Le terrible constat de la Belgique sur sa génération dorée...
Battus par l'équipe de France en demi-finale de Ligue des Nations (3-2) après une élimination prématurée lors de l'Euro 2020, contre l'Italie (2-1), les Diables Rouges peinent à ramener un premier trophée majeur en Belgique. La génération dorée commence à prendre de l'âge et la méthode Roberto Martinez semble arriver à bout de force.
Encore une fois, la Belgique a échoué. Après un échec face au Pays de Galles à l'Euro 2016, une défaite amère contre la France au Mondial 2018 et l'Italie à l'Euro 2020, les Diables Rouges ont terminé quatrième de la Ligue des Nations, derrière l'Italie, l'Espagne et la France. «Je trouve quand même très cruel de perdre ce match comme ça, à la 90e minute, vu la première période qu'on a réalisée, qui était de très grande qualité. C'est vraiment très dur», expliquait Roberto Martinez après la défaite face aux Bleus, en conférence de presse.
Car après une première période prometteuse contre la France, la Belgique s'est effondrée au fil de la rencontre et a rapidement redonné de l'espoir aux tricolores. Une situation qui n'étonne pas plus que cela le public belge. La faute notamment à une tactique trop prévisible et trop conservatrice, selon la presse locale. Depuis le départ de Kompany, Fellaini, Nainggolan et Dembélé, le 3-5-2 de Roberto Martinez s'essouffle de compétition en compétition avec notamment un pressing adverse qui a souvent mis à mal les Belges sur ce Final Four.
Roberto Martinez sous le feu des critiques
Le sélectionneur national devra justifier son choix pour avoir préféré Tielemans à Vanaken car le joueur de Leicester a déçu. «Il a perdu une quantité incroyable de balles. Il n'était pas seul. Castagne a peu contribué et en défense Alderweireld a de plus en plus de mal à suivre», précise le média Het Niewsbald. «Il n'y avait pratiquement pas de possession. Ils ont même manipulé le ballon maladroitement, ce qui a permis aux Français de créer très facilement des opportunités et de remporter la victoire».
Et la défaite lors du match pour la troisième place, contre l'Italie (2-1), n'arrange rien. Les choix tactiques de Martinez, qui ne prendrait que trop peu de risque, ont notamment été décriés en raison de l'absence de De Ketelaere au milieu de terrain, trop peu utilisé en sélection et celle de Lukebakio, souvent oublié au profit de Batshuayi en attaque. «C’est indéniable, Roberto Martinez doit se réinventer, sortir ses joueurs d’une certaine zone de confort, revoir peut-être le système et rafraichir le noyau», précise 7sur7.
Une génération dorée en déclin ?
Eden Hazard, qui avait notamment fait vivre une soirée cauchemardesque à Benjamin Pavard en demi-finale du Mondial russe, peine à reproduire ses différences et manque encore de retrouver son meilleur niveau. Dans ce Final Four, le Madrilène n'a disputé que 67 minutes, avant de sortir face aux Bleus, dans une seconde période où il a semblé être cramé. Le cas Kevin De Bruyne fait également parler. Véritable star des Diables Rouges, il ne semble pas aussi bien mis en lumière que dans le système établi par Pep Guardiola à Manchester City.
«Roberto Martinez est très conservateur. Il n'y a pas vraiment de polémique sur ses sélections car il y avait des blessés comme Jérémy Doku et Zinho Vanheusden, un défenseur très prometteur. Mais il reste persuadé que le 3-5-2 est le meilleur schéma tactique. Il faudrait essayer d'autres schémas. Plus De Bruyne touche de ballons, plus la Belgique est forte. Je le verrais bien jouer plus bas, avec un autre attaquant devant lui», précise Guillaume Raedts, journaliste à Le Soir.
«On se dit que la chance de la Belgique est passée»
Cependant, la Belgique est proche de se qualifier pour le prochain Mondial 2022, au Qatar. Roberto Martinez, sous contrat jusqu'à cette compétition, devrait donc être conservé, mais les ambitions semblent beaucoup plus réservées que lors de la précédente Coupe du monde, où la Belgique rêvait d'aller au bout pour remporter son premier sacre tant attendu.
«Beaucoup de joueurs devraient quitter la sélection après la CDM. Ce n'est pas impossible qu'Eden Hazard en fasse partie. On ne sait pas non plus si De Bruyne, Courtois et Lukaku continueront à long terme. Je pense qu'on ira clairement plus dans les prochains tournois pour espérer un trophée. On se dit que la chance de la Belgique est passée, si on avait eu le Lukaku d'aujourd'hui en 2018... cela aurait été autre chose, ajoute Guillaume Raedts. Mais on a beaucoup d'espoirs en Doku, Vanheusden, de Ketelaere et Lokonga et nous avons tout de même une bonne équipe actuelle». La Coupe du monde 2022 semble donc être la dernière chance pour cette génération dorée...
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