Droits TV : naufrage annoncé pour le football français !

Par Josué Cassé
3 min.
Vincent Labrune, président de la LFP @Maxppp

Alors que DAZN est revenu à la charge avec une offre au rabais et que le feuilleton des droits TV n’a toujours pas livré son verdict, les clubs français peuvent redouter le pire avec des recettes divisées par trois. Explications.

Dans un peu plus d’un mois, la Ligue 1 va reprendre ses droits mais, pour l’heure, l’incertitude règne. Et pour cause. À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’élite du football français n’a toujours pas de diffuseur. Alors que le milliard d’euros a été envoyé aux oubliettes depuis un petit moment, le feuilleton des droits TV continue de faire trembler les différents présidents de clubs, s’attendant d’ores et déjà à un tarif au rabais pour la période 2024-2029. Canal+ et beIN Sports n’étant pas pressés de satisfaire les exigences de Vincent Labrune, ce dernier a pourtant récemment reçu deux nouvelles propositions…

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Vincent Labrune, plus que jamais sous pression !

Ainsi, L’Equipe et RMC Sport affirmaient, ce vendredi, que DAZN avait formulé une proposition de 375 M€ par an pour les choix 1, 2 et 4, à savoir le match du dimanche à 21h et ceux du samedi, programmés à 17h et 21h. De son côté, Warner Bros Discovery a dégainé une offre pour intégrer la chaîne de la Ligue 1 dans un bouquet Max avec des séries et d’autres contenus sportifs et ainsi avoir toutes les rencontres de la L1. Une solution qui pourrait rapporter à la LFP approximativement 600 millions d’euros par an en fonction du nombre d’abonnés. De quoi soulager les clubs français ? Rien n’est moins sûr.

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Dans son édition du jour, L’Equipe consacre ainsi une longue page à cet interminable feuilleton. L’occasion pour le quotidien français de revenir sur l’énorme menace qui pèse actuellement sur les pensionnaires de Ligue 1. En effet, en se basant sur l’offre de DAZN à 375 M€ en moyenne sur 5 ans pour 8 matches sur 9 et en incluant un autre diffuseur pour la dernière rencontre et la vente de 100 % des matches en quasi-direct, plus les 40 M€ de beIN pour la L2, la Ligue pourrait espérer obtenir entre 450 et 500 M€ environ pour la L1 et L2. Mais combien restera-t-il réellement aux clubs français ? Pas grand-chose si l’on en croit les différentes taxes prévues sur le montant final.

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200 millions d’euros à partager…

Après avoir retiré les 20 % de taxe CVC, correspondant au rattrapage des deux premières années où le fonds n’avait rien touché et s’élevant à près de 130 M€, la taxe Buffet (5 % du montant des droits), les différentes subventions versées à la Fédération (environ 14,2 M€) et aux différents syndicats joueurs (1,09 M€), entraîneurs (800 000 €), clubs (1,1 M€) et autres familles (900 000 €), la quote-part de la L2 capée actuellement à 87 M€ et les frais de fonctionnement de la LFP, il ne resterait plus que 200 M€ de droits nationaux à se partager entre les 18 écuries de Ligue 1. Si des arrangements pourraient encore intervenir, alors le conseil d’administration de la LFP a prévu de se réunir une nouvelle fois ce samedi, l’inquiétude est de mise.

Pour rappel, lors de l’exercice 2023-2024, la LFP avait distribué 413 M€ de droits nationaux aux 18 clubs de L1. Un montant permettant, par exemple, au Paris Saint-Germain de récupérer 43 M€ et au dernier un peu moins de 15. Dans le cas de figure où DAZN serait finalement choisi, le premier devrait alors toucher environ 15 M€, soit ce que les derniers gagnaient jusqu’à présent. Quant aux derniers du classement, il faudra se contenter de 5 millions d’euros, soit ce que perçoivent actuellement les pensionnaires de L2. Bref, un véritable «naufrage qui se profile» comme l’a récemment confié un président de l’élite du football français.

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