Ligue des Champions

FIFA, UEFA : Michel Platini tire à balles réelles contre Gianni Infantino et Aleksander Čeferin

Ancien président de l'UEFA désormais en retrait après avoir connu des problèmes judiciaires, Michel Platini reste un suiveur assidu du monde du football. Loin d'abandonner le sport qui l'a révélé en tant que joueur et qu'il a légiféré en tant que dirigeant, l'ancien joueur de l'AS Nancy-Lorraine et de l'AS Saint-Étienne dresse un regard critique envers les institutions que sont la FIFA et l'UEFA. Son successeur Aleksander Čeferin en prend pour son grade mais Gianni Infantino, le président de la FIFA, est le plus durement critiqué par le vainqueur de l'Euro 1984.

Par Aurélien Macedo
3 min.
Michel Platini avec Gianni Infantino @Maxppp

Monument du football français vainqueur de l'Euro 1984 et Ballon d'Or 1983, 1984 et 1985, Michel Platini (66 ans) et l'une des plus grandes légendes du football. Troquant le costume de joueur pour celui de sélectionneur de la France (1988-1992) puis celui de dirigeant, il a pris la tête de l'UEFA le 26 janvier 2007. Initiant certaines réformes, il a pris en main l'organisme gérant le football européen jusqu'à son départ le 8 octobre 2015. Perdant son poste suite à une affaire judiciaire, il a été privé de toute activité footballistique pendant 8 ans avant que sa sanction soit réduite à 6 ans puis 4 ans. Loin des instances du football désormais, Michel Platini reste toujours un grand amoureux de ce sport et y garde un œil attentif. Interrogé dans la revue de l'After Foot, l'émission de radio diffusée sur les ondes de RMC, il a dressé un constat sur son successeur Aleksander Čeferin mais aussi sur Gianni Infantino le président de la FIFA avec qui il a collaboré à l'UEFA du temps de sa présidence.

La suite après cette publicité

Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne garde pas le dirigeant italo-suisse en odeur de sainteté. Michel Platini a notamment critiqué la politique de Gianni Infantino qui souhaite réformer le football pour des raisons purement économiques selon lui : «regarde ce que fait Infantino depuis qu'il est arrivé. Pourquoi la Coupe du monde à 48 ? C'est plus de matchs, plus d'argent. Et la Coupe du monde tous les deux ans? C'est plus de matchs, plus d'argent. La Super League, puisqu'il est à l'origine de la Super League, c'est pareil, plus de matchs, plus d'argent pour les clubs. Infantino, je le connais, il a été mon assistant pendant dix ans...» Proche de l'Arabie Saoudite qui est d'ailleurs un pays favorable au passage à une Coupe du monde tous les deux ans, Gianni Infantino est vu d'un mauvais œil par Michel Platini qui ne s'est pas arrêté là.

Aleksander Čeferin pas épargné

L'ancien joueur de la Juventus a mis en avant la grosse différence entre lui et Gianni Infantino, l'amour du ballon. Selon Michel Platini, le président de la FIFA est bien loin de ces préoccupations : «regarde Infantino jouer au football, c'est une catastrophe, il ne sait même pas taper dans un ballon. Est-ce que ça l'intéresse, le foot ? Voilà, j'ai évolué dans ce monde pendant vingt ans [...] Le grand refrain d'Infantino quand il était à l'UEFA, c'était «Fuck la FIFA, fuck la FIFA». Maintenant qu'il en est le patron, c'est «Fuck l'UEFA, fuck l'UEFA».» Affirmant bien fort ses idées, Michel Platini ne s'est pas contenté de critiquer celui qui a longtemps été "l'homme des tirages au sort". Ainsi, le Lorrain est revenu sur le travail d'Aleksander Čeferin. Là aussi, les propos ont été assez fermes au moment de juger le Slovène.

La suite après cette publicité

Michel Platini estime d'ailleurs qu'Aleksander Čeferin a eu beaucoup de chance lors de la crise provoquée par la Super League. Totalement remis en cause par les clubs, il n'aurait pas pu gérer la situation sans des appuis extérieurs comme le met en avant Michel Platini. Ce dernier l'a d'ailleurs conseillé et lui demande de revoir sa copie : «à cause de Ceferin, les grands clubs européens ne veulent plus de l'UEFA, donc il ferait mieux de se remettre en question. Sa gestion a été catastrophique. Dans le dossier Super League, il a été sauvé par les gouvernements et les supporters, sinon, il était foutu.» Convaincu qu'il n'aurait pas subi pareille fronde, Michel Platini confirme un peu plus qu'il est une personnalité avec des idées fortes et qu'il reste toujours aussi impliqué émotionnellement par le football.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier