Ligue des Champions : Brahim Diaz, la pépite qui a frustré Pep Guardiola
Avant de devenir international marocain, homme fort de Carlo Ancelotti au Real Madrid et jeune joueur en progression à l’AC Milan, Brahim Diaz était l’un des très grands espoirs de Manchester City. Avec Jadon Sancho et Phil Foden, le milieu offensif incarnait la relève mais son temps de jeu trop maigrichon en équipe première lui a donné des envies d’ailleurs. Aux grands regrets de Pep Guardiola.
Il a déjà 24 ans et commence seulement à faire son trou au Real Madrid. Voilà bientôt presque une décennie qu’on entend parler du néo-international marocain. Avant d’enflammer le Santiago-Bernabéu, le milieu offensif a longtemps fourbi ses armes à Manchester City. Il sera de retour dans un Etihad Stadium qu’il connait bien pour y avoir évolué entre l’été 2016 et l’hiver 2019 (15 apparitions, 2 buts). En deux ans et demi en Angleterre, il aura surtout connu les équipes de jeunes. La base d’une frustration, qui, en dépit des recommandations de Pep Guardiola et de son très jeune âge, aboutira à son départ vers la Casa Blanca.
«J’espère qu’il pourra profiter des minutes qu’il veut là-bas et qu’il n’a pas pu avoir récemment pour beaucoup de raisons. Les jeunes gagnent leurs opportunités sur le terrain, mais regardez les grands clubs… Combien de jeunes ont-ils dans leur effectif ? Aujourd’hui, il y a des gens de 16 ou 17 ans qui veulent une place en équipe première et jouer 40 matchs. Et ça, c’est très compliqué», expliquait, dépité, le coach espagnol en janvier 2019 alors qu’il avait accordé trois apparitions au joueur depuis le début de cette saison-là. Insuffisant aux yeux de celui qui était considéré comme un très grand espoir. C’est l’intérêt du club qui a primé.
Un départ à 17 M€ au Real Madrid
«Ce qu’on veut et qu’on propose, c’est qu’ils soient avec nous, qu’ils s’entraînent, se forment et gagnent leur opportunité. Je souhaite le meilleur à Brahim, c’est un bon gars.» Bien sûr les Skyblues n’ont pas tout perdu dans cette affaire. Diaz a été vendu pour 17 M€, lui qui avait très peu d’expérience au niveau professionnel. Il était arrivé en formation en 2014 en provenance de Malaga contre 350 000 euros. Mais plus que l’intérêt financier, c’est l’intérêt sportif qui a déçu tout un club. Celui qui était alors international espagnol dans différentes catégories d’âge (U17, puis U19 et U21) incarnait la relève avec Jadon Sancho et Phil Foden.
Les trois offensifs ont marché sur les catégories de jeunes avant de prendre des chemins différents au moment du passage en équipe première. Un seul d’entre eux, Foden, est parvenu à tirer son épingle du jeu et avoir sa chance sur la durée. L’Anglais est même devenu l’un des éléments majeurs de Pep Guardiola. Les deux autres, face au manque d’opportunités immédiates, ont préféré s’en aller. Sancho et Diaz ont alors connu des fortunes diverses. L’Anglais est parti du côté du Borussia Dortmund où il s’est immédiatement illustré, avant de connaître la page quasi blanche depuis son départ pour Manchester United.
Sauvé par des prêts à l’AC Milan
Pour le nouvel international marocain, le chemin a été inverse. Ses premiers mois à Madrid sont difficiles. Il ne joue pas beaucoup plus qu’en Angleterre malgré une bonne fin de saison. Des promesses vites oubliées l’exercice suivant où il disparaît complètement. Sur la pente descendante, le Real l’envoie en prêt à l’AC Milan. Cette décision l’a sans doute sauvé pour le plus haut niveau. Sans être un incontournable de Stefano Pioli, le milieu offensif joue régulièrement et convainc les Rossoneri de prolonger son prêt de deux années supplémentaires durant lesquelles il remporte la Serie A (2022) et devient indiscutable (124 matchs, 18 buts, 15 passes décisives).
Le train madrilène passe une seconde fois, et Brahim Diaz ne manque pas l’arrêt. Malgré une concurrence encore plus accrue qu’en Lombardie, le milieu offensif s’accroche. Il répond présent quand Carlo Ancelotti lui donne sa chance. Il n’a certes que le 15e temps de jeu de l’effectif (36 rencontres, 9 buts et 5 passes décisives) mais joue de plus en plus. «Il commence à devenir la pépite qu’on nous a annoncée à son arrivée tout jeune à Manchester City», confirme Samir Nasri sur le plateau de Canal Plus au soir de la victoire en 8e de finale aller contre le RB Leipzig où Diaz aura été l’auteur de la seule merveille du match.
L’heure des retrouvailles à l’Etihad Stadium
Cette fois, le joueur de 24 ans est bien lancé. Il devient même international marocain au grand dam de l’Espagne. Désormais et à l’heure de retrouver Manchester City en quart de finale retour de Ligue des Champions, l’enjeu pour lui est de s’affirmer chez les Merengues où il est sous contrat jusqu’en 2027 avec l’un des plus petits salaires de l’effectif. « Des négociations pour une prolongation ? Non, rien, il n’y en a pas… expliquait l’intéressé le mois dernier. Je profite pleinement de cette opportunité et, bien sûr, je veux rester de nombreuses années ici. Je me sens aimé par les fans. » Un amour qui serait encore plus grand s’il venait à éliminer son ancien club.
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