OM : Gennaro Gattuso sort du silence après le fiasco de l’Olympico annulé

Par Anas Bakhkhar
4 min.
Gennaro Gattuso sous les couleurs de l'OM @Maxppp

Présent en conférence de presse avant la réception du LOSC ce samedi soir au Vélodrome, l’entraîneur marseillais Gennaro Gattuso est revenu sur la soirée cauchemardesque de l’Olympico annulé, espérant que le club et les institutions prennent des décisions draconiennes à l’avenir.

Cela fait donc plus d’une semaine complète que l’Olympique de Marseille n’a pas foulé les terrains de Ligue 1. La raison ? Pas de trêve internationale ou une semaine sans Europe, mais un Olympico face à Lyon annulé en raison du bus visiteur caillassé durant son trajet pour rejoindre l’Orange Vélodrome. Deux membres du staff technique des Gones, dont l’entraîneur principal Fabio Grosso, avaient été blessés durant ces incidents. Cette attaque avait obligé la délégation de la Ligue et le corps arbitral à annuler cette rencontre, prévue dans un stade phocéen plein à craquer pour ce gros rendez-vous du football français, qui comptait pour la 10e journée de Ligue 1. Finalement, la LFP a fixé la nouvelle date de ce OL-OM, qui se jouera le 6 décembre prochain. En attendant, l’équipe de Gennaro Gattuso prépare sa prochaine échéance importante pour se relancer en championnat, avec la réception du LOSC ce samedi soir (21h).

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«C’est une défaite pour tout le monde…»

Néanmoins, l’entraîneur italien n’a pas hésité à revenir sur cette soirée chaotique dans l’antre du Boulevard Michelet, qui était également le théâtre d’actes racistes du parcage visiteur. «Ce match contre Lyon, c’est une défaite pour tout le monde, pour mon équipe, pour l’Olympique Lyonnais. Quand on voit des enfants pleurer au Vélodrome parce que le match n’a pas pu être joué, c’est forcément très difficile à accepter. C’est une défaite pour le football en général. Je suis triste que ce soit quelque chose qui arrive à Marseille. Cela fait un mois que je suis ici, beaucoup de personnes m’ont appelé en pensant qu’il y a tout le temps des problèmes. On travaille bien, ma famille se promène tranquillement, on vit bien ici. Je ne voudrais pas trop m’attarder sur ce qui s’est passé. C’est une défaite due à quatre ou cinq personnes qui ne sont pas des supporters du club, qui ont pris une décision irréfléchie qui nous laisse tous sans voix.»

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Toujours face aux journalistes, le champion du monde 2006 est ensuite revenu sur sa rencontre avec son compatriote et ancien coéquipier de sélection Fabio Grosso - avec qui il a remporté le Mondial allemand il y a 15 ans, et ce après sa blessure à l’œil. «Il y a eu un moment d’inquiétude, je n’avais pas vu les premières images de Fabio Grosso avec le visage ensanglanté. On pensait que ce n’était pas si grave. Je l’ai vu 1h30 après. On peut dire qu’il a eu de la chance, 15 points de suture au visage ce n’est pas anodin. (…) On s’est appelés en visio le lendemain. J’ai peu parlé avec lui juste après le match. Le lendemain, on a eu l’opportunité de discuter longuement. Je suis vraiment désolé pour lui, mais j’aurais été désolé pour quiconque. Je suis vraiment triste de comment les choses se sont passées. Avec Fabio, on a parlé de la chance qu’il a eue, à quelques centimètres près, il aurait pu perdre un œil.»

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S’inspirer de l’Angleterre pour éradiquer l’hooliganisme

Pour éviter un nouvel évènement similaire, le coach de 45 ans appelle les hautes instances du football français de s’inspirer des mesures outre-Manche pour la gestion du hooliganisme, l’Angleterre étant devenue un réel modèle européen dans le domaine. «Je pose une question à mon tour, poursuit le technicien transalpin face aux journalistes. Ce qui se passe ne se déroule pas qu’en France, mais aussi en Italie et ailleurs dans le monde. Si on pense à Thatcher (première ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990, ndlr) par rapport aux hooligans en Angleterre, ses lois avaient fonctionné. Donc je me demande pourquoi il n’y a pas de lois faites sur mesure, pourquoi on doit attendre qu’il y ait un accident. La communauté européenne a des pays qui ont peut-être déjà des mesures par rapport à ça, il faut peut-être des règles bien précises pour les matchs à haut risque. Cela pourrait aider à améliorer la situation. Il faudrait que ces supporters suivent les règles».

Également interrogé sur la tenue de l’Olympico début décembre, Gennaro Gattuso espère que cette rencontre ne se jouera pas à huis clos, le public marseillais n’ayant pas été la raison de son report. «C’est mieux que le club réponde. Je ne vais pas dire forcément tout ce que je pense, c’est mieux que ce soit le club, le président ou ses représentants qui en parlent. Cela s’est passé en dehors du stade, mais j’espère qu’on pourra jouer dans notre stade et avec nos supporters.» Les Olympiens, qui pointent à la neuvième place du championnat de France, espéreront profiter de la réception des Dogues pour se rapprocher des places européennes et relancer sa dynamique en L1, avant de se déplacer en Grèce en milieu de semaine pour affronter l’AEK Athènes en Ligue Europa. Un voyage en Hellade qui n’avait pas souri à l’OM en début de saison, avec une défaite face au Panathinaïkos en tour préliminaire de la Ligue des champions…

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