Que sont devenus les 22 champions du monde 98 ?

Ils sont liés éternellement depuis ce 12 juillet 1998, mais ont pris des trajectoires bien différentes depuis. Si certains champions du monde ont fait le choix d’embrasser une carrière d’entraîneur, avec des fortunes bien diverses, d’autres ont opté pour des reconversions plus "classiques", dans les médias, quand certains ont complètement disparu de la circulation.

Par Jordan Pardon
6 min.
Champions du monde 98 @Maxppp

Des réussites comme entraîneur

Commençons par le plus emblématique de la troupe, Zinédine Zidane, même si son CV n’est plus vraiment à présenter. Après avoir décroché 3 Ligue des Champions consécutives à la tête du Real Madrid (2016, 2017, 2018), le Ballon d’Or 1998 a décidé de faire un break (il était revenu entre 2019 et 2021)… En attendant certainement que le poste de sélectionneur des Bleus se libère. Mais visiblement, son occupant ne compte pas le lâcher de sitôt. Sacré champion du monde en 2018, Didier Deschamps a en effet les yeux tournés vers le Mondial 2026 et ses qualifications. On sait aussi que DD ne partira pas en vacances avec certains de ses coéquipiers de l’époque, à l’image de Christophe Dugarry, son premier contestataire qui avait d’ailleurs révélé que le Bayonnais ne faisait partie du groupe Whats App des champions du monde 98. Ambiance…

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Au rayon des réussites comme entraîneur, on peut aussi ajouter le nom de Laurent Blanc. Champion de France 2009 à la tête de Bordeaux, le natif d’Alès a ensuite connu des expériences chez les Bleus (avant de laisser sa place à Deschamps en 2012), au PSG, au Qatar, à l’OL puis actuellement en Arabie saoudite, où il a su redresser le club d’Al-Ittihad avec Benzema et Kanté sous ses ordres. Lui a encore beaucoup de choses à prouver, et à se prouver à lui-même. Vice-champion olympique avec les Bleuets cet été, Thierry Henry a fait le choix de couper après une expérience énergivore comme il l’avait révélé. Pour le moment, la légende des Gunners poursuit ses activités de consultant pour CBS en Angleterre, en attendant probablement la bonne opportunité.

Ils ont connu des expériences plus relatives comme technicien

Beaucoup ne le savent pas, mais d’autres champions du monde 98 ont aussi tenté de s’aventurer dans des carrières d’entraîneur, avec des succès plus ou moins relatifs. C’est par exemple le cas de Bernard Lama, nommé sélectionneur du Kenya en 2006, mais qui avait renoncé à ses fonctions seulement deux mois plus tard en raison du désordre à la Fédération, contraignant dans l’exercice de ses fonctions. L’ancien portier du PSG est ensuite devenu manager général de l’équipe de Guyane, puis vice-président de la Ligue de football guyanaise. Il a également fondé avec d’autres anciens joueurs comme Vieira et Diomède l’association Diambars, qui œuvre pour l’accès à l’éducation et au football dans les pays en développement. On l’a aussi vu apparaître sur le petit écran, comme dans la série documentaire Frères d’armes en 2015.

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Son concurrent de l’époque, Lionel Charbonnier, a collectionné les expériences exotiques. Il a par exemple été sélectionneur de Tahiti en 2007, et avait même qualifié les U20 tahitiens à une Coupe du Monde, une performance inédite. Avaient suivi des parenthèses en Indonésie, au Congo, ou encore à Madagascar, avec un poste de sélectionneur adjoint en 2016. Sa seule expérience d’entraîneur en France aura en revanche été un échec, à la tête d’Istres en 2014. Dans des tons plus décalés, Franck Leboeuf avait dirigé en 2007 l’équipe amateure du FC Hollywood, une équipe composée de stars comme Jason Statham.

Par son CV que beaucoup d’entraîneurs de 48 ans rêveraient d’avoir, Patrick Vieira aurait peut-être pu intégrer la catégorie de nos réussites. Mais l’ancien joueur d’Arsenal doit encore faire ses preuves après des expériences partagées à Nice, Crystal Palace ou Strasbourg. Pour sa défense, il n’a toujours pas perdu le moindre match à la tête du Genoa. De son côté, Alain Boghossian a officié comme sélectionneur adjoint de Raymond Domenech à la tête des Bleus, puis de Laurent Blanc jusqu’en 2012. S’il est sorti major de sa promotion lors de l’obtention de son DEPF, l’ex-joueur de Parme n’a encore jamais entraîné d’équipe professionnelle. On avait pu le voir en tant que consultant sur RTL, Eurosport ou W9 ces dernières années.

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Ils ont choisi le monde des médias

C’est presque devenu une suite logique pour les anciens internationaux français. Aujourd’hui, leur image et leur notoriété sont recherchées par les diffuseurs, qui leur assurent des places de choix comme consultants. C’est par exemple le cas de Christophe Dugarry, qui a multiplié les expériences de commentateur et de chroniqueur. Aujourd’hui, les apparitions médiatiques de l’ancien Barcelonais se sont raréfiées, mais il continue d’intervenir ponctuellement sur RMC. Même son de cloche pour Lionel Charbonnier, mais aussi Emmanuel Petit, membre quasi permanent de l’émission Rothen s’enflamme. Bixente Lizarazu commente les matches des Bleus sur TF1 depuis 2016 avec Grégoire Margotton, et continue les apparitions dans Téléfoot, comme les chroniques sur les Bleus pour L’Équipe. Il a aussi vogué entre différentes stations de radio, et s’est aussi épris de passion pour la réalisation de documentaires sportifs où il mettait en scène des champions de surf, de ski, d’arts martiaux brésiliens ou de plongée sous-marine. Robert Pirès a écumé les médias hexagonaux, et poursuit aujourd’hui ses activités chez Canal+.

Marcel Desailly est consultant pour beIN Sports, a été ambassadeur du Mondial 2022, mais est également embourbé dans des affaires judiciaires. L’ancien roc des Blues se dirait ruiné et incapable de payer la pension alimentaire de sa (très probable) fille, qu’il n’a encore pas reconnue. Youri Djorkaeff occupe un poste de directeur de la Fondation FIFA depuis 2019, avec l’ambition de mener des programmes sociaux dans le monde. Il a aussi créé sa fondation en 2011, The Djorkaeff Foundation, visant à aider les jeunes qui n’ont pas les moyens de jouer au football, et continue les apparitions à la télé. On l’a notamment vu sur Cana et TF1 lors de grandes compétitions, ou encore… MasterChef, le temps d’un épisode. Il avait aussi tenté une aventure dans la musique, sans succès.

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On les voit moins aujourd’hui

Fabien Barthez n’a jamais vraiment quitté le sport. Passionné d’automobile, l’ancien portier des Bleus a même participé aux 24 heures du Mans. Il avait aussi officié comme directeur général du Luzenac Ariège Pyrénées, rétrogradé en 7e division en 2014, qui restera un "scandale" à ses yeux, comme il l’a souvent martelé. Vincent Candela est resté un homme libre à Rome, sa terre d’adoption. Il avait tenté de se lancer dans une carrière d’agent avec son grand ami Francesco Totti, avant d’y renoncer. Aujourd’hui, l’ambassadeur de l’AS Rome est devenu un entrepreneur averti, et possède notamment un restaurant dans la capitale italienne, une salle d’événements ou encore un complexe de padel comme il l’avait révélé au Télégramme. Il est aussi consultant pour la Fifa et une chaîne de télévision italienne.

Lilian Thuram est un homme de convictions, et il l’a toujours manifesté par ses engagements et ses prises de position publiques. L’ancien Barcelonais a été membre du Haut Conseil à l’intégration, et a aussi créé la Fondation Lilian Thuram Éducation contre le racisme en 2008. Christian Karembeu est désormais conseiller stratégique de l’Olympiakos, en Grèce, après avoir enfilé la casquette de directeur sportif ces dernières années, tandis que Bernard Diomède continue de faire ses armes comme sélectionneur des équipes de France de jeunes. Après avoir encadré les U17, U18, et U19, l’ancien joueur d’Auxerre dirige aujourd’hui les U20. Enfin, Stéphane Guivarc’h s’est reconverti comme commercial et vend des piscines dans son Finistère natal depuis 18 ans.

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