France - Maroc : les notes du match
Longtemps bougée par une entreprenante équipe marocaine, l'équipe de France a su faire le dos rond quand il le fallait, et bonifier un avantage au score rapidement acquis. Les Bleus, finalement vainqueurs 2-0, retrouveront l'Argentine en finale pour tenter de décrocher une seconde étoile consécutive.
Après la victoire de l'Argentine face à la Croatie ce mardi, l'équipe de France jouait sa demi-finale face au Maroc ce mercredi soir. Pour ce choc entre ces deux pays, Didier Deschamps devait composer sans Adrien Rabiot et Dayot Upamecano, malades. Les deux joueurs étaient remplacés dans le onze de départ par Youssouf Fofana et Ibrahima Konaté. Côté marocain, on retrouvait une équipe quasi type avec l'étonnant retour de Nayef Aguerd et Romain Saiss en défense. Jawad El Yamiq était également présent dans une défense à trois. Mais Nayef Aguerd devait déclarer forfait après l'échauffement et c'est le Brestois Achraf Dari qui le remplaçait. Très vite dans cette rencontre, l'équipe de France faisait la différence et perçait le verrou marocain assez facilement.
El Yamiq, pourtant solide face au Portugal, se trouait totalement et laissait Griezmann filer vers le but. Son centre était repris, après un cafouillage, par Théo Hernandez pour le premier but (1-0, 4e). Le scénario parfait pour les Bleus, le pire pour le Maroc qui en plus perdait dans la foulée Romain Saiss. Le défenseur de Besiktas, sur une jambe dans le début de match après sa blessure à la cuisse face au Portugal, cédait sa place à Amallah qui retrouvait le onze de départ. Mais les Lions de l'Atlas, sans leur charnière centrale, inquiétaient défensivement et Olivier Giroud manquait deux occasions (17e, 36e). C'est tout pour les Bleus dans cette première période assez tranquille même si le Maroc finissait mieux le premier acte avec ce poteau d'El Yamiq sur un joli retourné (45e).
Deuxième finale de suite pour les Bleus
Au retour des vestiaires, l'hécatombe se poursuivait pour le Maroc avec la sortie sur blessure de Noussair Mazraoui, lui aussi, de retour pour ce match, mais finalement trop juste. Encore un coup dur pour les Marocains qui ne semblaient pas pour autant abattus. Loin de là. Le nouvel entrant Yahya Attiatallah se montrait immédiatement dangereux. Il fallait deux interventions monstrueuses d'Ibrahima Konaté pour permettre aux Bleus de rester devant au score. Les hommes de Didier Deschamps reculaient totalement et faisaient le dos rond subissant les vagues marocaines. Mais comme le début de la compétition, la France ne craquait pas. Jamais. Antoine Griezmann jouait les pompiers de service et sauvait aussi les siens.
En difficulté, DD effectuait un premier changement avec l'entrée de Marcus Thuram à la place d'Olivier Giroud. Et comme souvent, après avoir laissé passer l'orage, la France punissait encore le Maroc. Après un nouveau cafouillage bien aidé par un Kylian Mbappé précis dans la surface, le ballon finissait par hasard dans les pieds de Randal Kolo Muani qui poussait tranquillement le ballon au fond des filets (2-0, 80e). De quoi tuer des Marocains courageux, mais trop brouillons offensivement à l'image de cette action mal gérée par Abderrazak Hamedallah. Mais voilà, encore une fois, l'équipe de France livrait un match dont elle a le secret. Avec cette victoire, la France file en finale et pourra faire le back to back en s'imposant face à l'Argentine ce dimanche soir.
L'homme du match : Griezmann (7,5) : le patron, comme depuis le début de la compétition. C’est son appel qui déclenche l’action menant à l’ouverture du score rapide (5e). Des coups de pied arrêtés bien tirés dans l’ensemble dont l’un aurait pu faire mouche avec Varane (40e). Il a un peu disparu sur la fin de première période mais c’était pour mieux revenir et maintenir la tête de son équipe hors de l’eau. Il est venu plusieurs fois récupérer des ballons chauds dans sa surface (49e, 56e, 62e, 74e) ou même dans les pieds d’Amrabat (72e). Un ballon un peu long pour Mbappé (48e).
France :
Lloris (6,5) : un premier arrêt sur cette frappe vicieuse d’Ounahi (10e) qui lance son match. Le capitaine est aussi très vigilant sur ce retourné acrobatique d’El Yamiq (44e) avant de passer son temps à guider sa défense, qui a dégagé de nombreux ballons chauds. Le portier a rassuré ses partenaires sur de nombreux ballons aériens (19e, 45e+1, 45e+2, 67e). Important.
Koundé (6) : encore très sérieux à son poste où il prend toujours un peu plus d’assurance. Pas vraiment gêné par la présence de Boufal dans son secteur, l’ancien Bordelais a su sécuriser son couloir globalement. L’entrée d’Attiatallah lui a tout de même compliqué la tâche comme sur cette percée du Marocain (53e). Un ballon sauvé sur sa ligne (90e+4) et propre dans les relances, il n’a pas pris de risque inutile. On ne l’a presque pas vu offensivement.
Varane (6) : à l’origine du premier but en appuyant sa passe que ne peut intercepter El Yamiq (5e), le défenseur a semblé à son aise dans cette rencontre. Rarement mis en danger par En-Nesyri, il a bien couvert les espaces dans son dos et pris la bonne distance plutôt que de jouer les duels. Une tentative de l’intérieur du pied sur corner qui ne passe pas loin (40e). Un match solide de sa part.
Konaté (7,5) : remplaçant au pied levé d’Upamecano, malade, le joueur de Liverpool a de suite donné le ton en dominant physiquement ses adversaires. Il coupe bien cette trajectoire devant En-Nesyri (31e), sort un tacle parfait sur Hakimi (43e) et renvoie les deux centres de Ziyech (50e). Une petite erreur d’appréciation évitable également (45e) mais il a longtemps tenu la baraque quand le bateau France tanguait. Une prestation de très haut niveau.
Hernandez (5,5) : une prestation assez paradoxale de sa part. Tout a bien commencé avec un joli but acrobatique (5e) et un retour défensif important dans les pieds d’Hakimi (8e). Il a néanmoins les défauts de ses qualités. Il s’en sort très bien sur ce contact avec Boufal dans la surface après avoir commis une erreur (27e) et a affiché pas mal de difficultés à contrôler son couloir tout au long de la soirée. La faute aussi à un Mbappé qui ne l’aidait pas beaucoup non plus.
Griezmann (7,5) : voir ci-dessus.
Tchouaméni (6,5) : une entame de match assez timide mais il est monté en puissance. Parfois un peu laxiste pour fermer sa zone, il a su hausser le ton pour jaillir (36e, 38e) et participer au jeu. Il a un peu subi les vagues adverses, comme le reste de son équipe. Le milieu de terrain n’a pas toujours été propre avec le cuir mais il fut présent dans le combat, remportant tous ses duels. Un tir contré par Giroud qui prenait le cadre (33e) et surtout un ballon glissé à Fofana qui accouche du second but (79e).
Fofana (5,5) : on l’avait laissé sur une mauvaise impression face à la Tunisie. Remplaçant d’un Rabiot malade, il entre bien dans son match avec deux interceptions. La suite fut moins rassurante. Sa complémentarité avec Tchouaméni a plutôt bien fonctionné mais il a également laissé beaucoup d’espaces dans sa zone, tardant à monter sur ses adversaires directs. On peut lui reprocher de trop tarder à donner le ballon aussi même s’il a mieux terminé entre cette frappe hors cadre (73e) et sa percée avant le but de Kolo Muani (79e).
Dembélé (3) : un match à l’image de sa Coupe du Monde, trop timide. Il a semblé avoir des jambes de feu dans les premières minutes mais l’espoir est vite retombé. Il a rapidement disparu, touchant peu de ballon, isolé du reste de ses partenaires. Les rares fois où il a pu s’exprimer, il s’est manqué. Encore une prestation ratée pour le Barcelonais, qui a cédé sa place à Kolo Muani (78e), buteur pour la première fois en équipe de France sur son premier ballon (79e), scellant la victoire des Bleus.
Giroud (4) : son début de rencontre n’est pas très satisfaisant entre une passe ratée et un ballon perdu mais il est à un cheveu de profiter de la mauvaise appréciation de Saiss en frappant sur le poteau (17e). De nouveau en situation de tir (36e), le meilleur buteur de l’équipe de France a semblé trop loin de ses partenaires pour influer sur le jeu. Il tarde à donner pour Mbappé (60e). Remplacé par Thuram (65e), dont l’entrée a fait du bien grâce à ses percussions balle au pied. L’attaquant a notamment récupéré cet excellent coup-franc (70e), où il ajuste d’ailleurs mal sa tête, avant d'accélérer sur le second but (79e).
Mbappé (5,5) : une première période à oublier pour celui qui s’est retrouvé en face de son pote Hakimi. Présent sur le but d’Hernandez en cherchant le décalage (5e), l’attaquant a passé la majorité de son temps à râler. Son entente avec Hernandez et son repli défensif n’ont pas été efficaces, et il loupe une belle situation face à Bounou (36e). Il se rattrape un peu par la suite en prenant plusieurs fois de vitesse la défense des Lions mais a manqué d’efficacité et de justesse (47e). Il finit par être décisif sur le but de Kolo Muani, d’abord en décalant, puis en mobilisant 5 défenseurs autour de lui.
Maroc :
Bounou (4) : beaucoup trop hésitant devant Théo Hernandez à bout portant, permettant l'ouverture du score française (5e). Peu rassurant, il n'est pas bien rentré dans sa partie, en prenant beaucoup de risques dans la relance. Il s'est cependant montré concentré face aux temps forts français en seconde période. Héros des derniers matches, le portier de Séville n'a rien pu faire devant Kolo Muani (2-0, 79e).
Hakimi (5,5) : face à son grand pote en club, Kylian Mbappé, le latéral droit fut très offensif et en jambes, en qualité de piston droit. Il a essayé de combiner et d'apporter à ses attaquants par ses appels et déplacements. On n'a pas senti de fatigue chez le Parisien qui a continué à faire ses allers-retours, lors du second acte, en évoluant à quatre derrière après la sortie de Saïss. Bien revenu sur son ami du PSG Mbappé en fin de match (90+2).
Dari (4,5) : il a essayé de contenir au mieux Kylian Mbappé, en sortant directement sur lui quand il touchait le ballon. Une présence dans les duels avec de l'envie et de la détermination mais de l'indiscipline notable. Habituellement pas titulaire, il a manqué d'automatismes avec ses coéquipiers dans cette rencontre.
Saïss (non noté) : sur une jambe depuis plus d'un match, le capitaine des Lions de l'Atlas a failli coûter le deuxième but à sa nation, sur une mauvaise appréciation, laissant Giroud toucher le poteau (17e). Remplacé par Amallah (21e - note 5), venu épauler Amrabat et Ounahi au milieu, faisant repasser sa défense à 4. Sa rentrée a fait du bien au milieu de terrain de l'intensité, des passes et un placement intelligent même s'il y a eu des imprécisions. Force est de constater qu'il y a eu un avant et un après Amallah pour le Maroc. Remplacé par Ez Abde (78e).
El Yamiq (4,5) : il n'a malheureusement pas réussi à couper cette passe en profondeur de Griezmann, amenant le but d'Hernandez (5e). Le défenseur de 30 ans s'est rattrapé par un gros retour sur Griezmann (40e). Son incroyable retournée acrobatique est venue se loger sur le poteau français, légèrement déviée par Lloris (45e). On a pu le sentir dépassé en seconde période quand la machine française s'est accélérée.
Mazraoui (4,5) : positionné en tant que piston gauche, le Munichois a collé sa ligne un maximum pour élargir le jeu de sa formation. Pas toujours en réussite dans ses prises d'initiative malgré de la bonne volonté, il a dû céder sa place à la pause. Remplacé par Attiatallah (45e, 5) qui a mis le feu dans le couloir gauche avec sa vitesse. Un bon apport offensif et défensif aussi pour répondre au mieux à la percussion de Dembélé. Malheureusement surpris et attentiste sur le deuxième but français, laissant seul Kolo Muani (2-0, 79e).
Amrabat (6) : placé en sentinelle, il n'a pas ménagé ses efforts comme à son habitude. Le milieu de la Fiorentina était disponible dans l'entrejeu. Parfois en retard, il a montré aux Français qu'il était bel et bien là même s'il n'a pas réussi tout ce qu'il a entrepris. Énorme retour défensif sur Mbappé, après un rush de ce dernier, qui est resté au sol quelques instants (51e).
Ounahi (7) : un des Marocains les plus en vu dans cette rencontre, en faisant parler sa qualité technique et sa vivacité. Auteur d'une jolie frappe enroulée près de poteau gauche, détournée par Lloris (10e). Son gros volume de jeu était de mise avec une palette complète. Encore plus offensif au retour des vestiaires même s'il a été un peu moins en vue. Il a tenté de réduire la marque jusqu'au coup de sifflet final (90+3, 90+4).
Ziyech (4) : parfois imprécis, il a été généreux dans le pressing. L'ailier est souvent venu décrocher pour libérer de l'espace à Hakimi et a posé des petits soucis à Hernandez par intermittence. On a pu admirer la qualité et précision de son pied gauche sur coup de pied arrêté, notamment en première mi-temps. L'ailier de Chelsea s'est frustré au fur et à mesure de cette demi-finale, en ratant des gestes, ce dont il n’a pas l'habitude.
En-Nesyri (3) : absolument inexistant dans cette rencontre. Buteur en quart face au Portugal, il n'est pas parvenu à montrer ses qualités, l'attaquant sévillan s'est contenté de faire les efforts et le pressing, sans pouvoir se montrer offensivement. Le numéro 15 des Lions de l'Atlas a touché seulement trois petits ballons. Plus faible total depuis 1966. Remplacé par Hamedallah (66e) qui a gâché de bonnes occasions.
Boufal (4) : le joueur angevin a beaucoup dézoné ce soir, pour apporter sa pierre à l'édifice. Ses excès d'engagement ont été sanctionnés par un carton jaune (27e). Généreux défensivement, il a montré quelques gestes d'agacement, de frustration par moment. Moins dangereux que lors d'autres rencontres dans ce Mondial. Remplacé par Aboukhlal (66e) qui ne s'est pas caché.
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