Eliminatoires CM - Europe

Equipe de France : le Parc des Princes est passé par toutes ses émotions

Entre commémorations des attentats du 13 novembre, hommages aux victimes, puis la joie d'une qualification en Coupe du monde au terme d'un feu d'artifice de buts face au Kazakhstan (8-0), le Parc des Princes a vécu une soirée pas comme les autres.

Par Maxime Barbaud
4 min.
Le Parc des Princes a vécu une très belle soirée avec les Bleus @Maxppp

La soirée promettait d'être belle. Même si les matches de qualifications pour une Coupe du monde en novembre au Parc des Princes rappellent inévitablement le choc de France-Bulgarie en 1993, ce souvenir devient de plus en plus lointain. La majeure partie des joueurs actuels de l'équipe de France n'était même pas née. Chaque génération écrit sa propre histoire, et depuis ce traumatisme d'il y a 28 ans maintenant, elle est souvent marquée en lettres d'or. Sur cette 14e qualification de suite pour une phase finale d'un grand tournoi, record national évidemment, il faut rappeler que les Bleus ont atteint près d'une fois sur trois la finale.

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Une fin de soirée en apothéose qui venait achever un moment particulier où se sont mélangés tour à tour, l'émotion, le recueillement, la joie des buts, un score et un quadruplé historique contre le Kazakhstan, et une nouvelle qualification en Coupe du monde. Car rappelons-le, ce match avait lieu un 13 novembre, 6 ans après les attentats de Saint-Denis et de Paris qui ont fait 131 victimes et des centaines de blessés. C'est la première fois que les Bleus retrouvaient cette date symbolique, eux qui affrontaient l'Allemagne lors de cette funeste soirée de 2015.

Les hommages se sont multipliés

C'est donc au Parc des Princes qu'est revenue la lourde charge de commémorer cette date tragique. Sous l'œil d'une banderole «13.11.15 Fluctuat nec mergitur» installée en tribune Auteuil, il y a d'abord eu cette Marseillaise terminée a cappella par les 45 000 spectateurs, puis cette minute de silence presque parfaitement respectée par un stade à guichet fermé. Le public ne s'y est pas trompé. Ce n'est pas tous les jours que le Parc, autrefois enceinte attitrée de l'équipe de France, reçoit l'équipe nationale. C'était même la première fois depuis novembre 2013 et une victoire en amicale contre l'Australie 6-0. Déjà une correction.

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Au quart d'heure de jeu, alors que les Bleus avaient déjà pris deux buts d'avance grâce à Mbappé, les Irrésistibles Français ont déployé à leur tour une banderole, «A nos 131 étoiles du 13 novembre», accompagnée par les flashs de téléphone des spectateurs. Une nouvelle Marseillaise démarre, suivie d'applaudissements. Ce fut au tour d'Antoine Griezmann, brassard blanc autour du bras comme ses coéquipiers, de rendre hommage aux victimes. Buteur sur penalty, il célébrait son but avec beaucoup de retenue, soulevant simplement son t-shirt sur lequel était sobrement inscrit «13/11/15». L'attaquant de l'Atlético de Madrid a lui-même été directement impacté par ces attentats puisque sa sœur, sortie indemne, se trouvait au Bataclan ce soir-là.

Deschamps : «On a ce devoir de mémoire»

«On ne peut pas oublier. C'est une trace indélébile et encore plus pour les familles qui ont perdu des êtres chers. Plus jamais ça, martelait Didier Deschamps en conférence de presse après cette rencontre. On a ce devoir de mémoire, cette Marseillaise fabuleuse, a cappella... c'est un moment d'émotion, de souvenir, de silence, ce qui n'a pas empêché après d'avoir de la joie. On a fait en sorte de ne pas faire de choses qui auraient pu choquer, dans la retenue.» Dont acte.

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Après ces instants lourds mais nécessaires, la soirée s'est conclue sur une note plus joyeuse. Ce 8-0, plus gros succès des Bleus au 21e siècle à égalité avec la Jamaïque (en juin 2014), assorti d'un Mbappé quatre fois buteur (une première en sélection depuis 1958), venait valider le ticket du champion du monde en titre pour le Qatar dans un an. Les joueurs de l'équipe de France ont fêté cela avec le public, offrant un intense tour d'honneur digne des grandes occasions. Et puis, c'est aussi le 25e match consécutif sans défaite pour les Bleus, qui peuvent aller chercher leur record de 27 (entre 1994 et 1999) lors de la prochaine trêve internationale au printemps. Mais d'abord, il faudra être concentré en Finlande mardi soir, malgré le manque d'enjeu, pour prolonger cette douce euphorie.

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