Espagne : Luis de la Fuente a fait mentir tout le monde

Par Max Franco Sanchez
3 min.
Rodri et Luis de la Fuente discutent pendant un match de l'Euro 2024 @Maxppp

Loin de faire l’unanimité de l’autre côté des Pyrénées avant le coup d’envoi de cet Euro, Luis de la Fuente est en train de faire taire ses détracteurs.

Pas grand monde n’attendait l’Espagne à ce niveau pendant cet Euro 2024. À commencer par les fans espagnols. Mais la bande de Rodri et de Lamine Yamal est clairement la bonne surprise de ce championnat d’Europe des Nations, plutôt pauvre en spectacle et pendant lequel les autres nations déçoivent un peu. À l’exception de l’Allemagne justement, le rival de la Roja en quarts. Si les exploits des deux joueurs cités ci-dessus ou de Nico Williams et de Pedri ont régalé tout le monde, il y a un homme qui, dans l’ombre, est en train de faire taire tout le monde et de s’offrir une petite vengeance. C’est Luis de la Fuente, le sélectionneur.

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Effectivement, avant le début de l’Euro, il était très critiqué. Certes, il avait remporté la Ligue des Nations, mais ce n’était pas suffisant pour beaucoup de fans, peut-être un peu biaisés par cette étiquette d’homme de main de Luis Rubiales, l’ancien président de la Fédération qui a trempé dans toute sorte de scandales et qui n’était pas vraiment apprécié. Proche du patron déchu de la RFEF, Luis de la Fuente avait aussi été repris de volée par l’opinion publique lorsqu’il avait applaudi son président lors d’une assemblée en août dernier. Rubiales se justifiait de diverses accusations dont le fameux bisou à la joueuse Jenni Hermoso, et les applaudissements de De la Fuente avaient pratiquement fait autant parler si ce n’est plus que le discours en lui-même.

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Des choix forts et payants

Au-delà de ce côté un peu polémique, sa nomination n’avait déjà pas été accueillie avec grand enthousiasme. Avec une expérience dans les divisions inférieures de l’Athletic et son étape à la tête des espoirs (2018-2022) comme principal fait marquant de sa carrière de coach, remportant tout de même un Euro Espoirs en 2019, il n’avait pas un CV spécialement flamboyant, la soixantaine déjà franchie. Très peu d’observateurs voyaient en lui l’homme capable de remettre la Roja sur le droit chemin, après un nouvel échec lors du Mondial 2022 sous Luis Enrique et un contenu proposé particulièrement décevant. Aujourd’hui, force est de constater que l’Espagne n’avait plus aussi bien joué depuis la golden era 2008-2012. LDLF a réussi à créer un groupe très compétitif et aligner une équipe qui est très bien rodée, donnant l’impression de jouer ensemble depuis des années, alors qu’au final, très peu de joueurs ont de l’expérience commune avant cet Euro.

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Mais surtout, il ne s’est pas contenté d’aligner un onze en plaçant les meilleurs joueurs disponibles à leur poste. Il a fait des choix forts. Très forts pour certains. Cucurella à gauche en est un très bel exemple, alors que la logique aurait plutôt voulu qu’Alejandro Grimaldo, exceptionnel à Leverkusen, soit le titulaire. Cas de figure similaire pour Fabian Ruiz, un de ses grands paris, ou même pour Alvaro Morata, dont le pressing et le jeu en pivot sont précieux pour l’équipe. Il a misé sur des profils précis plus que sur une ligne de stats de la saison, et c’est réussi. Aujourd’hui, personne en Espagne ne critique ses décisions et ne remet en question sa légitimité ou sa crédibilité pour endosser ce costume pourtant dur à porter de sélectionneur national. Homme assez discret et tranquille publiquement et en interne, il peut être le grand gagnant de cet Euro côté espagnol, devant même des joueurs comme Nico Williams ou Lamine Yamal qui avaient déjà une belle cote et étaient acclamés par la critique. Même si le parcours ibérique venait à s’arrêter en quarts face à la formation germanique, Luis de la Fuente a gagné le respect de son peuple et le droit de préparer ce Mondial 2026 avec des rêves plein la tête…

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