Info FM, Julien Fabri : «Si ça peut se faire à l’OM, ce serait vraiment l’idéal»

Joueur de l'équipe réserve de l'Olympique de Marseille, Julien Fabri (22 ans) n'a toujours pas évolué au sein de l'équipe première phocéenne. L'été dernier, ce dernier a donc choisi de s'exiler à Bourg-Péronnas pour grappiller du temps de jeu. Une première au niveau professionnel pour ce produit de la formation marseillaise. Titulaire et auteur de 30 matches de L2, Fabri ne regrette pas son choix. Protégé de l'agent Yvan Le Mée, le natif de Marseille est revenu sur son expérience dans l'Ain.

Quel bilan tirez-vous de votre première saison en Ligue 2 avec Bourg-Péronnas ?

« C'était une saison plutôt positive pour moi. J'étais parti dans l'esprit d'avoir du temps de jeu au niveau professionnel. Jusque-là je ne jouais qu'avec la réserve de l'OM. J'ai fait 32 matches en Ligue 2 avec Bourg. C’est positif, surtout qu'on a fait une bonne saison. Dans l'ensemble, ça été une très bonne saison pour moi. J'étais impatient de découvrir ce monde-là parce que je me posais des questions. J'ai toujours évolué au niveau amateur donc j'étais impatient de découvrir le monde pro, de voir ce que ça donnait. Ça m'a immédiatement plu. Le fait de jouer dans des grands stades avec du monde, à un niveau plus élevé. Je suis content d'avoir franchi ce palier. »

Quelles sont les différences notables qui vous ont sauté aux yeux ?

« C'est différent à tout point de vue, surtout au niveau de l'engagement physique. Il faut être prêt physiquement pour prétendre à jouer à ce niveau, surtout à mon poste où les attaquants ne font pas de cadeau et vous rentrent dedans. Si on n'arrive pas à s'imposer, on se fait vite manger. »

Bourg-Péronnas a, un temps, trusté les premières places du classement de L2. Vous avez cru à la montée à un moment donné ?

« Non, on prenait ça un peu à la rigolade. On n'a jamais pensé nous trouver à ce niveau-là. On n'a jamais vraiment pensé à la montée parce qu'on savait que le chemin allait être long, qu'on allait avoir des passages un peu plus compliqués durant la saison, ce qui s'est un peu confirmé par la suite. On est quand même fier de figurer en haut du championnat. Je sais qu'il n'y a pas beaucoup de monde qui nous attendait là. »

Un objectif : repartir une saison en prêt

Avant de partir à Bourg, avez-vous échangé avec le staff de l'OM pour qu'il vous donne quelques conseils ?

« J'avais un peu parlé avec Stéphane Cassard, l'entraîneur des gardiens. Il m'a dit qu'il voulait que je parte pour que j'aie du temps de jeu. Il ne m'a pas spécialement parlé du niveau, mais m'a dit que je devais avoir confiance en mes qualités, que si je faisais tout pour être bon ça allait passer sans souci. Ça m'a aidé quand je suis parti et ça s'est confirmé durant la saison. Stéphane regardait les matches le plus souvent possible. Il m'appelait régulièrement pour faire le point, il m'envoyait des textos pour me féliciter quand je faisais de bons matches, mais aussi quand je n'étais pas bon. C'était un bon suivi. À mon retour, je l'ai eu. Il était content de ce que j'avais fait pour une première saison à ce niveau, mais qu'il fallait confirmer la saison qui vient. »

Vous semblez visiblement ravis de votre première expérience en L2. Quelles sont vos attentes pour le prochain exercice ?

« Pour l'instant je ne sais pas trop. Je sors d'une saison pleine en Ligue 2. À mon âge, j'ai envie de jouer. Ce que j'aimerais, c'est refaire une saison pleine, enchaîner pour encore franchir un palier. Où ? Je ne sais pas parce que je suis encore un peu dans le flou. Ce qui est sûr c'est que j'ai soif de compétition, j'ai envie d'enchaîner. »

Vous êtes donc partant pour renouveler l'expérience d'un prêt ?

« Oui pourquoi pas, après si ça peut se faire à l'OM, ce serait vraiment l'idéal. Mais ça reste compliqué parce qu'en ce moment c'est un peu délicat au club. Si ça doit se faire autre part, ça sera bien aussi. Mon but c'est de continuer à engranger du temps de jeu. »

«J'espère que Mandanda trouvera quelque chose de bien»

En Ligue 2 ou pourquoi pas en Ligue 1 ?

« Je pense que repartir en Ligue 2 ce serait pas mal pour ne pas franchir les étapes trop vite. Si un club de L1 est intéressé, peut-être que ça changerait la donne, mais mon maître mot c'est de continuer à jouer. »

Vous êtes gardien à l'OM, le flou régnant autour de la situation de Steve Mandanda peut-il influencer votre choix ?

« Je suis ça de loin. On ne sait pas s'il est en fin de contrat ou non. On entend une version différente tous les jours. Je ne sais pas quels sont ses désirs, mais j'espère qu'il trouvera quelque chose de bien. Il mérite énormément. »

Vous êtes prêt à repartir en prêt, mais une place de doublure à l'OM vous plairait ? On parle d'une prolongation en bonne voie pour vous.

« Honnêtement je ne sais pas. Mon conseiller (Yvan le Mée, ndlr) m'a dit que c'était en bonne voie concernant ma prolongation. Donc avant de me prononcer, il faut voir si je suis prolongé ou pas et voir ce que le club veut vraiment faire de moi. Je ne crache pas sur un poste de numéro deux, mais je veux quand même un poste de titulaire, même si je dois repartir en prêt. »

Vous avez sans doute suivi la triste saison de l'OM. Cela vous inquiète pour votre futur ?

« Franchement, je ne suis pas du tout inquiet. Quoi qu'il arrive, ce club restera toujours un grand club. Ça n'influencera pas une quelconque décision. Ça m'a attristé parce que je suis d'ici. Je suis un fervent supporter. J'ai suivi tous leurs matches. Les voir dans cette situation m'a attristé. Pour un grand club comme l'OM, ça fait de la peine. C'est une saison sans, mais je ne m'inquiète pas sur le fait qu'ils vont se relever et revenir là où ils doivent être. »

«Je peux comprendre la décision de Boutobba»

Vous faites partie des rares jeunes Olympiens à avoir goûté au niveau professionnel. À l'OM, outre Alex Marchadier qui a refusé une proposition de stagiaire professionnel (contrat de 2 ans), un autre grand espoir, Bilel Boutobba, était très attendu. Au final, ce dernier a décidé de ne pas signer de contrat pro à Marseille. Vous comprenez son choix ?

« Oui, je peux comprendre sa décision. Après, il n'a pas pris cette décision à chaud. Il a fait le choix qui semblait le plus correct pour lui. C'est un choix qu'il faut respecter. »

On a quand même l'impression d'un nouveau gâchis vu la réputation de Boutobba. Il est vraiment si prometteur que ça ?

« L'année dernière, il s'entraînait avec le groupe professionnel comme moi. Je le voyais tous les jours à l'entraînement. Pour moi, c'est vraiment un joueur prometteur. Je pense qu'il va faire une belle carrière parce qu'il a cette insouciance que peu de jeunes ont. Il arrive sur un terrain libéré, sans se prendre la tête. Il sait ce qu'il a à faire, il y va sans pression. Pour beaucoup de jeunes, cette pression peut être pénalisante. Il est conscient de ses qualités. Quand il est sur un terrain, c'est pour se faire plaisir et ça se voit immédiatement. C'est vraiment un joueur de qualité. »

Les médias espagnols annoncent qu'il serait en route pour le FC Séville. Vous le croyez capable de s'imposer à ce niveau sans avoir joué en Ligue 1 ?

« Il est quand même assez jeune, mais ça ne m'étonnerait pas de le voir faire des apparitions dans une équipe première. On a vu cette saison l'éclosion de Dembélé qui est aussi très jeune, donc pourquoi pas lui ? C'est tout ce que je lui souhaite. Ça ne m'étonnera pas de le voir à ce niveau. »

En revanche, cela semble plus compliqué pour beaucoup de jeunes formés au club. Quel serait le principal conseil que vous leur donneriez pour qu'ils espèrent percer ?

« Il faut persister dans le travail. Le travail c'est la clé de la réussite. Donner le maximum à l'entraînement et surtout faire attention à son hygiène de vie. On sait que c'est le problème des jeunes d'aujourd'hui. Il faut croire en ses rêves et ses qualités pour espérer aller le plus haut possible. »