En clôture de la 26e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille s’est imposé d’une courte tête (1-0) sur la pelouse du Stade Rennais. Une très belle opération comptable pour les Olympiens qui comptent désormais neuf longueurs d’avance sur leur adversaire du soir et cinq sur l’AS Monaco et le RC Lens. Unique buteur de cette rencontre, Sead Kolasinac a brillé.
Comme un air de Ligue des Champions. Voilà ce qui se dégageait, ce dimanche soir, du Roazhon Park, terre d’accueil du choc de la 26e journée de Ligue 1 entre le Stade Rennais FC et l’Olympique de Marseille. Un duel peut-être décisif dans la course à la C1 qui a fini par tourner à l’avantage des visiteurs (0-1), dans une rencontre plutôt plaisante à suivre sans être pour autant spectaculaire.
Kolasinac en héros
Pour ce déplacement en Bretagne, Igor Tudor décidait de laisser Malinovskyi sur le banc, comme Vitinha, pour aligner Ünder et Guendouzi (décevant) en soutien de Sanchez, quand Bruno Genesio faisait confiance à un quatuor offensif composé de Doku, incertain, Toko Ekambi, Gouiri et Kalimuendo. C’est pourtant Veretout, contré par Bourigeaud, qui a allumé la première mèche de la partie (1e). Ünder a ensuite manqué de précision (9e) puis de peps (11e), avant que Mandanda ne rattrape sa petite erreur de relance en remportant son duel avec Clauss (12e). Un temps fort marseillais n’ayant pas abouti et qui aurait pu coûter cher.
Car le SRFC s’est un peu révolté, à l’image de la première tentative de Toko Ekambi (14e), suivie d’une lourde frappe de Gouiri repoussée par la transversale de Lopez (15e), qui a aussi fait le job sur un tir de Kalimuendo (29e), alors que Doku, blessé, avait dû céder sa place à Doué (26e). Au retour des vestiaires, les joueurs de l’OM ont attaqué fort et ont été récompensés. Si Mandanda est bien sorti dans les pieds de Sanchez (51e) et que Tavares, brouillon techniquement, s’est raté (54e), Kolasinac a conclu de près une combinaison d’école à trois sur un coup franc joué rapidement par Veretout avec Ünder pour surprendre les Rennais (0-1, 57e).
Marseille retrouve le sourire et se donne un peu d’air
Pas forcément de quoi brutalement réveiller les locaux. Après une nouvelle alerte bien gérée par Mandanda devant Sanchez (64e), il a fallu attendre plus de 10 minutes pour voir Toko Ekambi (76e) puis Theate (77e) trop décroiser leur tête et apporter un peu de danger dans la surface adverse.
La bonne opération de cette 26e journée de Ligue 1 dans la course à la Ligue des Champions est donc pour l’OM, qui, en plus de retrouver la victoire après deux énormes claques reçues au Vélodrome, relègue Lens et Monaco (tenus en échec ce week-end) à 4 points. Et enchaîne un 7e succès loin de ses bases en championnat. De son côté, Rennes rechute après deux succès consécutifs en Ligue 1 et voit son adversaire du soir s’envoler avec 9 points d’avance du haut de sa deuxième place.
Le classement de la Ligue 1
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L’homme du match : Sead Kolasinac (7,5) : titularisé dans la défense à trois d’Igor Tudor, le défenseur passé par les Gunners s’est d’abord montré solide face à Doku (24e). Mis sous pression par les Rennais, à l’instar de ses coéquipiers, le Bosnien aux 51 sélections a, pourtant, bien tenu son rang. Solide dans le duel et disponible sur le front de l’attaque, il est parfaitement placé pour reprendre le caviar d’Under (57e). Auteur de son 4e but en L1 cette saison, il n’a jamais baissé le pied dans ce match (12 ballons récupérés, 3 interceptions). Assurément, l’un des grands artisans du succès olympien.
Rennes
- Mandanda (4,5) : l’ancien capitaine de l’Olympique de Marseille n’a rien eu à faire lors du premier acte, si ce n’est un bel arrêt face à Clauss. Il a été toutefois plusieurs fois sollicité dans la relance de son équipe, où son jeu au pied était parfois imprécis. Sur l’ouverture du score, il est surpris comme ses partenaires par la malice des Marseillais. Rageant pour lui, puisque il n’a pas été finalement trop mis en danger ce soir.
- Spence (5) : pas mis en danger défensivement dans son couloir droit lors des 45 premières minutes, il n’a donc pas hésité à venir soutenir ses coéquipiers sur le front de l’attaque. Ses projections dans la surface adverse ont souvent été une réussite, il aurait même pu obtenir un pénalty sur l’une d’elles (10e). Sur le but de Kolasinac, il laisse le Bosnien libre tout marquage, même s’il est difficile de lui en vouloir puisque toute son équipe était à l’arrêt. À chacune de ses prises de balles, le jeune Anglais réalise des différences. Prometteur pour la suite.
- Omari (4) : très peu sollicité en première période, il a été propre dans la relance. Le franco-comorien a été précieux avec sa science du placement. La vitesse des attaquants de Marseille et notamment les appels de Sanchez lui ont cependant fait du mal. Doit encore progresser pour vraiment former une charnière solide.
- Theate (4) : comme son compère dans l’axe de la défense, il a vécu une première mi-temps plutôt calme. Il est quand même coupable d’une absence de marquage sur certaines offensives marseillaises. Face aux assauts du dauphin du PSG, il n’a pas montré une sérénité de tous les instants. À l’image d’Omari, il doit s’améliorer mais possède une belle marge de progression.
- Truffert (4) : la plupart des attaques marseillaises ont été réalisées sur son côté. Il a subi beaucoup d’appels dans son dos, laissant Tavares et Under régulièrement centrer. Comme à son habitude, il s’est montré à son avantage dans le secteur offensif. Loin d’être sa meilleur prestation avec le Stade Rennais.
- Doku (non noté) : alors qu’il n’était pas trop en réussite dans ses tentatives d’éliminations, son match a été écourté par une énième blessure (la huitième depuis son arrivée à Rennes). Remplacé par Désiré Doué (4,5) (26e), qui a montré de la personnalité dès son entrée en jeu. Repositionné dans un milieu à trois, il a permis aux Bretons d’avoir un meilleur contrôle de la possession.
- Bourigeaud (4,5) : le capitaine du Stade Rennais a d’abord joué simple pendant la première partie de la rencontre en orientant correctement le jeu de son équipe. Impliqué défensivement, sa qualité de passe reste toujours de très bonne facture. Il aurait pu être plus attentif sur le centre d’Under pour le but de Kolasinac, même si le coup tactique de l’OM était difficile à prévoir. Son aisance sur les coups de pied arrêtés a permis aux siens d’obtenir quelques situations de but. Remplacé par Lovro Majer (86e), qui a tenté sa chance dans le money-time.
- Santamaria (5) : le milieu de terrain de 27 ans a souvent été libre dans l’entrejeu, permettant à ses partenaires d’avoir régulièrement des solutions. Il a été le lien entre la défense et l’attaque du système de Bruno Genesio. Dans son rôle, il a souvent cassé des lignes. Partition trop neutre toutefois.
- Toko-Ekambi (5,5) : le joueur prêté par l’Olympique Lyonnais a été le Rennais le plus remuant en première période où il a été dans tous les bons coups. Très actif sur son côté gauche, il s’est procuré deux belles situations (13e, 31e). Sa relation avec Gouiri a été très intéressante. Avec ses dribbles, il a fait un mal fou à Tavares. Au retour des vestiaires, l’international camerounais a été moins inspiré dans ses prises de décisions. Il se procure une belle opportunité d’égaliser, mais sa tête est trop décroisée. (76e)
- Kalimuendo (3,5) : après une entame de rencontre très discrète, il a commencé à monter en puissance à partir de son occasion de but de la tête (29e). Malheureusement pour lui, il a été sevré de ballons en seconde période, où ses coéquipiers n’ont jamais réussi à le trouver dans la profondeur. Remplacé par Ibrahim Salah (73e), qui ne s’est pas caché lors de son entrée en jeu.
- Gouiri (5) : sa relation avec Toko-Ekambi a mis en difficulté l’arrière-garde phocéenne. Sa conduite de balle et sa vista ont régulièrement pris à défaut les hommes de Tudor. L’ancien Niçois aurait pu ouvrir le score, mais sa frappe puissante trouvait la barre de Lopez (15e). Son influence sur le jeu de son équipe a diminué au fil des minutes.
Marseille
- Lopez (6) : aligné dans les buts marseillais, l’Espagnol de 28 ans n’a pas vécu une première période de tout repos. Chanceux sur la frappe de Gouiri (15e), il s’est par ailleurs montré décisif sur la tête rageuse de Kalimuendo (28e) avant de sortir le grand jeu face à Toko-Ekambi (31e). Plus tranquille au retour des vestiaires malgré les quelques têtes non cadrées du Stade Rennais et une dernière tentative de Majer (90e), l’ancien portier de la Roma s’est contenté d’assurer ses relances au pied et d’intervenir proprement sur les phases arrêtées.
- Clauss (6,5) : présent dans le couloir gauche des Phocéens, l’ancien joueur du RC Lens a réalisé une prestation convaincante face au SRFC. Disponible offensivement à l’image de sa frappe repoussée par Mandanda (11e), le piston olympien a plutôt bien géré les montées de Spence et l’activité de Kalimuendo. Sans commettre d’erreurs sur le plan défensif, il s’est également avéré précieux par ses prises d’initiative dans la partie adversaire, à l’image de cette ouverture pour Sanchez qui butait finalement sur Mandanda (64e). Remplacé par Kaboré (80e).
- Kolasinac (7,5) : voir ci-dessus
- Mbemba (6,5) : homme fort de la charnière centrale de l’OM depuis le début de la saison, le numéro 99 olympien a beaucoup plus souffert qu’à l’accoutumée. Obligé de compenser les errances de Tavares et mis en difficulté par la vitesse de Toko Ekambi, il a également fait preuve d’une certaine fragilité sur le plan aérien (29e, 41e). Plus serein au retour des vestiaires, il a retrouvé ce qui faisait sa force ces derniers mois, à l’image de cette double intervention décisive dans les derniers instants (90+3e).
- Balerdi (7) : au cœur de la défense olympienne, l’Argentin de 24 ans devait se racheter après sa sortie catastrophique face à Annecy en Coupe de France. Dans une première période compliquée pour l’OM, il a su répondre présent et se montrer rassurant. Parfait dans le duel, inspiré à la récupération et bien placé pour intercepter quelques ballons dangereux, l’ex-joueur des Marsupiaux a rendu une très belle copie en terres bretonnes.
- Tavares (4) : en très grande difficulté face au PSG lors du Classique, le Portugais de 23 ans a, une nouvelle fois, sombré face aux Bretons. Trop laxiste défensivement à l’image du débordement de Truffert menant à la frappe sur la barre transversale de Gouiri (15e), il se fait également prendre dans son dos sur la tête de Kalimuendo (28e). Peu inspiré offensivement, coupable d’un déchet technique bien trop important (13 ballons perdus) et parfois incompréhensible dans ses choix, le numéro 30 de l’OM n’a vraiment pas rassuré. Plus consistant en seconde période, sa prestation reste malgré tout décevante.
- Veretout (5,5) : une nouvelle fois aligné dans l’entrejeu marseillais, l’ancien milieu de terrain de l’AS Roma a montré une belle activité en début de rencontre. Auteur de la première tentative du match (1e), il a ensuite souffert face à des Rennais volontaires et déterminés. Inspiré au moment de jouer le coup franc rapidement, il est à l’origine de l’ouverture du score marseillaise (57e). Précieux par son apport défensif (8 ballons récupérés), il a veillé à garder la cage de Pau Lopez inviolée.
- Rongier (6,5) : étincelant depuis le début de la saison, l’ancien Nantais a vécu un premier acte bien plus contrastée au Roazhon Park. Mis en difficulté face à l’intensité rennaise, il a bien tenté de donner la réplique dans l’agressivité mais a souvent subi les vagues bretonnes. Présent dans le combat, il a malgré tout tenu le milieu marseillais à flot. Fort de quelques précieux retours en seconde période, le capitaine du soir a encore tenu son rang (13 duels remportés, 7 ballons récupérés). Intelligent dans son placement, il a régulièrement compensé les brèches et devancé les milieux rennais.
- Guendouzi (3) : auteur de performances en dents de scie ces dernières semaines, le milieu de terrain phocéen retrouvait une position de numéro 8 face au Stade Rennais. Trop discret dans la construction du jeu et très peu trouvé par ses partenaires, il a malheureusement confirmé ses difficultés actuelles. Absent des débats, il est finalement remplacé à la pause par Ruslan Malinovskyi (4,5). Rapidement trouvé par les siens, le milieu offensif ukrainien a tenté d’apporter du dynamisme aux Phocéens. Peu avare d’efforts, l’ancien de la Dea a également fait preuve d’une belle activité défensive mais n’a jamais réellement pesé sur les débats.
- Sanchez (5,5) : dépité après l’élimination des siens face à Annecy, l’attaquant chilien abordait cette rencontre avec un esprit de revanche certain. Toujours aussi généreux dans l’effort, l’ancien buteur de l’Inter Milan a, malgré tout, fait preuve d’un certain déchet technique aux abords de la surface adverse. Disponible pour ses partenaires et précieux dans ses décrochages, il a été l’un des seuls à dynamiser le jeu offensif de l’OM au cours du premier acte. Plus discret après la pause et pas en réussite sur ses rares occasions (64e), il reste cependant essentiel dans l’animation offensive des siens. Remplacé par Vitinha (85e).
- Ünder (6) : sur le côté droit de l’attaque marseillaise, l’international turc (45 sélections, 15 buts) a multiplié les courses. Avec de l’envie, l’ailier phocéen a bien tenté de déborder l’arrière-garde rennaise mais a souvent vu ses intentions stoppées. Absolument pas résigné par ces échecs, il se muait finalement en passeur décisif en délivrant un superbe centre pour Kolasinac, laissé seul au second poteau (57e). Match intéressant, parfois brouillon. Remplacé par Ounahi (85e).