Homophobie : les grosses décisions prises par le gouvernement et la Ligue

Par Jordan Pardon
4 min.

Présent au micro de BFM TV ce jeudi, le ministre des Sports Gil Avérous a dévoilé les grandes mesures prises par le gouvernement et les instances du football français pour lutter contre l’homophobie dans les stades. Désormais, les clubs concernés risquent de perdre la rencontre sur tapis vert.

Le gouvernement et la Ligue veulent durcir le ton, et les clubs pourraient payer cher le comportement de leurs supporters. Quelques jours après les chants homophobes entendus au Parc des Princes lors de la rencontre PSG - Strasbourg, principalement par les Ultras de la tribune Auteuil à l’encontre de l’OM, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a convoqué une réunion avec les instances du football français. «Cette réunion a servi à se mettre d’accord sur un certain nombre d’orientations et de décisions», résumait en substance le patron de la FFF, Philippe Diallo, au micro de RMC. Ce matin, Bruno Retailleau avait, lui, déclaré sur France Inter vouloir mener « les mesures nécessaires au retour de l’ordre dans les stades et en marge des rencontres », tout en appelant les dirigeants à « prendre leurs responsabilités ».

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L’heure de la sensibilisation est passée, et les instances veulent aujourd’hui passer à la vitesse supérieure : celle des sanctions pour les fauteurs de trouble. C’est ce qu’a résumé le ministre des Sports, Gil Avérous, au micro de BFM TV, en déclarant que de lourdes sanctions pourraient tomber dès ce dimanche, lors du Classique entre l’OM et le PSG (20h45), si des chants homophobes étaient entonnés : «On veut mettre un terme aux dérives. Que ce soit les actes de violence, les actes d’homophobie… Très concrètement, parmi les décisions prises, on veut appliquer strictement le protocole FIFA. Dès qu’il y aura un chant homophobe, il y aura une suspension du match avec un rappel à l’ordre, a insisté le Ministre, reconnaissant que la rencontre entre Paris et Strabourg aurait, en ce sens, dû être arrêtée le week-end dernier. La demande faite à la LFP et à la FFF en général, c’est d’appliquer strictement le règlement : suspension, interruption et arrêt. Et on le fera dès dimanche. Le match sera arrêté et perdu pour l’équipe qui reçoit, c’est très clair et ça a été très bien entendu par la Ligue.»

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Une billetterie nominative sera obligatoire pour les gros clubs de Ligue 1

Individualiser les sanctions, c’est évidemment l’objectif de la Ligue et du gouvernement. Mais comme l’a répété Gil Avérous ce jeudi, sanctionner collectivement pourrait aussi être une solution en cas de récidive, et une façon de faire prendre conscience aux gens de la portée de leurs actes. «Sanctionner collectivement, ce n’est pas ma règle, c’est le protocole FIFA. C’est le moyen de mettre fin à une dérive répétée. Si les chants se reproduisent dans les stades, effectivement, il y aura l’arrêt du match, l’évacuation du stade et le match perdu, malheureusement, parfois, il faut passer par des sanctions collectives, même si on va se mobiliser pour individualiser les sanctions.» En attendant, un système de billetterie nominative sera désormais obligatoire chez les gros clubs de Ligue 1, à savoir le PSG, l’OM et l’OL. Ce qui pourrait garantir aux autorités une traçabilité plus précise des fauteurs de troubles, parfois cagoulés en tribunes.

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«On va activer les billetteries nominatives, je vais signer un arrêté qui va prendre effet au 31 décembre, et qui va rendre obligatoire lors des matches de l’OL, de l’OM et du PSG, la billetterie nominative. Tout le monde devra avoir un billet avec une place à son nom, et bien identifié, pour qu’on puisse repérer d’où viennent les chants, les propos, et repérer ceux qui feront l’objet d’interdictions de stade», a indiqué le Ministre. Au plus tard à la fin de la saison, tous les clubs de L1 et de L2 seront eux aussi concernés par ce système de billetterie nominative. Et même si cela ne suffit pas, le gouvernement et les instances compteront sur les caméras de plus en plus sophistiquées des stades pour identifier. «Il n’y a aucune inquiétude qu’à très court terme, on soit en mesure d’identifier où sont les fauteurs de trouble avec les caméras. Pour ceux repérés le week-end dernier (lors de PSG - Strasbourg), ils seront poursuivis, sanctionnés et interdits de stade. En Angleterre, 3000 supporters sont interdits de stade, en Allemagne 1500, en France, c’est seulement 200, il y a un gap. Il faut que chacun sache que les fauteurs de troubles seront personnellement suivis, et la justice sera la plus sévère possible.» Refaire des stades des lieux de vie et de tranquillité, c’est l’objectif du gouvernement, surtout après la réussite de Paris 2024.

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