La Juventus veut s’appuyer sur sa NextGen pour reconstruire
En parallèle des sanctions judiciaires et sportives qui frappent la Vieille Dame, une nouvelle politique s’installe chez les Bianconeri.
Parmi les rebondissements estivaux qu’a connu la Juventus, il y a bien évidemment l’exclusion officialisée de la Ligue Europa Conférence, la signature de Timothy Weah et l’arrivée du nouveau directeur sportif en provenance du Napoli, Cristiano Giuntoli. Mais derrière ces grosses informations, d’autres nouveautés sont passées inaperçues, dont le retour de Claudio Chiellini, frère de l’ancien international italien et légende de la Juve, dans les bureaux du club pour reprendre la gestion de l’équipe réserve : la Juventus NextGen. Le projet de cette deuxième équipe professionnelle, créée en 2018 sous le nom d’Under 23, a désormais une solidité et une réputation nationales. L’écart technique, tactique et compétitif qui sépare les secteurs des jeunes des équipes premières étant trop grand, la Juventus a su exploiter l’idée d’offrir à ses jeunes joueurs un exutoire immédiat depuis la pépinière où ils évoluent en Serie C, la troisième division italienne.
«Claudio Chiellini deviendra le responsable de la zone NextGen à partir du 1er juillet. Après avoir été directeur sportif de Pise en Serie B pendant deux saisons, le retour de Chiellini marque la reprise de son parcours avec les Bianconeri qui a commencé en 2014 et s’est terminé en juin 2021. Maintenant, son retour à la Juventus pour prendre en charge un atout clé pour le club, Next Gen, un projet dont il a été témoin de la naissance et dont il a été le coordinateur de l’équipe pendant trois saisons, les premières années de son existence», était-il écrit dans le communiqué officiel publié par la Juventus au début de l’été. Un moyen de rapidement placer les nouvelles ambitions de cette Juventus qui a besoin de figures d’espoir, à l’heure où la direction est contrainte à se séparer au moins d’un cadre entre Federico Chiesa, Gleison Bremer et Dusan Vlahovic.
Des pépites à développer ou à valoriser
Mais aujourd’hui la Juventus NextGen a déjà un impact fondamental pour Massimiliano Allegri. La saison dernière en est le parfait exemple : dans une année de grande confusion générale avec les pénalités, les blessures et autres sanctions successives, la Juventus a promu certains jeunes professionnels encore méconnus qui apparaissent certainement plus matures aujourd’hui qu’hier. Nicolò Fagioli (22 ans) s’est transformé en titulaire régulier, tout comme Fabio Miretti (19 ans), qui le suit de près, et Samuel Iling-Junior est devenu un vrai projet explosif en développement dans les mains d’Allegri. Sans oublier l’attaquant argentin Matias Soulè (20 ans) qui a été important à certains moments de la saison, à l’image du milieu argentin Enzo Barrenechea (22 ans), qui a inopinément goûté à ses premières minutes et n’a ensuite plus jamais quitté le groupe pro. D’autres pépites attendent à la porte et font déjà les gros titres en Italie. La nouvelle NextGen s’appuiera sur la puissance technique écrasante de Dean Huijsen en défense, sur la sagesse de Joseph Nonge au milieu de terrain, sur l’inspiration de Kenan Yildiz en pointe et sur Giovanni Daffara, gardien qui a beaucoup grandi ces derniers mois. Le projet ne s’arrête pas, au contraire il se consolide.
Poursuivre avec l’entraîneur Massimo Brambilla sur le banc de la NextGen est un symbole fort de continuité et s’appuyer sur ces jeunes joueurs qui donnent un coup de main à Allegri au cours de cette tournée estivale aux États-Unis montre l’importance que ces pépites à polir vont prendre. Le projet auquel croit la Juventus depuis l’agrément des équipes secondes en Italie porte ses fruits pour tout le monde. A l’équipe première il donne des joueurs à fort potentiel déjà assez solides pour ne pas exploser en plein vol lors des premiers tests professionnels. Et au club, il leur permet de travailler de manière durable sur un projet concret avec toujours les mêmes présupposés : dès qu’un joueur des équipes jeunes est prêt, il affronte la NextGen. Il grandit, apprend, se salit les mains en Serie C puis entre dans l’Allianz Stadium avec la conscience d’être dans le droit chemin. Et si le costume est trop grand, les projecteurs des Bianconeri lui permettent de retomber directement en prêt dans une écurie de Serie A ou de Serie B, comme ce fut le cas pour Tommaso Barbieri, Koni De Winter et Filippo Ranocchia.