Süper Lig

Coronavirus : les confidences de John Obi Mikel sur la gestion contestée de Trabzonspor

Parti de Trabzonspor parce qu'il refusait de jouer au football pendant la crise sanitaire du coronavirus, John Obi Mikel a depuis vu la Turquie stopper son championnat. Mais cela n'enlève rien à la galère que le Nigérian a vécu à Trabzonspor.

Par Matthieu Margueritte
3 min.
Trabzonspor John Michael Nchekwube Obinna @Maxppp

Son histoire a commencé à être médiatisée le week-end dernier lorsqu'il a refusé de jouer avec son équipe, Trabzonspor, à cause du coronavirus. Mécontent de voir les instances dirigeantes du football turc ne pas stopper le championnat alors que le monde entier s'est mis à l'arrêt, John Obi Mikel a fini par résilier son contrat avec l'actuel leader de la Super Lïg. Depuis, les autorités locales ont en effet réagi en reportant les matches. Mais pour l'ancien milieu de terrain de Chelsea, le mal était déjà fait. Il s'est d'ailleurs longuement confié au média britannique The Athletic pour raconter son expérience.

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« Ils (les dirigeants de Trabzonspor) étaient vraiment énervés par tout ça. On m’a dit d’aller voir le président pour un face-à-face dans son bureau. Il m’a demandé de retirer mon post (Instagram). Je lui ai répondu que je n’allais pas le faire. C’est mon opinion. C’est ce que je ressentais. Nous vivons dans un monde libre. Je voulais remporter le championnat, mais à ce stade, nous devons penser au plus important : sauver des vies humaines. Je veux aider de n’importe quelle façon. Mais je ne crois pas que jouer ça aide quiconque dans cette situation. Je ne crois pas que ce soit bien de jouer. L’UEFA a reporté des matches. Comment est-ce possible de continuer à jouer en Turquie (depuis, le championnat a été arrêté ce jeudi, ndlr) ? », a-t-il indiqué, avant de poursuivre.

Trabzonspor nie tout en bloc

« Je leur ai dit que je voulais rentrer à la maison. Ils m’ont répondu que je ne pourrais pas revenir si je rentrais chez moi. Je leur ai dit : « ok, je rentre chez moi ». J’ai expliqué au club que j’avais besoin de voir et être avec mes enfants. Ils m’appelaient tous les jours, ils pleuraient au téléphone et se demandaient pourquoi leurs amis ne pouvaient plus venir jouer avec eux. J'ai pris un risque financier en prenant cette décision. » Un choix qu'il ne regrette pas pour autant, même si ça cela l'oblige, à 32 ans, de devoir aller décrocher un nouveau contrat quand toute cette crise sera terminée. Mais pour le moment, John Obi Mikel savoure le fait de ne plus être en Turquie.

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« Quand je suis arrivé à Londres Heathrow (l’aéroport), c’était incroyable. Ma petite amie paniquait de voir les frontières britanniques fermées et que je ne puisse pas rentrer. Avant de s’embrasser, j’ai dû aller chez moi, prendre une douche, changer mes vêtements et tout ce qui va avec. En Turquie, je n’ai pas été testé ni rien. J’ai fait toutes les choses nécessaires avant de pouvoir toucher à nouveau mes proches. (…) Revenir à Trabzonspor ? Aucune chance, pas après ce qu’ils ont fait pour gérer cette situation. » Contacté par le média, le club de Trabzonspor a bien voulu répondre à son ancien joueur. Et sans surprise, les dirigeants plaident non coupable. « Les propos de Mikel ne reflètent pas la réalité. Trabzonspor a fait tout le nécessaire pour prendre des précautions vis-à-vis du COVID-19. (…) Malgré toutes ces précautions et les appels au bon sens, Mikel a voulu rentrer au Royaume-Uni où se trouve sa famille. »

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