Bundesliga

Le Bayern Munich de Thomas Tuchel explose à tous les étages

Humilié par le Bayer Leverkusen (3-0), le Bayern Munich version Thomas Tuchel a subi une contre-performance de taille qui hypothèque clairement ses chances de remporter la Bundesliga. Le coach allemand et ses ouailles ont pris un sacré coup derrière la tête.

Par Aurélien Macedo - Victor Garlan
4 min.
Thomas Tuchel @Maxppp

Un choc au sommet qui avait de quoi faire frissonner les amoureux du ballon rond. Ce samedi se jouait sûrement l’un des tournants de la saison en Bundesliga entre le Bayer Leverkusen de Xabi Alonso et le Bayern Munich de Thomas Tuchel. Leader, le Werkself disposait alors de deux points d’avance et d’un statut d’invincible (16 victoires et 4 nuls en Bundesliga) avant de recevoir le Rekordmeister. Et si les premières minutes mettaient en évidence la formation bavaroise, le Bayer Leverkusen montait doucement en puissance pour ne jamais relâcher son étreinte sur la partie.

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Un but de Josip Stanisic, pourtant prêté par le Bayern Munich, lançait les débats (18e) avant qu’Alejandro Grimaldo (50e) double la mise. Dans les derniers instants, Jeremie Frimpong enfonçait le Rekordmeister (90e +5). Un score sans appel de 3-0 qui représente clairement la partition livrée par Leverkusen. Dominants les débats et efficace, les locaux ont dominé la rencontre de la tête et des épaules en donnant à chaque fois le coup d’accélérateur quand il le fallait. La conséquence est terrible pour le Bayern Munich. Les tenants du titre (et des 10 derniers) accusent désormais cinq points de retard à treize journées de la fin. Le premier titre de champion d’Allemagne du Bayer Leverkusen (souvent moqué pour cette raison en Neverkusen) n’est plus une option si farfelue.

Une prestation collective inquiétante

Au banc des accusés, on retrouve évidemment en première ligne Thomas Tuchel. Attendu au tournant cette saison, surtout avec ses demandes satisfaites au dernier mercato hivernal (Eric Dier et Sacha Boey), le coach allemand avait fait des choix forts en laissant sur le banc Thomas Müller et surtout Joshua Kimmich tout en optant pour un 3-4-2-1 afin de contrer le système utilisé par le Bayer Leverkusen. Cela a été un fiasco total avec une animation offensive proche du néant qui n’aura conduit qu’à un seul tir cadré sur toute la partie. Le match du champion d’Allemagne en titre peut se résumer à une domination stérile, symbolisée par des phases de possession insignifiantes qui n’ont à aucun moment déséquilibré un bloc défensif de la bande à Xabi Alonso bien compact et solidaire. L’apport des entrants n’a pas changé grand-chose car les Bavarois n’ont jamais été en mesure de créer les décalages nécessaires pour forcer le verrou adverse.

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Sans rejeter directement la faute sur son entraîneur, Thomas Müller a employé des mots forts pour mettre en exergue la faillite collective de son équipe. À ce propos, il n’a pas épargné ses coéquipiers. «Il y a bien des symptômes sur le terrain. Pour être honnête, je suis énervé. Pour citer Oliver Kahn : Ce qui manque de la part de nos joueurs, ce sont les ballons dans le jeu. Nous montrons de bien meilleures approches à l’entraînement. C’est normal de ressentir la pression, mais il faut de l’énergie et de la liberté. C’est ce qui manque dans notre jeu. Parfois, nous devons nous remettre en question, nous les joueurs. Il ne s’agit pas seulement de l’entraîneur. Nous avons beaucoup de joueurs internationaux au plus haut niveau, nous devons améliorer notre jeu», s’est exprimé l’international allemand.

Une défense bavaroise à l’agonie

Clairement au-dessus de bout en bout, le Bayer Leverkusen a excellé dans tous les compartiments du jeu, à l’inverse du Bayern Munich. En dehors de l’attaque, la défense munichoise a, elle aussi, montré ses limites à la BayArena. Quelques semaines après la prestation alarmante défensivement des hommes de Thomas Tuchel le 9 décembre dernier à Francfort, la copie globale rendue par les partenaires de Dayot Upamecano est loin d’avoir dissipé les doutes. Preuve est en sur l’ouverture du score de Josip Stanisic (prêté par le Bayern Munich au Bayer Leverkusen) où celui-ci se retrouve dénué de tout marquage au second de poteau et à tout le loisir d’ajuster son tir pour transpercer Neuer. Loin d’être également exempt de tout reproche tout au long de la partie, Eric Dier a été bien trop fébrile et ses multiples erreurs d’approximations ont causé du tord à son équipe. Que dire de Kim Min-Jae, diminué physiquement et régulièrement pris de vitesse par Nathan Tella ou encore de Sacha Boey, en souffrance face au porteur de balle.

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«Le premier but que nous avons encaissé est quelque chose que l’on ne peut normalement pas encaisser avec une défense à cinq. Cela ne peut pas arriver avec ce type de dispositif. Après la mi-temps, nous avons encaissé un but avec un une-deux qui est trop bon marché. Nous avons eu toute la semaine pour nous préparer. Nous voulions défendre très haut sur le terrain et c’est ce que nous avons fait. Je pense que nous avons réussi à le faire pendant longtemps, mais nous avons aussi pris de très mauvaises décisions, surtout après avoir gagné le ballon. Nous avons alors perdu notre confiance», a regretté Thomas Tuchel après le coup de sifflet final. En outre, le Bayern Munich va vite devoir rectifier le tir s’il souhaite entretenir l’espoir de glaner un douzième sacre de rang. Mais pour l’heure, les Bavarois ont du souci à se faire. De mauvaise augure à quelques jours d’un déplacement en Italie pour y disputer les 8es de finale de la Ligue des champions contre la Lazio de Rome.

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