FC Barcelone : Kevin-Prince Boateng, sur les traces d’Henrik Larsson

Etre attaquant de pointe au FC Barcelone, ce n'est jamais facile. Et ça, un bon paquet de joueurs passés par le club catalan le savent, à l'image de Paco Alcacer et de Munir El Haddad pour citer les exemples les plus récents. La concurrence est féroce, avec un Luis Suarez légitimement indéboulonnable, et le style de jeu de l'équipe fait qu'il faut avoir certaines caractéristiques pour réussir à bien entrer dans le moule. Il faut par exemple être en mesure de combiner dans les petits espaces avec des joueurs du talent de Lionel Messi ou de Jordi Alba, ou encore savoir décrocher pour participer occasionnellement au jeu. Il faut donc être bien plus qu'un simple finisseur pour espérer avoir une chance. Cet hiver, la direction catalane a estimé que l'attaquant qui correspond le mieux aux besoins de l'équipe n'était autre que Kevin-Prince Boateng, qui arrive en prêt de Sassuolo avec une option d'achat estimée à 8 millions d'euros.

Ayant de l'expérience au plus haut niveau, peu cher, il correspond sur le papier à ce que cherchait le leader du championnat espagnol. Mais qu'est-ce qu'on va demander à Kevin-Prince Boateng à Barcelone ? Premièrement, de prendre son mal en patience. Logiquement, il sera le remplaçant attitré de Luis Suarez, qui démarre la quasi-intégralité des rencontres et les termine même la plupart du temps. Il devra donc probablement se contenter d'entrées en jeu - et cela reste à voir puisque des joueurs comme Philippe Coutinho sont devant dans la hiérarchie - et des rencontres pas forcément importantes de championnat, celles programmées pour avant les rencontres de Ligue des Champions notamment. Il devra donc soulager le goleador uruguayen et servir de révulsif lorsqu'il entrera en jeu.

Il a déjà joué dans des systèmes similaires à ceux du Barça

Forcément, des questions se posent sur sa comptabilité avec le style Barça. Déjà, pour commencer, ce n'est pas un attaquant de pointe naturel. Pendant la plupart de sa carrière, c'est dans l'entrejeu qu'il a évolué, et c'est à son arrivée à Las Palmas en 2016 que Quique Setién, à l'époque coach des Canariens, en a fait un faux numéro 9. Le tacticien - fan de Johan Cruyff - avait notamment senti la capacité qu'avait le Ghanéen à bouger dans la surface rivale, en arrivant souvent depuis la deuxième ligne, en plus de sa bonne qualité de frappe et de son sang froid. En plus de sa capacité à combiner avec les autres joueurs de l'équipe qu'étaient Jonathan Viera, Roque Mesa ou Tana par exemple, qui, en termes de profil, se rapprochent du portrait robot du joueur barcelonais. Il termine la saison à 10 réalisations. L'expérience s'avère aussi plutôt concluante du côté de Sassuolo, où il occupe un rôle similaire, sous les rôles de Roberto De Zerbi, autre coach dont la philosophie s'approche beaucoup de ce qui se fait à Barcelone. Kevin-Prince Boateng n'arrive donc clairement pas en terrain inconnu : il connaît le poste et a fait ses preuves dans des équipes pratiquant un football similaire à celui du Barça.

À Barcelone, forcément, on fait très vite la comparaison avec Henrik Larsson. Le buteur suédois n'était resté que deux saisons à Barcelone, entre 2004 et 2006, mais a clairement laissé de bons souvenirs dans les mémoires des Culés. Dans une équipe où la position de finisseur était réservée à Samuel Eto'o, le Suédois, déjà en fin de carrière à l'époque, a su se contenter de ce rôle d'attaquant remplaçant. Après une première saison marquée par une grosse blessure, son exercice 2005/2006, à 34 ans, a été particulièrement brillant, inscrivant 14 buts en 28 matchs de Liga, dont seulement 14 titularisations. Il a même été décisif lors de la finale de Ligue des Champions 2006 remportée face à Arsenal, entrant en jeu et signant les deux passes décisives pour Eto'o et Belletti. Nul doute que Kevin-Prince Boateng rêve de faire aussi bien que lui !