enceinte, je ne me voyais pas vivre en Bulgarie avec un enfant en bas âge. Ce fut la raison principale de mon retour en France.» À Evian TG donc. «Oui, c’est le club avec lequel ça s’est fait. Même s’il était en National, c’est un club qui avait de l’ambition, un projet à moyen terme. C’est pour ça que je suis revenu. Sans ce projet, je ne serai pas venu en National.» Commence alors une belle idylle entre le joueur et une formation qui gravit les étapes à grande vitesse. Champion de National pour sa première année, Cambon et l'ETG remportent la Ligue 2 la saison suivante avant de signer une jolie neuvième place en Ligue 1. Mais depuis la saison passée (16e), Evian TG lutte surtout pour son maintien parmi l'élite. Une mission qui s'annonce compliquée. Mais pas impossible même si le dernier revers contre Guingamp (1-2) à domicile reste en travers de la gorge.
Les solutions existent !
«Le groupe n’est pas abattu, loin de là. C’est un match qui a basculé en l’espace de cinq minutes. On le maîtrisait relativement bien, on menait au score. Prendre deux buts, coup sur coup en cinq minutes, ça fait mal d’autant plus que c’est un concurrent pour le maintien et c’était un match à domicile. Mais le groupe a conscience de ses qualités, de ses manques, de ses faiblesses. On est préparé à souffrir. On sait que la saison va être longue. On ne va pas s’alarmer dès la dixième journée.» Pourtant, le coach Pascal Dupraz n'a pas hésité à parler de «consternation». Un terme fort qui appelle forcément une réaction à Valenciennes, un autre concurrent pour le maintien. «Perdre un match comme ça en cinq minutes alors qu’on l’avait en main, oui c’est difficile. Après, ce sont les aléas d’un match. C’est notre point faible, on prend trop de buts. Mais notre plus gros défaut, c’est qu’on manque de régularité. On est capable sur certains matches de poser des problèmes à n’importe quelle équipe, mais à côté de ça, on est aussi capable de passer au travers contre une équipe contre laquelle nous sommes favoris. C’est ce manque de régularité qui nous pose des soucis et qui fait que depuis un an et demi on lutte pour le maintien à chaque fois. Je pense qu’il faut une prise de conscience, que chacun soit conscient que nous ne sommes pas une équipe où un joueur va faire la différence à n’importe quel moment. Si collectivement on n’est pas au point, on va souffrir. Il faut que chacun soit conscient que ça passe par le collectif, qu’il faut être à 120%. C’est une situation compliquée. Le fait d’être un ancien, d’avoir vécu beaucoup de choses avec ce club, je reste optimiste. C’est un club qui a toujours rebondi, qui a toujours fait front quand il y avait des périodes difficiles. On reste encore confiant et lucide sur le travail qu’il y a encore à faire.»
Et pour ne rien arranger, le buteur patenté du club, Kévin Bérigaud (6 buts en 10 matches) est sorti sur blessure contre Guingamp et devra rester éloigné des terrains pendant plus d'un mois. Un coup dur. «C’est sûr qu’un joueur qui nous met six buts en dix matches est un atout pour l’équipe. En plus, il était en pleine réussite. Ce n’est pas une nouvelle rassurante. Notre force c’est notre groupe. On espère que ce sera un autre qui prendra le relais et qu’il nous donnera encore plus de forces pour avancer.» Mais qui ? Cet été, l'ETG a engagé une dizaine de recrues, mais seul le Nîmois Nicolas Bénézet donne satisfaction. «C’est un constat. Sur l’ensemble des recrues, il n'y a que Nicolas Bénézet qui s’est imposé en début de saison. Il y avait (Marco) Ruben qui était parti pour le faire, mais qui s’est blessé dès la première journée. Les recrues pour l’instant n’ont peut-être pas le rendement espéré par tout le monde, mais il y a des étrangers, des jeunes donc forcément ça peut être compliqué pour eux de débuter en Ligue et de s’affirmer rapidement. Il faut leur laisse du temps, mais si on n’en pas énormément. Je suis persuadé qu’ils vont nous apporter ce pour quoi on les a pris. Après si on continue avec des résultats comme on a en ce moment, on va être dans l’urgence. Évidemment qu’on a envie que les recrues nous apportent ce qui a pu nous manquer les saisons précédentes. Pour l’instant ce n’est pas le cas, mais je suis persuadé qu’elles vont s’imposer. On espère forcément.»
Et parmi les recrues très attendues, figure forcément le Marseillais Modou Sougou. Prêté par l'OM, l'attaquant sénégalais de 28 ans n'a été titularisé qu'à trois reprises en neuf apparitions (1 but). Un bilan peu flatteur, mais pas alarmant. «Ce n’est pas un joueur qui se met de la pression. Il a vécu six mois à Marseille avec plus de pression qu’il aura en une saison chez nous. C’est un joueur qui a des qualités, qui doit nous apporter quelque chose. Pour l’instant, il fait partie des joueurs qui ont besoin de trouver du rythme, de s’affirmer. Il récupère du temps de jeu et avec la blessure de Kévin (Bérigaud) il aura un rôle important à jouer dans les semaines à venir.» Une réponse attendue d'autant que l'un des mécènes du club, Franck Riboud a récemment menacé de retirer ses billes du club si aucune avancée n'est notable à constater. Des propos que le groupe haut-savoyard tente de minimiser. «Au niveau du groupe, ça n’a pas forcément d’impact. On essaie de ne pas trop en parler. Ce sont des choses qui nous dépassent un peu. Après, à mon niveau, c’est vrai que je suis venu pour un projet, mais après on ne maîtrise pas. Est-ce que ça va mettre un coup d’arrêt au club, au projet ? On ne sait pas. C’est assez compliqué. On est prêt à lutter pour le maintien, ce n’est pas un paramètre qui rentre en ligne de compte. On essaie déjà de faire ce qu’il faut sur le terrain.»
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