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CAN 2023, Maroc - RDC : les coulisses d’une fin de match chaotique !

Ce dimanche, en début d’après-midi, le Maroc et la RDC se sont quittés sur un match nul (1-1). Mais au coup de sifflet final, une bagarre a éclaté entre les deux équipes jusque dans les vestiaires.

Par Hanif Ben Berkane
5 min.
Walid Regragui sur le banc du Maroc @Maxppp

C’était un match très attendu pour les deux équipes. Le Maroc, demi-finaliste de la dernière Coupe du Monde, disputait son premier vrai test dans cette CAN face à la RDC. Après avoir dominé la Tanzanie, les Lions de l’Atlas voulaient assurer la qualification. Mais ce n’était clairement pas simple face à une équipe congolaise très solide. Dans des conditions difficiles (match à 14h, 35 degrés), les deux équipes ont livré une bataille physique et surtout mentale. Et après la rencontre et ce match nul (1-1), les nerfs ont complètement lâché. Cela a commencé après une altercation entre Chancel Mbemba et Walid Regragui. Le sélectionneur marocain avait reproché au défenseur de l’OM de ne pas le regarder au moment de lui serrer la main. Mbemba, qui avait été très nerveux sur la fin de ce match, a ainsi craqué et répondu sèchement à l’entraineur marocain.

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Forcément, dans un match tendu, cette brouille a fait vriller les deux équipes qui ont commencé à régler leur compte au coup de sifflet final. Les débordements se sont poursuivis dans les couloirs du stade Laurent Pokou où les images montraient les deux équipes sprintant pour séparer certains joueurs. Alors, dans le flou de cette situation, on attendait quelques explications en conférence de presse. Walid Regragui s’est ainsi présenté après la rencontre tout sourire, et nettement moins tendu qu’en fin de match. Le sélectionneur marocain a d’abord souhaité éclaircir les choses. «Je n’ai rien à dire sur ça. J’ai beaucoup de respect pour Chancel Mbemba. Peut-être que c’est l’adrénaline qui l’a fait répondre comme ça. Il n’y a pas de soucis. On n’a pas donné une belle image, ni nous, ni la RDC. C’est ce que je regrette. Avec la chaleur, la tension a augmenté. Il n’y a aucun soucis», a lancé Regragui.

Walid Regragui et Sébastien Desabre calment les choses

Un discours finalement partagé de manière très calme par son collègue Sébastien Desabre, coach de la RDC qui a aussi calmé les choses. «Ce sont des matches, il ne faut pas se plaindre d’avoir des matches comme ça à la CAN. Il fait très chaud, à un moment donné… sur le banc, on est déjà fatigué, alors les joueurs… Mbemba c’est quelqu’un d’extraordinaire. Il y a eu un peu de frustration des deux côtés. Il ne faut même pas relever ces points-là. On est dans la communauté du football professionnel. Ce sont des matches d’hommes donc c’est normal. C’est ça qui est beau. Il y a eu des tensions, c’est redescendu, on souhaite beaucoup de chances au Maroc pour la suite», a expliqué Desabre. Le coach de la RDC a également salué la prestation des siens. «On a tenu tête à la meilleure équipe d’Afrique. On a des regrets sur le but qu’on prend tôt dans la rencontre. Je suis fier de l’intensité que mes joueurs ont mis. On a montré de belles choses.»

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De son côté, Walid Regragui n’a pas hésité à livrer une analyse assez honnête de la prestation des siens. S’il n’a pas souhaité tomber dans la dramaturgie alors que son équipe est bien partie pour se qualifier, il a tout de même insisté sur les manques de son équipe. « On a peut-être un peu trop respecté notre adversaire. On a bien débuté le match. Après est-ce que c’est physique ou mental… c’est un peu de tout. Il a fait très chaud. La RDC n’avait plus rien à perdre à un moment, on a essayé d’apporter de la fraîcheur, mais on a craqué à la fin. On va se satisfaire du résultat. Du fait qu’on est invaincu et qu’on a notre destin en main pour terminer premier, c’était ce qui nous intéressait. On a perdu beaucoup d’énergie, mais on va beaucoup progresser avec ce match. On n’a pas su le gérer comme je l’espérais», a-t-il lancé avant d’enchaîner.

Walid Regragui assume

«Aujourd’hui, on ne peut pas être satisfait. À un moment, physiquement, on a plongé. On n’arrivait plus à subir alors que c’était notre force au Mondial. On a perdu beaucoup de ballons, on n’a pas su contrôler la profondeur. Est-ce que c’est la fatigue et la chaleur ? Ce n’est pas tout. On aura plus de matches à 14h, donc ça va. Il faut être satisfait, ils ont attaqué à plusieurs, n’ont pas lâché, ils ont mérité ce nul. Il faut être honnête, mais maintenant, on peut mieux faire. On doit vite penser à la Zambie. On a été moyen, on va l’assumer. On est une grande équipe. Même quand on est mauvais, il faut savoir pas perdre, c’est ce que je leur dit. On va apprendre, vite oublier et passer à autre chose. Mais il faut féliciter la RDC». Enfin, l’ancien coach du Wydad Casablanca a aussi évoqué ses décisions dans cette rencontre.

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Il a notamment tardé avant de sortir Hakim Ziyech qui semblait cramé physiquement et aurait aimé que les entrants permettent une meilleure gestion de la rencontre. «Vous me connaissez, je prends la responsabilité du résultat. Les changements auraient pu être meilleurs peut-être. Les joueurs n’ont pas triché, ils sont motivés, je félicite l’équipe pour ça. Sûrement que mes choix ont été mauvais, moi aussi, il faut vite que je récupère de ce match. La compétition est longue, mais on est préparé pour voir plus loin. On ne va pas se cacher, on n’a pas été à notre meilleur niveau. » Une honnêteté à saluer de la part du sélectionneur marocain qui veut donc déjà se tourner vers la rencontre face à la Zambie mercredi soir. Le Maroc a son destin en main, mais devra vite oublier cette fin de match chaotique. La RDC, elle, a joué son rôle et peut croire à la qualification dans ce groupe.

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